éditoriaux

Vingt-cinq ans avec Fabula

Vingt-cinq ans avec Fabula

Toute l'équipe Fabula sera au Couvent des Cordeliers les 2 & 3 juin prochain pour fêter, avec un peu d'anticipation, les vingt-cinq ans du site, et le presque achèvement d'une campagne de modernisation financée par le FNSO. Depuis 1999 en effet, Fabula accompagne le développement de la théorie littéraire francophone, qu’on a trop souvent vouée à perpétuer le souvenir de la french theory et des théoriciens des années 1970, là même où elle œuvrait régulièrement à un renouveau. Deux journées d'échanges et de débats, qui accueilleront jeunes chercheurs et témoins de longue date de ces renouvellements, destinées à nourrir tout à la fois l'abécédaire de notions qui est au cœur de l'Atelier de théorie littéraire, lequel engage ses jours-ci (on y croit) une complète refonte, et la revue des parutions Acta fabula qui affichera bientôt son vingt-cinquième volume annuel et son… 275e sommaire. L'équipe vous invite à découvrir le programme de ces deux journées, à les honorer de votre présence si vous êtes à Paris, et à prendre le départ d'une nouvelle aventure, sous la triple égide désormais de la Sorbonne nouvelle, de Sorbonne Université et de l'Université de Lausanne.

Publier la littérature

Publier la littérature

Après Faire littérature publié en 2019 dans la collection "Archipel Essais", dont l'Atelier de théorie littéraire avait donné à lire l'introduction et Acta fabula proposé un compte rendu, une équipe emmenée par de jeunes chercheurs de l'Université de Lausanne vient donner un second volet à cette réflexion dans une livraison de la revue Itinéraires qui paraît sous la direction de Romain Bionda, François Demont et Mathilde Zbaeren et sous le titre : "Publier la littérature : le texte et ses médias (édition, exposition, performance)". Le dossier s’intéresse à la "vie" des œuvres littéraires, en ouvrant la notion de "publication" à son acception la plus large, comme la rencontre d’une (partie d’une) œuvre avec un public, par l’édition, l’exposition ou la performance. Il examine les manières dont ces « publications » configurent ou reconfigurent les œuvres littéraires et dont elles fonctionnent auprès de divers publics. En conjuguant diverses approches et méthodes, il entend participer au rapprochement des disciplines concernées par la transmédialité, la plurimédialité et l’intermédialité de la "littérature". Le sommaire est directement accessible en ligne sur Fabula via OpenEdition.

(Illustr.: ©MarieMo Adatte, 2021)

Un peu de désordre

Un peu de désordre

Auteur en 2019 d'un premier livre consacré à Beckett en échos. Rapprochements arts et littérature (Classiques Garnier), Guillaume Gesvret fait paraître ces jours-ci dans la nouvelle collection "penser situer" des éditions José Corti un essai très personnel, sous le titre : Un léger désordre. Professeur de lettres dans un lycée de Seine-Saint-Denis, il a connu toutes les situations qui déroutent le cours prévisible des leçons de littérature : prises de parole intempestives, réponses déjouant la consigne, moments de lecture qui débordent l’attendu... Il fait de certaines de ces situations le point de départ de sa réflexion littéraire et théorique. C’est, depuis la place de l’enseignant dans la classe, et plus particulièrement dans les moments où les élèves transforment ou renversent ses propositions, qu’il interroge ce qui se joue dans la circulation des énoncés. Que se passe-t-il dans ces moments d’échanges où la parole circule d’un point de surprise à un autre ? Comment restituer ce qui est en jeu dans ces instants fragiles où le sens surgit du collectif  ? Fabula vous invte à découvrir un extrait de l'ouvrage…

Dans le tourbillon de la vie

Dans le tourbillon de la vie

Les éditions Philippe Rey avait eu l'an passé l'heureuse idée de rééditer l'autobiographie de Serge Rezvani parue en 1981, Le Testament amoureux, qui rerecouvre un demi-siècle, de la Perse des mages à nos temps modernes, en passant par la Russie des tsars bouleversée par la Révolution, du Téhéran des années 30 – où le poète est né – au massif des Maures où il a longtemps vécu. Le même éditeur redonne aujourd'hui l'ensemble des ses chansons recueillies en 1975 sous le titre Chansons silencieuses, que Rezvani décrivait avec un peu de coquetterie comme "le fruit de sa paresse, de son manque d’obstination à apprendre, de sa maladresse invraisemblable à jouer de la guitare". Revoici donc réunies toutes les chansons écrites par Serge Rezvani, incluant le célèbre "Tourbillon de la vie", interprété par Jeanne Moreau dans Jules et Jim de François Truffaut (1962), et repris par Vanessa Paradis lors de l'hommage rendu à l'actrice au Festival de Cannes en 1995, ou encore, tout aussi inoubliables, "Ma ligne de chance" et "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours ô mon amour", chantées par Anna Karina dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard. Les nostalgiques pourront également feuilleter l'édition 10/18 de 1975, égarée sur le web…

