On l'avait laissé en train d'écrire tranquillement l'Illiade, en élevant une locomotive à la hauteur du bouclier d'Achille, on le retrouve à dialoguer avec Agéladas d'Argos au point d'en faire tout un théâtre pour Flammarion, en brûlant donc la politesse à Gallimard. Pierre Michon se penche sur les sublimes bronzes de Riace repêchés en 1972 et désormais exposés au musée archéologique de Calabre. D’eux on ne sait rien, ou si peu. Qui représentent-ils? Quels sont les auteurs de ces sculptures anonymement splendides ? On veut y reconnaître la main d'un possible artiste – Agéladas d’Argos. L'écrivain s'empare de cette histoire proprement fabuleuse, et, pour la première fois dans son œuvre, offre au lecteur une pièce de théâtre, qui voit se succéder et parfois s’entretisser, selon des espaces et des temps différents, Agéladas d’Argos, Michon lui-même, son éditeur, Apollon, une vierge, une esclave ou un devin… Fabula vous invite à en lire les premières répliques. Parce qu'on s'est habitué à rire avec Pierre Michon, saluons au passage la parution de la troisième livraison des Cahiers Pierre Michon, désormais accessible en ligne via Cairn, qui vient interroger la puissance de l’humour et tous les degrés du comique dans l’œuvre de "Pierrot".