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Politique du polar

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Passer en Mode avion

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Résonances d'Annie Ernaux

Résonances d'Annie Ernaux

Je(ux) d’artiste

Je(ux) d’artiste

Derrida rappelé à la barre

Derrida rappelé à la barre

Les éditions bruxelloises Les Impressions Nouvelles rééditent Droit de regards, un roman-photo expérimental de Marie-Françoise Plissart, initialement paru aux éditions de Minuit en 1985, avec une préface de Jacques Derrida où le philosophe livre une analyse de près de cinquante pages sur l'essence du récit et, en l'espèce, de la narration photographique. Avec cet album, Marie-Françoise Plissart donnait un roman-photo hardi et audacieux, aussi beau qu’un livre d’artiste, complexe comme un roman, fluide et captivant comme un bon film, d’un érotisme brûlant et savamment construit. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…

La "Bibliothèque Derrida" (Seuil) s'enrichit d'un nouveau titre : Témoigner, qui offre une transcription du fameux séminaire donné par Jacques Derrida durant l'année 1992-1993 sur la place du témoignage dans le langage, soit un nouveau volet de sa réflexion sur les "questions de responsabilité" après la question du secret traitée dans le séminaire précédent, Répondre - du secret. Que veut dire "être témoin" ? Que signifie "déposer un témoignage" ? Quelle différence y a-t-il entre le témoignage et la preuve ? En dialoguant avec Aristote, Descartes, Kant et Husserl, les onze séances de ce séminaire dessinent l’immense terrain que recouvrent l’acte de témoigner et l’expérience du témoin. Jacques Derrida prend au sérieux la question de la technique et de l’intervention d’un dispositif machinique dans la structure testimoniale (l’archive cinématographique que constitue par exemple le film Shoah de Claude Lanzmann ou encore le recours légal à un enregistrement). Il ne s’agit pas seulement du témoignage à la barre d’un tribunal : Jacques Derrida montre que le témoignage caractérise aussi le plus quotidien de ce que peuvent se dire les êtres humains. Sous son regard, toute expérience qui passe par une parole adressée à l’autre est marquée comme et par le témoignage.

Signalons aux plus curieux de l'écriture philosophique que le tapuscrit reste accessible sur le site de la Bibliothèque de Princeton, et qu'Emmanuel Alloa en avait proposé une subtile lecture dès 2017 dans un discret sommaire de la Revue Philosophique de Louvain.

Signé George S.

Signé George S.

Thierry Bodin publie aux éditions du Passeur les Nouvelles lettres retrouvées de Georges Sand : plus de quatre-cents missives, qui couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu’à ses derniers jours. La plupart sont entièrement inédites et viennent s’ajouter au corpus de la volumineuse correspondance de la romancière ; d’autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. On y dénombre plus de deux-cent soixante correspondants, de Barbey d’Aurevilly, Hector Berlioz ou Henri Heine, à Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue ou Victor Hugo… Un numéro de la revue Épistolaire vient dépouiller les quelque 20000 lettres désormais disponibles, pour évoquer "George Sand, une vie en correspondance", à l'initiative de Brigitte Diaz. Les éditions Rivage redonnent à lire de leur côté la correspondance de George Sand Gustave avec Flaubert sous le titre Une certaine allégresse, avec une préface de Thierry Clermont.

Les Cahiers George Sand s'attachent pour leur part à "George Sand sociologue", sous la direction de Brigitte Diaz encore. Le prochain appel à contributions de la revue porte sur "George Sand et la fabrique de l’Histoire (du XIXe siècle à nos jours)". Rappelons que la Fondation "Annarosa Poli - George Sand e il mondo" propose chaque année une "Bourse de perfectionnement" sur George Sand et son temps, ouverte à tous les chercheurs (dès le Master) dans les disciplines littéraire, artistique, linguistique ou historique.

Rester en 1984

Rester en 1984

Surveillance sans limites, censure et propagande, terreur, bannissement des libertés individuelles, jusqu’à l’amour lui-même... 1984 fascine depuis bientôt 80 ans par la violence implacable qu’il décrit et sa dimension prémonitoire. Les éditions Flammarion font paraître une nouvelle traduction par Clotilde Meyer du chef-d'œuvre de Georges Orwell. Cette édition collector à la fabrication soignée est accompagnée d'un essai de Frédéric Regard, qui interroge la force du mythe qu’est devenu 1984. Que dit de notre monde le succès de cette fiction ? Et quelle était la motivation d’Orwell à fournir cet ultime travail, quelques mois avant sa mort ? Il montre comment ce "roman-essai" expérimental a pu réaliser l’ultime souhait qu’Orwell aura nourri toute sa vie durant : "transformer l’écriture politique en art".

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Ou feuilleter l'album de l'automne…

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