Questions de société

éditos

Des gouines et des pédés

Des gouines et des pédés

Qu’est-ce qu’être gouine ? Bien plus qu’une orientation sexuelle, l’homosexualité féminine se conjugue au pluriel : ce sont des identités, riches et diverses. Invisibilisées, les lesbiennes ne sont ni vues, ni lues, ni écoutées dans l’espace public et politique. Surtout, elles connaissent la double peine, croisement de l’homophobie et du sexisme : la lesbophobie, qui s’immisce dans toutes les sphères et les communautés de notre société, même dans les plus inclusives. Pour lutter contre ces discriminations et ces violences, il est donc urgent de donner à lire des vécus et des réflexions lesbiennes contemporaines. À travers un collectif composé d’autrices, d’artistes et d’activistes, l'ouvrage supervisé par Marie Kirschen et Maëlle Le Corre et qui paraît ces jours-ci aux éditions Points sous le titre Gouines entend mettre en lumière à destination du plus grand nombre la richesse des identités lesbiennes d’aujourd’hui. Le Mercure de France publie de son côté Le goût de l'amour homo, une anthologie présentée par Jean-Claude Perrier. De l’Épopée de Gilgamesh à L’Iliade, en passant par le Mahâbhârata, la mythologie gréco-romaine, jusqu’aux très contemporains textes estampillés LGBTQIA+, l'amour homo est partout aussi dans la littérature, tous genres confondus.

Le dilemme du tramway

Le dilemme du tramway

D'un art sonore photographique

D'un art sonore photographique

Penser (avec) la préhistoire

Penser (avec) la préhistoire

En révélant une ancienneté vertigineuse et sublime, la découverte d'un art préhistorique a bouleversé notre culture en profondeur. En raison des lacunes des vestiges, de l'absence de sources textuelles et de la paradoxale modernité artistique du Paléolithique, ce temps incommensurable aux cadres historiques traditionnels impose de repenser l'histoire. Quels concepts et modèles ont été élaborés pour faire une place à la préhistoire dans l’histoire ? Quelle est leur portée épistémologique ? Que nous disent-ils de l’art, de notre histoire, de notre culture ? Convoquant des grands noms de la préhistoire et de l’anthropologie (Gabriel de Mortillet, Henri Breuil, André Leroi-Gourhan) ainsi que des théoriciens de l’art aussi différents qu’Alois Riegl, Élie Faure, Carl Einstein ou George Kubler, le nouvel essai d'Audrey Rieber, Le défi préhistorique (ENS éd.) envisage l’art préhistorique comme une matrice philosophique pour interroger les liens entre art, histoire et humanité.

Rappelons l'essai de Philippe Grossos, La Philosophie au risque de la préhistoire (Cerf), paru l'an passé, ainsi que la récente livraison de la revue Épistémocritique : "Discours et représentations de la Préhistoire à l’heure de l’anthropocène", publiée sous sous la direction de Catherine Grall, mais aussi le compte rendu donné pour Acta fabula par G.A. Bertrand de l'ouvrage de Julien d’Huy, Cosmogonies. La Préhistoire des mythes (La Découverte, 2020) : "À la recherche de l’origine des mythes".

La littérature sans la lire

La littérature sans la lire

Comment comprendre l’évitement par des élèves de la lecture à domicile des œuvres prescrites par leur enseignant de français ? La pratique est connue, car les élèves n’ont pas attendu l’ère du numérique pour se dérober aux lectures imposées ; elle paraîtra familière à tout enseignant de français. Elle reste pourtant méconnue car on dispose de très peu d’études sur ce phénomène, quand bien même la sociologie et la didactique se sont intéressées aux non-lecteurs. Eugène Maïté est allé au plus près des "non-lecteurs scolaires" afin de mieux comprendre qui sont ces élèves, quelles sont les raisons de leur non-lecture, et comment ils travaillent malgré ou plutôt avec leur non-lecture. Il livre les résultats de son enquête dans un essai intitulé Étudier la littérature sans la lire ? (P.U. Rennes). Fabula vous propose de découvrir la Table des matières… et à lire son introduction…

Le geste premier du partage

Le geste premier du partage

Créer, disent les grands textes fondateurs, c’est partager et départager : entre des mortels et des immortels, entre des humains et des bêtes, entre un Dieu éternel et des êtres éphémères, entre un corps périssable et une âme immortelle. François Hartog a placé ce geste premier au centre d'une vaste enquête qui paraît sous le titre Départager l'humanité. Humains, humanismes, inhumains (Gallimard), avec l'ambition de scruter les façons dont ces partages ont été repris, transformés, contestés, rejetés au cours des siècles. "Ce sont donc autant de figures historiques de l’homme qui sont, un chapitre après l’autre, interrogées : l’anthrôpos grec, l’homo humanus romain, l’homo christianus, puis l’homme des humanistes, celui aussi qui fait sien le  "je suis homme et rien d’humain ne m’est étranger", avant que la proclamation « l’homme est un Dieu pour l’homme », elle-même bientôt suivie par l’annonce de "la mort de l’homme", ne débouche sur la récusation d’un "propre" de l’homme et de tous les dualismes qui, au cours des siècles, ont jalonné son histoire". Fabula vous invite à découvrir un extrait de l'ouvrage…

La morale à sa place

La morale à sa place