Penser l'économie

Penser l'économie

Les textes de la littérature offrent à l’économiste davantage qu’un matériau auquel confronter ses analyses théoriques, un savoir sur les sociétés et sur les discours par lesquels elles se représentent. Comment la littérature met-elle à l’épreuve les concepts théoriques mobilisés par les économistes ? Que nous donne-t-elle à percevoir des représentations et des aspirations des agents à travers des personnages singuliers ? Comment l’écrivain réagit-il aux mutations de l’histoire et de la pensée économique ? La littérature peut-elle exprimer un savoir sur l’économie et, le cas échéant, comment l’économiste peut-il le recevoir ? Ce sont ces questions que traitent les neuf articles réunis dans la 83e livraison des Cahiers d'économie politique supervisé par Claire Pignol, en témoignant de la variété des usages possibles des œuvres de la littérature par les économistes.

Il vient former dyptique avec le 28e numéro de Fabula-LhT, "Inventer l'économie", sous la direction Christophe Reffait et Claire Pignol également.

La génération des poètes sacrifiés

La génération des poètes sacrifiés

Exécution de Goumilev, longue agonie spirituelle, tortures physiques insupportables, mort de Blok, privations cruelles et mort dans des souffrances inhumaines de Khlebnikov, suicides prémédités de Essenine et de Maïakovski. Les années vingt de ce siècle ont vu mourir, à l’âge de trente à quarante ans, les inspirateurs d’une génération, et pour chacun d’eux, la conscience d’une fin irrémédiable, avec sa lenteur et sa précision, fut intolérable.” La Génération qui a gaspillé ses poètes de Roman Jakobson, édité par les impeccables éditions Allia sonne comme un requiem pour une génération sacrifiée : celle des poètes russes des années vingt exécutés, torturés comme Blok ou suicidés, comme Essenine et surtout Maïakovski, que Jakobson a bien connu avant de fuir la Russie et à qui est consacré l’essentiel de ce texte. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…

Rappeler la publication l'an passé dans "La Librairie du XXIe siècle" des éditions du Seuil, par les soins d'Emmanuelle Loyer, de la Correspondance 1942-1982 entre Claude Lévi-Strauss et Roman Jakobson, qui entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu’avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d’épopées médiévales, autant que de langues et de mythes.

Reprise du travail

Reprise du travail

De même qu’il existe plusieurs conceptions du travail, il existe de nombreuses manières de représenter les univers et les pratiques de travail. Le nouveau sommaire de la revue Études de lettres préparé par Marta Caraion et Jacob Lachat vient prendre au sérieux cette diversité, en offrant un éventail de réflexions issues de différentes disciplines (histoire, études littéraires, histoire de l’art, cinéma, anthropologie, philosophie) pour explorer plusieurs façons d’observer, de décrire, de raconter, de mettre en scène et de documenter le travail, de la vie d’usine à la vie de bureau, des tâches domestiques aux fonctions hospitalières, de l’artisanat à l’agriculture, de la culture d’entreprise aux pratiques artistiques, des métiers précaires aux métiers disparus… L’ensemble des contributions invite à interroger les représentations du travail sur le temps long et dans des contextes distincts, autrement dit à se demander comment écrivains, ouvriers, artisans, artistes, cinéastes et philosophes ont donné forme à des expériences et des pensées du travail. Fabula vous invite à découvrir le sommaire du volume et à lire son introduction…

Rappelons le récent dossier critique d'Acta fabula réuni par Jacob Lachat : Mémoires du travail, qui traite d'une série de livres interrogeant la centralité du travail dans nos vies et nos imaginaires.

Lire aussi les éditoriaux de la rubrique Questions de société…

Ainsi que ceux de la rubrique Web littéraire…

Suite