Colloques en ligne

éditos

Être de son siècle (ou pas)

Être de son siècle (ou pas)

Les Colloques en ligne de Fabula accueillent les actes d'une manifestation tenue à l’université Paris Nanterre en décembre 2021. Des acteurs institutionnels venant d’horizons divers (université, classes préparatoires, Inspection générale de l’Éducation nationale, directions de revues scientifiques) ont pu y dialoguer sur les raisons qui président à la constitution d’une histoire littéraire qui associe étroitement un auteur à un siècle, à un mouvement, à une école, rigidifiant ainsi la pensée du fait littéraire et créant les conditions d’une transmission discutable. Les institutions ne sont pas seules en cause et la source de semblables assignations peut se trouver dans l’attitude des auteurs eux‑mêmes, dans leurs réseaux, leurs écrits. Réuni par Mathilde Bernard, Carole Boidin, Flavie Kerautret et Florence Tanniou, ce sommaire Être de son siècle tente donc d’établir des ponts entre les générations d’auteurs mais également de saisir les étapes critiques de l’inscription des auteurs dans l’histoire littéraire, en leur siècle.

(Illustr.: Camille Flammarion, L'Atmosphère : météorologie populaire,  Paris,  1888)

Dire et faire la "nature"

Dire et faire la

Les périphéries urbaines

Les périphéries urbaines

La nouvelle collection "Le fond de l'air" des Colloques en ligne de Fabula accueille les échanges qui se sont tenus lors du 13e congrès des franco-romanistes à Vienne (sept. 2022), réunis par Constance Barbaresco, Sybila Guéneau, Matthias Kern sous le titre "Banlieues : figurations de l’espace populaire ? Les périphéries urbaines dans les représentations culturelles (XIXe–XXIe s.)". Le sommaire vient montrer comment la banlieue cristallise ainsi plusieurs facettes du "peuple" : banlieue verte – celle des champs, des bois et des bords de l’eau –, en s’emparant de pratiques récréatives des classes populaires parisiennes (de Kock, Maupassant, les frères Goncourt, Zola, Daudet); teinté de noir, de gris, de marron ou de rouge (Fourcaut), cet espace se met à incarner la marginalité, la précarité, la menace ou le crime (Céline, Marmouset, Queneau, Bove, Simenon). En France, la littérature policière – plus particulièrement le roman noir puis le mouvement du "néo-polar" – est la première à documenter la réalité sociale des grands ensembles de la banlieue parisienne dans le domaine de la fiction littéraire.

(Illustr. : Jean Gabin dans La Belle Équipe de Julien Duvivier, 1936)

Nos existences collectives

Nos existences collectives

Les 20 et 21 octobre 2022 s'est tenu à l'Université Paris 8 et sur le campus Condorcet le colloque "Existences collectives. Perspectives sémiotiques sur la sociabilité animale et humaine". Sur fond du délabrement qui menace le vivant, la frontière entre animaux humains et non humains est aujourd’hui un motif renouvelé de questionnement. L’organisation sociale que nous avons en partage avec nombre d’autres espèces animales, eusociales (fourmis, abeilles, termites...) et sociales (chimpanzés, éléphants, cachalots, loups...) constitue, indépendamment des usines à métaphores que forgent nos langues pour se représenter l’altérité, un langage autonome, transformant les aléas du collectif en institution réglée, dont les dispositifs interspécifiques sont à confronter. Les Colloques en ligne de Fabula en accueillent aujourdhui les actes, coordonnés par Denis Bertrand, Pauline Hachette et Everardo Reyes, qui interrogent les communautés de formes, de pratiques, voire de destins, qui transcendent les variations et permettent de penser de nouveaux embranchements. Les relations signifiantes entre existences collectives humaines et non-humaines sont envisagées dans une perspective sémiotique où se croisent sciences humaines et sociales, sciences de la nature, littérature, esthétique et informatique.

