éditoriaux

Lire pour écrire

Lire pour écrire

Comment appréhender la littérature non pas en regardant vers le passé des textes mais en se projetant vers le futur des œuvres à créer ? Dans La Littérature par l’expérience de la création, qui inaugure ces jours-ci aux Presses Universitaires de Vincennes une nouvelle collection "Recherche-création", Anne-Marie Petitjean prend le parti fort de définir le littéraire de manière prospective. Conçu comme une enquête approfondie sur la création littéraire, son essai scrute le visage de la littérature quand elle se tourne vers l’avenir de ses réalisations. Dépliant un à un les impensés de nos représentations, l’étude apporte des éclairages indispensables à la recherche-création littéraire pour en étayer le socle théorique. Quelles conceptions de la création ? Quel redéploiement des repères littéraires ? Quel cadre génératif ? Quelles politiques du littéraire ? Fabula vous invite à découvrir un extrait de l'introduction sur le site de l'éditeur… Rappelons, aux mêmes presses de Vincennes, l'essai de Violaine Houdart-Mérot, La création littéraire à l'université, qui était venu éclairer en 2018 l’entrée des pratiques d’écriture créative dans les universités françaises, les mutations qu'elle entraîne dans la conception des études de lettres comme la transformation de la place de la littérature et de l’écrivain dans la société. Jean-François Vernay a rendu compte de l'ouvrage pour Acta fabula : "La création littéraire: petite incursion dans une fabrique à mots vivante".

La faute au roman

La faute au roman

Le lecteur peut-il éviter de porter des jugements moraux sur les personnages, leurs actes, leurs conduites et leurs valeurs ? La théorie littéraire du XXe siècle a trop souvent ignoré cette réalité, en isolant rigoureusement l’expérience esthétique des évaluations éthiques. Si la réhabilitation du jugement moral sur les œuvres entreprise depuis trois décennies a permis de repenser sur des bases théoriques nouvelles la fonction des enjeux moraux dans la littérature, le risque est aujourd'hui de voir légitimitées de nouvelles formes de censure. Dans La faute au roman. Littérature et morale (Vrin), Paolo Tortonese revient sur le "tournant éthique" des études littéraires, remonte à la Poétique d’Aristote pour y chercher des lumières encore actuelles, et propose quelques "lectures morales" de romans du XIXe siècle. Fabula vous invite à parcourir la table des matières…, et donne à lire un extrait de l'ouvrage, avec l'aimable autorisation de l'éditeur.

(Illustration : Antoine Doinel lisant La Recherche de l'Absolu de Balzac dans les Quatre-cents coups de François Truffaut)

Sartre en URSS

Sartre en URSS

Sartre a été le maître à penser d’une génération où les rapports avec le communisme se trouvaient au coeur des débats intellectuels et politiques. Or, si le philosophe a eu des relations souvent mauvaises avec le PCF, il a revendiqué ses liens avec l’URSS entre 1952 et 1968, malgré une pause provoquée par l’intervention militaire soviétique à Budapest. Il s'est rendu onze fois en URSS, le plus souvent avec Simone de Beauvoir. Ces séjours sont au cœur de l'essai de Cécile Vaissié, Sartre et l'URSS. Le Joueur et les survivants (Presses Universitaires de Rennes), qui s'est penchée sur les rapports rédigés par les accompagnateurs soviétiques du couple. Le philosophe y rencontrait des auteurs officiels qu’il considérait parfois comme des amis et dont les parcours permettent de dresser les contours d’une histoire culturelle de l’URSS. Mais ces voyages et ces contacts s’inscrivaient aussi dans des pratiques établies par Moscou dès le début des années 1920 pour influencer, séduire et manipuler des Occidentaux. La question se pose donc : avec l’URSS, pour quoi Sartre s’engageait-il et avec qui ? Fabula donne à lire l'introduction de l'ouvrage…

Péguy mis à neuf

Péguy mis à neuf

W.B.

W.B.

