Colloques en ligne

Écrire sa confession en France de la Renaissance à nos jours

Maria Blanchard (1881-1932), Paris, Musée d’Art Moderne, ©GrandPalaisRmn/Agence Bulloz)

Le colloque (14-16 mars 2023), organisé par le CELLF (Sorbonne Université) et le CECJI (Université de Bretagne Occidentale), a permis d’interroger la place et le statut de la confession littéraire dans le paysage des écrits de soi, du XVIe au XXIe siècle.

Faut-il considérer la confession comme un genre, ou voir en elle une modalité de la parole sur soi, définie par la revendication d’une pleine franchise — comme nous y invitent, entre autres, les travaux de Foucault sur la parrêsia ? L’horizon d’une publication (qu’elle soit large ou restreinte, immédiate ou virtuelle) influe-t-il sur la sincérité avec laquelle le scripteur se confie à la page blanche ? La confession écrite repose sur une alliance paradoxale entre la discrétion de la confidence et le fracas de la révélation et du scandale. Selon les œuvres, les époques et les milieux, l’aveu se fait protestation d’innocence, appel à la clémence, affirmation d’une singularité, ou revendication militante d’une différence collective.

Les études rassemblées dessinent une histoire de la confession écrite de la Renaissance à nos jours, au prisme d’un corpus varié : les professions de foi religieuses, la parole dissidente des mystiques ou des possédées, les confidences des mémorialistes, les Confessions de Rousseau et les œuvres qui s’en inspirent, les écrits des diaristes, les confidences partagées sur le Web. De sa généalogie lointaine à ses formes actuelles, cet ensemble fait apparaître les virtualités générique et rhétoriques de la confession, et également sa profonde modernité.