De quoi Inculte est-il le nom ?

De quoi Inculte est-il le nom ?

En 2020 se tenait le colloque "Inculte : pratiques éditoriales, gestes collectifs et inflexions esthétiques", organisé par Aurélie Adler, Jean-Marc Baud, Laurent Demanze et Alexandre Gefen à l’Université Sorbonne Nouvelle. Fondé en 2004, Inculte est à la fois une revue, une maison d’édition et une constellation d'écrivains à géométrie variable qui a su rassembler certains des auteurs les plus importants de cette génération (Maylis de Kerangal, Mathias Énard, François Bégaudeau, Joy Sorman, Hélène Gaudy, Mathieu Larnaudie, Claro, Arno Bertina…), tout en renouvelant les modes de création collective en littérature contemporaine.

Fabula vous invite à vous (in)cultiver en découvrant les actes de cette manifestation, accueillis parmi nos Colloques en ligne ; ils s'attachent à mettre en perspective l’histoire et la position éditoriale et esthétique d’Inculte, en étudiant tout particulièrement ses pratiques d’organisation et d’écriture collectives, les imaginaires de la communauté et les politiques du littéraire qui s’y dessinent, mais aussi les usages paradoxaux des savoirs dans cette littérature tout à la fois potache et documentaire.

Cette publication prolonge collectivement l'ouvrage que Jean-Marc Baud a consacré à la revue, publié cet été aux Presses Universitaires du Septentrion. Inculte. Collectif littéraire, tout premier ouvrage sur la question, entreprend d’analyser, à partir d’entretiens avec ses auteurs et d’une lecture croisée de leurs œuvres individuelles et collectives, la posture et l’esthétique du groupe littéraire le plus important des trente dernières années en France. On peut lire sur Fabula l'introduction de l'essai…

Fiat Pax

Fiat Pax

Si le Moyen Âge occidental est marqué par des crises profondes qui engendrent parfois la guerre, il est aussi traversé de voix qui mettent en question la guerre et soulignent la prééminence de la paix, notamment dans le cadre conceptuel chrétien. Sous le titre "Fiat pax. Le désir de paix dans la littérature médiévale" emprunté au psaume 121-7 de la Vulgate, les Colloques en ligne de Fabula accueillent un sommaire trilingue issu du colloque tenu en juin 2022 à l’Université de Strasbourg. Les vingt contributions réunies par Peter Andersen prêtent attention à ces voix et étudient les tensions et les négociations et réflexions que celles-ci engendrent entre désir de paix et désir de guerre dans la littérature médiévale. 

(Illustr.: Saint Gall, Stiftsbibliothek, Cod. Sang. 21, p. 487 (1125/1150), traduction du vœu Fiat pax par Notker Teutonicus († 1022) : frido geskehe, peut-être la première en langue vernaculaire)

Succès et insuccès en littérature

Succès et insuccès en littérature

La critique littéraire évoque souvent la fortune d’une œuvre, semblant par là même engendrer ou renouveler la mise à l’index de certaines productions au motif de leur insuccès. Mais qu’en est-il réellement de la qualité de ces textes écartés et des raisons de leur éviction en général ? Les conditions et les paramètres ayant mené à l’oubli sont divers, certaines œuvres ayant connu un succès  important mais éphémère, d’autres présentant quelques faiblesses ou prêtant le flanc à la censure, d’autres encore apparaissant inopportunes dans l’horizon d’attente d’un genre ou d’une époque… En novembre 2021, un colloque international s'est tenu à l’Université de Lorraine (Nancy), qui a réuni des chercheurs mais également des écrivains comme des professionnels du livre. Le but de ces tables rondes était de mettre au jour les conditions, les facteurs de ces échecs littéraires. Les Colloques en ligne de Fabula accueillent aujourd'hui les enregistrements audio de ces communications et dialogues, réunis par Sylvie Camet et Pascale Mougeolle.