éditoriaux

Penser queer en français

Penser queer en français

Adolescences romanesques

Adolescences romanesques

Verlaine à sa place

Verlaine à sa place

Relire Victor Serge

Relire Victor Serge

Les éditions Libertalia font paraître cet automne la biographie du Jeune Victor Serge par Claudio Albertini. Cette publication s'inscrit dans un regain d'intérêt pour l'auteur des Mémoires d'un révolutionnaire, en témoigne les nombreuses rééditions de ses romans et essais (Les Hommes dans la prison chez Libertalia en 2025, L'Affaire Toulaév chez Nouveau monde en 2024 ; Ville conquise chez Sillage en 2022 ; L'An I de la Révolution russe chez Agone et Mémoires d'un révolutionnaire chez Lux en 2017...). Figure encore trop oubliée mais incontournable des luttes révolutionnaires du premier XXsiècle, Victor Serge, de son vrai nom Viktor Lvovitch Kibaltchitch, est de tous les combats : proche de la bande à Bonnot et du mouvement libertaire à Paris, il passe ensuite à l'Est et rejoint l'exécutif de la jeune URSS. Critique de la première heure du stalinisme, il est incarcéré pendant plusieurs années avant d'être libéré grâce à une campagne internationale menée notamment depuis la France et par l'intervention de Romain Rolland. Souvent réduit à un militant ou un penseur politique, celui qui signait ses articles du pseudonyme "Le Rétif" est pourtant aussi un véritable écrivain polygraphe, qui a fait l'objet d'une thèse de littérature d'Éva Réthoré en 2017 et qu'évoque Jean-Louis Jeannelle évoque dans un chapitre de son livre Vies Mémorables. Comme l'écrivait Éva Réthoré, "Victor Serge met en scène une fresque humaine. Ses livres ne sont pas centrés sur un héros singulier mais sur une entité collective : ils entendent embrasser l’humanité dans son ensemble".

Les récits de Calvino

Les récits de Calvino

Récits, contes, nouvelles, fables : Italo Calvino, narrateur hors pair, a rédigé entre 1943 et 1985 des centaines d'histoires qui ont convergé dans des recueils que l'écrivain, sa vie durant, s'est employé à recomposer pour en modifier le sens, exerçant à ce jeu combinatoire une inventivité savante et gracieuse. Un volume de la collection Quarto (Gallimard) préparé par Christophe Mileschi et Martin Rueff réunit un large choix de ces textes selon une progression chronologique qui met en évidence leurs liens thématiques autant que formels - des vignettes comiques à l'accent absurde de la prime jeunesse de l'auteur aux contemplations méditatives de ses dernières années, en passant par ses efforts pour dire l'expérience de la guerre, se faire l'observateur d'un contexte politique et culturel, cerner le silence au coeur des rapports humains. S'appuyant sur les multiples publications qu'a suscitées le centenaire de l'auteur en 2023, les présentations de Martin Rueff qui accompagnent le lecteur de ce « Quarto » offrent une vision innovante et saisissante d'une vie et d'une œuvre exceptionnelles. Cette anthologie vient compléter le volume des Romans de Calvino accueilli dans "La Bibliothèque de la Pléiade", la Correspondance publiée sous le beau titre Le métier d’écrire (Gallimard), et le Cahier de l'Herne consacré à l'auteur italien, dont M. Rueff et C. Mileschi ont été également les maîtres d'œuvre, mais aussi les textes inédits rassemblés par M. Rueff toujours sous le titre Liguries (éd. Nous).

Trouver sa voix

Trouver sa voix

Vincent Kaufmann nous fait savoir, nécessairement par écrit, ses Extinctions de voix (Sens & Tonka).  Entre récit autobiographique et essai, le recueil examine "le rôle que les médias (les supports de la communication) ont joué, par leur présence comme leur absence, dans la configuration de la vie d’un personnage longiligne, né suisse-alémanique et devenu, Dieu sait pourquoi, un spécialiste de littérature française moderne, alors que celle-ci n’était peut-être pas son genre". Comment ou pourquoi devient-on critique littéraire ? Telle est la question posée dans ce qui s’apparente à une auto-analyse dont le sérieux n’est jamais tout à fait certain. Le fil conducteur en est l’histoire de la voix de l’auteur ou, plus exactement celle de ses extinctions, de ses défaillances et de ses absences. "En effet, si celui-ci a beaucoup rêvé de se faire entendre, il reconnaît volontiers, car le panégyrique n’est pas son fort, qu’il n’avait pas vocation à devenir une voix. Mais n’est-ce pas le destin de tout critique littéraire ? Celui-ci n’est-il pas voué à une voix d’emprunt, à une secondarité qu’il lui arrive de conjurer en se réfugiant dans la théorie ? Ne vient-il pas par définition après ceux qui ont su imposer leur voix, toujours trop tard ? Et comment, si c’est le cas, échapper à la dérision et à l’insignifiance ?"

Nimier en liberté

Nimier en liberté

Dans une littérature d’après-guerre dominée par Sartre et Camus, la voix du jeune Roger Nimier, né en 1925, s’élève remarquablement. Insolent, provocateur, libre, Nimier choque intellectuels et critiques d’alors. Entre 1948 et 1951, il publie quatre romans, dont Le Hussard bleu qui l’impose sur la scène littéraire, ainsi qu’une série d’essais non conformistes (Le Grand d’Espagne). Dans les mêmes années, il conquiert le milieu littéraire, passant de la revue La Table ronde (1949) pour contrer l’existentialisme à Opéra en 1951, qu’il transforme en journal culturel. Au discours des bourgeois et des révolutionnaires, il oppose une ironie aristocratique, un scepticisme qui n’interdit pas l’indignation, une lucidité désabusée. Après la publication d’Histoire d’un amour (1953), il se consacre à la critique, aux chroniques. En 1956, il devient conseiller littéraire aux Éditions Gallimard, s’occupe de plusieurs collections, travaille à la reconnaissance littéraire d’écrivains déconsidérés, tels que Chardonne, Morand, Montherlant et Céline. Il se tourne aussi vers le cinéma, est l’auteur de scénarios de Louis Malle (Ascenseur pour l’échafaud, 1958) et d’Alexandre Astruc (Éducation sentimentale, 1962). Son décès dans un accident de voiture en 1962 survient alors qu’il achève D’Artagnan amoureux, signe d’un retour au roman. Un volume de la collection Quarto (Gallimard) vient réunir une large sélection de ses Œuvres. Romans, essais, critique, chroniques

L'un de ses romans les moins frayés paraît isolément dans la collection Folio : Le Perfide. Dans la France d’après-guerre, une bande de collégiens joue au poker, s’essaye aux courses et à la débauche. Les parents sont de grands enfants, même M. Melba, président du Conseil, et son épouse qui prend pour amant un jeune homme, ébloui de sa chance. Leurs gestes, leurs pensées, leurs paroles diffèrent à peine de celles des adolescents. Une séance à la Chambre, c’est une classe chahuteuse. Et si des émeutes éclatent, si le gouvernement change de mains, si même le sang coule, c’est un peu comme une immense récréation. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…

Lire les éditos de la rubrique Questions de société…

Voir aussi les éditos de la rubrique Web littéraire…

Ou feuilleter l'album de l'automne…

Suite