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"Une histoire du neutre. Politique et langage, de Paul Valéry à Guillaume Dustan". Soutenance de thèse de Justine Brisson (dir. Astrid von Busekist & Tiphaine Samoyault, Sciences Po)

Publié le par Marc Escola (Source : Justine Brisson)

Justine Brisson soutiendra sa thèse de doctorat en littérature française et théorie politique, intitulée « Une histoire du neutre. Politique et langage, de Paul Valéry à Guillaume Dustan », co-dirigée par Astrid von Busekist et Tiphaine Samoyault, le lundi 1er décembre 2025 à 14h30 à Sciences Po au 1, place Saint-Thomas (75007) dans salons scientifiques (1er étage, bâtiment B).

Membres du jury :

M. Thomas Clerc, Maître de conférence, Université Paris Nanterre

Mme Frédérique Leichter-Flack, Professeure des universités, Sciences Po

M. Éric Marty, Professeur émérite, Paris Cité

Mme Frédérique Matonti, Professeure des universités, Paris I Panthéon-Sorbonne

M. Mathieu Messager, Maître de conférence, Université de Nantes

M. Martin Rueff, Professeur des universités, Université de Genève

Mme Tiphaine Samoyault, Directrice d’études, EHESS

Mme Astrid von Busekist, Professeure des universités, Sciences Po

Résumé de la thèse :

Cette thèse s’inscrit au croisement de la littérature française du XXe et du XXIe siècle et de l’histoire des idées politiques. Nous entendons retracer l’histoire conceptuelle et littéraire du neutre tel qu’il émerge en 1947 dans un contexte particulier, celui des débats entre rhétorique et Terreur, où se pose la question de la fonction fédératrice du langage. Loin d’être réductible à une simple politique de la neutralité, nous montrons que ce concept vise à suspendre les formes topiques de la discursivité militante pour en déjouer les récupérations idéologiques.

Le neutre repose sur une utopie linguistique – celle d’un langage transparent et innocent, vierge des rapports de pouvoir – qui se révèle fatalement aporétique. L’histoire du neutre est traversée par une succession d’efforts pour dépasser son caractère aporétique, de l’après-guerre à l’extrême contemporain. L’ambition de cette thèse se situe à trois niveaux. Sur le plan historique, elle retrace l’histoire conceptuelle du neutre. Sur le plan théorique, l’enjeu est d’interroger la consubstantialité du langage et du politique. Enfin, sur le plan normatif, il s’agit de questionner l’injonction à l’engagement.

Si notre corpus principal réunit des figures incontournables dans une réflexion sur le neutre (Roland Barthes, Maurice Blanchot, Emil Cioran), il inclut aussi une figure oubliée dont l’apport à l’histoire conceptuelle du neutre mérite d’être réévalué (Paul Valéry), une réécriture contemporaine et paradoxale du neutre (Guillaume Dustan), ainsi qu’une contre-histoire féminine (Hélène Cixous, Michèle Causse) qui offre une alternative au neutre des écrivains précédemment mentionnés.

Mots-clés : histoire des idées politiques ; histoire conceptuelle ; littérature française du XXe et du XXIe siècle ; littérature et politique ; neutre ; terreur et rhétorique ; engagement et militantisme ; littérature non fictionnelle ; écriture de soi ; genre et politique.