Questions de société

éditos

Changer avec bell hooks

Changer avec bell hooks

On connaît désormais bell hooks pour ses essais politiques engagés sur la question féministe et le racisme. Mais on ne la connait pas toujours sous son jour le plus intime, celui de son enfance de petite fille noire et pauvre dans le Sud encore ségrégué des États-Unis en 1950. Dans un récit autobiographique intituté Noir d'os, récemment réédité par les éditions Plon, la célèbre féministe raconte ici les discriminations raciales, la solitude, la violence familiale, l’échappatoire par la littérature, l’amour pour la culture noire du Sud… Paraît ces jours la traduction de l'essai Sororité. Guérir des blessures psychiques infligées par la domination (Payot), qui s'attache aux répercussions du racisme, du sexisme et de l'exploitation de classe sur la santé mentale des femmes noires. Resaluons au passage les autres titres de bell hooks récemment traduits : À propos d'amour  et La volonté de changer. Les hommes, la masculinité, l'amour, et Rage assassine. Mettre fin au racisme (les trois aux éd. Divergences) et Ne suis-je pas une femme ? (Cambourakis).

Rester impopulaire

Rester impopulaire

Deleuze penché sur Spinoza

Deleuze penché sur Spinoza

Le devoir d'être métis

Le devoir d'être métis

À bout portant

À bout portant

La ville captivée

La ville captivée

Les éditions Flammarion accueillent une nouvelle collection initiée par Antoine Lilti : Le Présent de l'Histoire. Le premier titre paraît ces jours-ci sous la signature de Laurent Cuvelier : La ville captivée.  Au XVIIIᵉ siècle, les murs de Paris se couvrent d’affiches. Celles-ci publient les lois et les règlements, annoncent les spectacles et les décès, proposent des marchandises à acheter et des emplois à pourvoir, diffusent les nouvelles et les rumeurs, moquent les autorités, défendent ou détruisent les réputations. Elles attirent la curiosité des passants et la méfiance du pouvoir. Pendant la Révolution, ces imprimés éphémères jouent un rôle essentiel dans la production et la contestation du nouvel ordre politique… Historien de la ville et des médias, Laurent Cuvelier plonge au cœur d’archives inédites pour reconstituer le panorama visuel d’une cité en pleine mutation. Il montre que la profusion des affiches, loin d’être un simple objet de curiosité, a fait du Paris des Lumières puis de la Révolution un véritable laboratoire de la modernité urbaine. Fabula vous invite à feuilleter le livre…

(Illustr. : Afficheur de la loterie (détail), 1701, BNF Gallica)

Un cinéma au masculin singulier

Un cinéma au masculin singulier

Pour le cinéma français, le temps de l’examen de conscience semble venu. Les témoignages de victimes de violences sexuelles au sein de l’industrie sont accablants, la profession admet que l’impunité doit cesser. On ne saurait pourtant réduire le problème aux comportements abusifs de quelques réalisateurs réputés ni s’en tirer paresseusement en distinguant l’homme de l’artiste. Car c’est justement le statut conféré à l’auteur tant par les institutions que par la critique qui leur donne toute licence au prétexte du génie créateur. Geneviève Sellier en fait la démonstration dans Le culte de l'auteur. Les dérives du cinéma français (La Fabrique), en montrant aussi comment une nouvelle génération de femmes cinéastes propose un regard différent et raconte d’autres histoires que la litanie d’un cinéma au masculin singulier à bout de souffle. Fabula vous invite à feuilleter l'ouvrage et parcourir sa table des matières…

(Les Bonnes Femmes, France, 1960, dir. Claude Chabrol, avec Bernadette Lafont, Clotilde Joano, Stéphane Audran)