éditoriaux

Heureux Félix

Heureux Félix

On fête cette année le centenaire de Félix Valloton. Le peintre et dessinateur est à l'honneur, avec ses amis Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Maurice Denis, dans l'exposition déjà saluée par Fabula, et qui se tient jusqu'en janvier à la BnF Impressions nabies. Bonnard, Vuillard, Denis, VallottonMais c'est dans sa ville de naissance, et au Musée Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, que se tient l'exposition anniversaire, à dater du 24 octobre prochain. Si ses critiques d'art sont connues, on sait moins que Valloton a été habité sa vie durant par la tentation de l'écriture littéraire, et qu'il a achevé trois romans après s’être essayé au registre dramatique en composant plusieurs comédies. Daniel Maggetti a réuni l'ensemble de ses Romans et Théâtre dans un volume qui paraît ces jours-ci aux éditions Zoé. Fabula donne à lire l'introduction du volume… Daniel Maggetti signe aussi un essai sur ce pan de l'œuvre : Vallotton, la palette de l’écrivain dans la collection Presto des éditions In-Folio.

(Illustr : La Loge de théâtre, 1909, collection particulière)

Le roman du malheur

Le roman du malheur

Au tournant du XXᵉ siècle, de l’Empire austro-hongrois aux États-Unis, des écrivains juifs s’imposent pour la première fois comme des figures majeures de la littérature mondiale : Stefan Zweig, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, Jacob Wassermann, Italo Svevo, Israël Zangwill, Marcel Proust, Albert Cohen, Irène Némirovsky, Henry Roth et bien d’autres prennent la parole pour dire, tout comme leurs confrères non juifs, les rêves de l’enfance, la recherche de l’amour et de l’amitié, mais aussi les affres de la vie, la jalousie, la stupeur de la trahison, le choc de la violence et de la guerre, la peur de l’exil. Eux seuls pourtant savent, en dépit de leur reconnaissance, l’ambiguïté de leur statut, la précarité de leurs succès : ces écrivains demeurent des intrus au sein des sociétés chrétiennes ; leur judéité les met en porte à faux, leur confère un destin incertain. Aucun d’entre eux ne semble non plus se reconnaître dans les idéologies du moment — du sionisme au marxisme. Dans leurs romans comme dans leur vie, leur désir d’assimilation cohabite avec la nostalgie d’un passé, l’attachement à un monde en voie de disparition, laminé par la modernité. Dès lors, comment échapper à ce malheur qui semble coller à leur peau ? Pierre Birnbaum entreprend de relire l'ensemble de leurs œuvres dans Le roman du malheur. De Vienne à New York, les écrivains juifs au tournant du XXᵉ siècle (Gallimard)

(Illustr. : Stefan Zweig avec Joseph Roth)

Proust & Gallimard

Proust & Gallimard

La correspondance entre Marcel Proust et Gaston Gallimard, publiée en 1989, dévoilait les relations entre Proust et son éditeur, souvent affectueuses, parfois conflictuelles. Ce corpus, autour de la publication de la Recherche à l’enseigne de la NRF, éclairait bien des zones d’ombre et brossait en creux les portraits de l’écrivain qui allait devenir universellement reconnu et de l’homme à l’origine de la plus emblématique maison d’édition française indépendante. Aux quatre cent sept lettres mises au jour à l’époque viennent s’ajouter cent sept lettres qui ont été retrouvées depuis lors. Elles complètent, avec à nouveau des lettres de proches collaborateurs de Gallimard, notre connaissance d’une remarquable histoire éditoriale à travers les mœurs et pratiques littéraires du début du XXᵉe siècle. Cette correspondance illustre la richesse du lien unissant l’auteur sûr de son génie et l’éditeur qui veut à tout prix le faire reconnaître et grâce auquel sa maison obtient son premier prix Goncourt. Pascal Fouché a entrepris de son côté de faire l'histoire des relations du romancier avec son premier éditeur, en donnant à lire la correspondance de Proust avec Grasset. Les correspondances sont aussi au centre de la livraison de septembre de la NrF sous le titre "Correspondances, le temps retrouvé ?". Et il n'aura échappé à personne que la BnF fait appel à la générosité des lecteurs passionnés de Proust pour acquérir les près de 900 documents et manuscrits jusqu'ici en possession des héritiers de Suzy Mante-Proust (1903-1986), la nièce de Marcel Proust. 

Le chef-d'œuvre inconnu

Le chef-d'œuvre inconnu

Terreur et rhétorique

Terreur et rhétorique

Que faire de la littérature ?

Que faire de la littérature ?

L'humour, une question de droit

L'humour, une question de droit
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