Questions de société
Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis

Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis

Publié le par Eloïse Bidegorry

Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, Popper, en exil en Nouvelle-Zélande depuis 1937, loin de son Autriche natale, propose de s’engager dans les forces armées néo-zélandaises. Le refus de l’armée n’entame pas sa ferme résolution de participer à l’effort de guerre. Ainsi naîtra une oeuvre monumentale, publiée en 1945, La Société Ouverte et ses ennemis.
Son titre, inlassablement repris sous des formes diverses, deviendra culte. Son originalité, son souffle, son caractère foisonnant et son style ardent la hisseront très vite au rang de classique. « À ma connaissance, écrit Popper, la variété des sujets philosophiques, que j’aborde avec une extrême simplicité, est plus grande dans ce livre que dans n’importe quel autre, à l’exception peut-être de Platon. Il traite de la philosophie de l’histoire et de la politique, critique les fondements de l’éthique, éclaire sous un nouveau jour l’histoire de la civilisation, propose une lecture entièrement nouvelle et insolite de Platon, analyse les problèmes de la logique moderne, critique des philosophes contemporains majeurs tels Wittgenstein, introduit une approche nouvelle et concrète de la méthode sociologique — sans parler de nombreux autres sujets. »
La première traduction française de ce livre-monument, hélas abrégée, a paru en 1979. Une nouvelle traduction, intégrale cette fois, était donc attendue depuis longtemps. À l’heure où la notion de société ouverte est largement dévoyée, notamment par le relativisme contemporain, chacun a désormais à sa disposition, avec cette traduction fidèle, annotée et intégrale, une source fiable.

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SOMMAIRE

Avant-propos de Didier Delsart
Remerciements du traducteur
Préface d’Alain Boyer
Le souffle de l’ouvert
LA SOCIÉTÉ OUVERTE ET SES ENNEMIS
Remerciements
Préface à la première édition
Préface à la seconde édition
Préface à l’édition française de 1979
Introduction
I. PLATON L’ENCHANTEUR
Le mythe de l’origine et du destin
1. L’historicisme et le mythe du destin
2. Héraclite
3. La théorie platonicienne des Formes ou des Idées
La sociologie descriptive de Platon
4. Changement et repos
5. Nature et convention
Le programme politique de Platon
6. La justice totalitaire
7. Le principe du chef
8. Le philosophe-roi
9. Esthétisme, perfectionnisme, utopisme
Le contexte de l’attaque menée par Platon
10. La société ouverte et ses ennemis
II. LE POINT CULMINANT DE LA PROPHÉTIE : HEGEL, MARX ET LEURS CONSÉQUENCES
L’essor de la philosophie oraculaire
11. Les sources aristotéliciennes de l’hégélianisme
12. Hegel et le nouveau tribalisme
La méthode de Marx
13. Le déterminisme sociologique de Marx
14. L’autonomie de la sociologie
15. L’historicisme économique
16. Les classes
17. Système juridique et système social
La prophétie de Marx
18. L’avènement du socialisme
19. La révolution sociale
20. Le capitalisme et son destin
21. Une évaluation de la prophétie
L’éthique de Marx
22. La théorie morale de l’historicisme
Les conséquences
23. La sociologie de la connaissance
24. La philosophie oraculaire et la révolte contre la raison
Conclusion
25. L’histoire a-t-elle un sens ?
Notes du Tome I
Addenda (1957, 1961, 1965)
Notes du Tome II
Addenda (1961, 1965)
Index des noms
Index thématique

 

Né à Vienne en 1902, Karl Popper a soutenu sa thèse de doctorat en sciences en 1928 et publié son premier ouvrage en 1934. De 1937 à 1945, il a enseigné la philosophie en Nouvelle-Zélande. À partir de 1945, il se fixe définitivement en Angleterre où il obtient la chaire de logique et de méthode scientifique à la London School of Economics and Political Science, dont il devient professeur émérite en 1969. Karl Popper est mort à Londres en 1994.