La nouvelle livraison de la revue Incidence (Kimé) traite des questions d'aujourd’hui pour lesquelles Walter Benjamin a été un véritable précurseur : la critique du mythe, la volonté de bonheur, la nature dans l’humain, le rapport de l’homme à la technique, l’interaction entre passé et présent, l’"espace de jeu" et d’expérimentation... Du grand critique que fut Walter Benjamin, il s'agit de retenir la capacité d’attention, dans l’histoire, aux "humbles cristallisations de l’existence", et la sensibilité aux manifestations voilées du fascisme dans la culture. Fabula vous invite à parcourir ce sommaire… Paraît dans le même temps l'essai de Jean Lacoste, Walter Benjamin. Enfance, passages, exil (Bartillat), qui rassemble une dizaine d'études sur Walter Benjamin que Jean Lacoste a commencé à traduire dès les années 1970, en particulier les œuvres autobiographiques, Sens uniqueEnfance berlinoise, puis le monumental Livre des passages. Rappelons le volume supervisé par Audrey Giboux et Mathilde Labbé, déjà salué par Fabula : Walter Benjamin ou les pouvoirs critiques de l'image, qui s'attache non pas la pensée benjaminienne de l’image visuelle, souvent étudiée, mais à son usage des images textuelles, littéraires ou philosophiques. Suggestives et stimulantes, elliptiques et hermétiques, ces images s’inscrivent dans une dynamique de renouvellement de la pensée critique en libérant la dimension créatrice de l’écriture, nous invitant à une lecture poétique et esthétique. Et signalons au passage la réimpression de l'essai de Philippe Baudouin, Walter Benjamin au micro. Un philosophe sur les ondes (1927-1933).

Mémoire d'Apollonios

Mémoire d'Apollonios

Au début du IIIe siècle apr. J.-C., le sophiste athénien Philostrate décide de restaurer la mémoire d’Apollonios de Tyane, figure controversée du Ier siècle, accusée de charlatanisme et de sorcellerie. À contre-courant de l’opinion répandue, la Vie d’Apollonios de Tyane brosse le portrait d’un grand sage injustement oublié, d’un philosophe pythagoricien qui brille par sa tempérance et par son ascétisme, d’un homme divin dont les pouvoirs dépassent l’entendement. Accompagné de son fidèle disciple Damis, Apollonios accomplit un voyage initiatique à travers le monde connu de la Méditerranée, jusqu’à ses mystérieux confins en Inde et en Éthiopie. Champion d’une culture grecque incluse dans l’Empire romain, il se fait le conseiller politique de souverains désireux de bien régner, mais doit également se confronter à des empereurs tyranniques, hostiles à la philosophie…  Valentin Decloquement donne une nouvelle édition de la Vie d'Apollonios de Tyane aux Belles Lettres. Fabula vous propose de feuilleter l'ouvrage… Au sommaire d'Acta fabula, on peut lire le compte rendu donné par Vanessa Glauser de l'essai de Grégoire Holtz, Paganisme et Humanisme. La Renaissance française au miroir de la Vie d’Apollonius de Tyane (Droz) : "La réception ambivalente de la Vie d’Apollonius de Tyane au XVIe siècle".

Ce que savait Trixie

Ce que savait Trixie

Londres, 1925. Le vénérable archidiacre Samson Roach possédé par le démon de l'écriture a commis en secret un roman sentimental. Aspirant à l'épiscopat, il ne peut envisager de le publier sous son nom et cherche donc un homme de paille pour endosser cette embarrassante paternité. Il le trouvera en la personne de l'inconsistant Dunkle, fiancé de sa fille Chloé, une adorable rouée qui lui fera payer cher ses lubies littéraires… Avec Qui a écrit Trixie ?, William E. Caine signait un tableau satirique de l'Angleterre du début du XXe siècle. Ce chef-d'œuvre d'humour anglais qui fut l'un des livres de chevet de Vladimir Nabokov est enfin traduit par Hervé Lavergne aux Feuillantines, avec une préface d'Olivier Barrot. Fabula vous invite à feuilleter l'ouvrage…

Lire aussi les éditos de la rubrique Questions de société…

Et les éditos de la rubrique Web littéraire…

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