1972, Riace, en Calabre. Une équipe de plongeurs remonte des fonds marins deux bronzes sublimes, presque intacts. D’eux on ne sait rien, ou si peu. Que figurent-ils ? Qui représentent-ils ? Qui les a faits ?
La littérature croit reconnaître pour l’un d’entre eux – le plus beau – la main d’Agéladas d’Argos, que l’exégèse hésite encore à retenir.
Qu’importe : l’écrivain offre au lecteur, et pour la première fois dans son oeuvre, une pièce de théâtre, une tragédie qui amalgame la splendeur et la violence, l’airain et le sang, le sexe et l’effroi, le rire et le cri, le ciseau et le glaive, la « nudité héroïque » des corps et le « chant lugubre » des aèdes, Agéladas, Eschyle et Apollon, un merle et un éditeur, une vierge et une esclave, hier et aujourd’hui.
Ce drame en deux actes est un autoportrait prismatique de Pierre Michon lui-même, car rien ne saurait jamais saisir en face le visage vrai de l’Auteur.
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On peut lire sur Diacritik.com un article sur cet ouvrage…
Et sur-en-attendant-nadeau.fr :
"Peut-on se fier à la parole de Michon ?", par Valentin Hiegel.
Nouveau livre et première œuvre théâtrale de Pierre Michon, Agéladas d’Argos. Contre Thèbes rassemble les questionnements qui structurent l’œuvre de l’auteur en même temps qu’il radicalise en un certain sens le geste déjà très fort qu’était celui de J’écris l’Iliade et qu’il prouve que l’on peut faire œuvre, et œuvre puissante, de son érudition.