éditoriaux

Michon seul contre Thèbes

Michon seul contre Thèbes

Devenir Cendrars

Devenir Cendrars

Les éditions Zoé font paraître le 6 novembre deux nouveaux opus dans la collection "Cendrars en toutes lettres" : les lettres que le poète du Transsibérien échangea avec le sculpteur suisse Auguste Suter – lequel n'est nullement, contrairement à ce que voulait croire Cendrars, le descendant du héros de L'Or –, édités par Jean-Carlo Flückiger, et la très riche correspondance que Cendrars entretint toute sa vie avec son frère, Georges Sauser-Hall, éminent juriste et spécialiste de droit international. Ce deuxième ensemble épistolaire exceptionnel, édité par Jehanne Denogent et Christine Le Quellec Cottier, regroupe plus de quatre cents lettres écrites entre 1904 et 1960 : il a été dévoilé lors d'une vente aux enchère chez Christie's en 2009 et se trouve ainsi publié pour la première fois. Il vient notamment remettre en cause l'idée selon laquelle Frédéric-Louis Sauser aurait complètement rompu les liens avec sa famille suisse après être devenu Blaise Cendrars.

Saluons aussi la parution de l'ouvrage collectif Blaise Cendrars, le rire en éclats, dirigé par Manon Julian Santiago, Joao da Rocha et Bastien Mouchet, ainsi que les récentes livraisons de la revue Constellation Cendrars : le huitième sommaire donne à lire les recherches du séminaire Cendrars autour de "Blaise Cendrars multimédial" sous la direction de Marie-Paule Berranger et Christine Le Quellec Cottier, le neuvième se demande comment Blaise Cendrars est devenu un personnage de fiction, à l'initiative de Jehanne Denogent et Émilien Sermier. Mais aussi le dernier ouvrage de Gisèle Bienne, Chavirer avec Cendrars, qui fait suite à un premier titre déja consacré au poète dans la collection "L'un et l'autre" en 2008, La Ferme de Navarin. Et rappelons enfin que se tiendra à Berne le 23 et 24 avril prochain un colloque dirigé par Jehanne Denogent, Fabien Dubosson, Émilien Sermier et Vincent Yersin intitulé « (Il)lisibilité de Cendrars ».

(Illustr. : Cendrars dessiné en 1912 par le peintre Richard Hall, le père de sa belle-soeur, Agnès)

Portraits d'écrivain

Portraits d'écrivain

Les archives du photographe franco-suisse Yves Debraine recèlent de nombreux portraits d’écrivains de toutes nationalités. Admiré de Giono, il fut aussi le photographe personnel de Charlie Chaplin comme de Georges Simenon. Jean Cocteau, Vladimir Nabokov, Albert Cohen, John Le Carré, Friedrich Dürrenmatt, Ella Maillart ou Jacques Chessex aimaient poser pour Yves Debraine qui, selon les mots de Simenon, "opérait sans douleur". Sous le titre De Cocteau à Simenon, un ouvrage qui paraît aux bien nommées éditions Noir sur Blanc vient aujourd'hui réunir les images prises entre 1950 et 1990. Elles dévoilent un photographe attentif à l’acte d’écrire, à la chorégraphie des mains et des mots, à la dynamique des corps dans leurs lieux de création. Pour accompagner la sortie de l’ouvrage De Cocteau à Simenon d’Yves Debraine, une exposition photo se tiendra du 31 octobre 2025 au 18 janvier 2026 à la Fondation Jan Michalski, en Suisse.

Rappelons à cette occasion le beau volume publié naguère par David Martens, Jean-Pierre Montier & Anne Reverseau, L’écrivain vu par la photographie (PUR), dont on peut toujours lire l'introduction et la conclusion dans l'Atelier de théorie littéraire, mais aussi plus haut dans le temps le sommaire de la revue COnTEXTES consacré au portrait photographique d'écrivain.

Littérature indiciaire

Littérature indiciaire

Les langages de Jean-Philippe Toussaint

Les langages de Jean-Philippe Toussaint

Amours monstres

Amours monstres

Alors que s'est tenu récemment à l’Université de Łódźl (Pologne) le premier colloque international consacré à Rachilde, "Étudier, enseigner et éditer Rachilde, en France et à l’étranger", un volume de la collection "Bouquins" vient réunir sous le titre Amours monstres un large éventail de ses œuvres dans des textes établis et présentés par Franck Javourez et Julien Schuh, du premier conte "La création de l'oiseau-mouche (légende)", publié en 1877, à son ultime récit, le livre de souvenirs Quand j'étais jeune, paru en 1947. On y retrouve ses thèmes phares, en constante métamorphose – les méandres du désir, le jeu des identités, la fascination pour l'animalité et la sauvagerie, la permanente réécriture de la légende familiale – ainsi que des textes plus inattendus, comme un parangon du conte symboliste ("Le château hermétique"), une nouvelle dystopique ("Le tout-au-ciel"), un livre de réflexions à bâtons rompus sur la mode et la société (Pourquoi je ne suis pas féministe) et un étonnant récit d'une dame octogénaire, seule et quasi aveugle, fuyant l'arrivée des Allemands en 1940 (Face à la peur).

Viennent également de paraître deux contes inédits réunis aux éditions Pierre Fanlac sous le titre La reine des abeilles, ainsi qu'une édition de L'Animale par Morgane Leray pour les éd. Bartillat. Signalons aussi l'ouverture d'une souscription pour l'édition de La Sanglante Ironie par Helen Craske au sein de la collection "Romans fin-de-siècle / Romans d’avant-garde" accueillie par les éd. du Lérot. Et saluons enfin la récente création de la Société des amis de Rachilde.

Thomas Mann tel qu'en lui-même

Thomas Mann tel qu'en lui-même
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