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Entrer à Port-Royal

Entrer à Port-Royal

Port-Royal constitue bien plus qu’un épisode monastique : l'abbaye fut un moment essentiel pour l'avènement de la conscience européenne moderne. Sa destruction ne fit que renforcer son mythe : résistance face à l'oppression, exigence de rigueur intellectuelle, affirmation de la liberté de penser nourrirent au fil du temps celles et ceux dont l'intégrité du jugement se heurta au conformisme et à la contrainte. Le portail Port- Royal vient mettre en avant les images et représentations historiques successives du monastère, ainsi que des hommes et des femmes qui y attachèrent leur nom. Un Dictionnaire de Port-Royal est désormais en ligne sur le site Huma-Num gratuitement, qui constitue l'édition numérique de l'ouvrage paru chez Champion en 2004, sous la direction de Jean Lesaulnier et Antony McKenna. Signalons la réédition du Recueil de choses diverses par Jean Lesaulnier, paru en 1992 aux éd. Klincksieck. Et saluons les deux titres publiés coup sur coup par Agnès Cousson : l'édition critique des Œuvres de Mme de Sablé, sans laquelle La Rochefoucauld n'eût jamais recueilli ses maximes, ni même peut-être songé à en écrire. Et la biographie de cette personnalité majeure de la scène culturelle du XVIIe s., dont Fabula vous invite à lire l'introduction de l'ouvrage…

Circulation des biographèmes

Circulation des biographèmes

En janvier 2023 se tenait à Lyon un colloque co-organisé par Olivier Bara, Marceau Levin, Nejma Omari et Marie-Ève Thérenty dans le cadre de Numapresse, un projet qui vise à proposer une histoire littéraire et culturelle de la presse française du XIXe siècle au XXIe s. fondée notamment sur des outils de lecture automatisée des corpus de presse numérisés. Il s'agissait lors de ces journées de s’interroger sur la manière dont la presse gérait la production des récits de vie dans un contexte de démocratisation médiatiqueLes actes en paraissent aujourd'hui directement en ligne sur le site Media19, et sous le titre La fabrique des récits de vie. Circulation des biographèmes de Vapereau à Wikipédia

Chantal Akerman, écrivain de cinéma

Chantal Akerman, écrivain de cinéma

Objets et littérature

Objets et littérature

Le projet "Littérature et culture matérielle, XIXe-XXIe s." dirigé par Marta Caraion et subsidié par le FNS nous a offert au printemps dernier une somme déjà saluée par Fabula : une enquête collective de près de 800 p. sur l’élaboration d’une pensée de la culture matérielle par la littérature depuis les années 1830 : Écrire les choses. Littérature et culture matérielle, 1830-2020 (Champ Vallon). Il a également a donné lieu à la création d’une conséquente base de données "Objets et littérature", laquelle réunit des extraits de plus de 300 textes littéraires et critiques publiés entre 1830 et aujourd’hui ; elle cherche aussi à déterminer les fonctions et les modes d'existence des objets dans les textes à travers des analyses détaillées, qu'on peut inventorier par auteur / autricepar sièclepar titrepar genre, par objetpar catégoriepar fonction textuelle (esthétique, sociologique ou mémorielle) ou par système d'objets (une collection, une boutique, un intérieur…).

L'esthétique littéraire de Roman Ingarden

L'esthétique littéraire de Roman Ingarden

L’esthétique de Roman Ingarden constitue l’une des dernières grandes esthétiques phénoménologiques du XXe siècle. Elle se distingue par son ambition de penser la possibilité d’une théorie unifiée des arts. Sa démarche s’est inaugurée sur le terrain littéraire avec la publication de L’Œuvre d’art littéraire en 1921. Ce projet, fondamentalement ontologique, a trouvé son prolongement phénoménologique en 1937 avec La Connaissance de l’œuvre d’art littéraire qui, pour la première fois, donne une place centrale au lecteur et au spectateur, autrement dit, inaugure ce que l’on appelle désormais l’esthétique de la réception. La Nouvelle Revue d'Esthétique consacre une livraison à "Roman Ingarden. Esthétique et littérature", directement accessible en ligne depuis Fabula via Cairn…

Acta fabula fait sa rentrée

Acta fabula fait sa rentrée

Après avoir fêté en juin dernier ses 25 bougies avec un numéro spécial réunissant le comité de rédaction de la revue, d’anciens membres et de grands lecteurs, Acta fabula fait sa rentrée. Au sommaire de la livraison de septembre du théâtre, de la poésie, du roman, de la philosophie, mais surtout la véritable ouverture du Club de lecture d’Acta fabula, nouvelle rubrique inaugurée en juin avec l’article de Delphine Edy sur Départs de feu d’Olivier Cadiot (Olivier Cadiot. Comment c’est, commencer ?) : vouée de longue date à la littérature seconde, la revue fait désormais une place à la création contemporaine, au gré des suggestions de ses lecteurs. Ce mois-ci, Acta fabula s’associe au séminaire Lectures sur le fil, organisé par Cécile Narjoux à Sorbonne Université en partenariat avec l’École normale supérieure : Vincent Berthelier, Anne-Marie Paillet et Pauline Bruley nous parlent de David Clerson (Des contes magnifiques et imparfaits), de Maylis de Kerangal ("Une affaire vous concernant", lecture stylistique de Jour de ressac) et de François Cassingena-Trévedy (Un journal spirituel ultracontemporain). 

Tout visiteur peut désormais adresser à Acta fabula (revue@fabula.org) une libre note pour partager l'une de ses récentes lectures : rejoignez le club !

(Illustr. : La Lecture de Molière par Jean-François de Troy, vers 1728)

La parole aux actrices

La parole aux actrices

"Je suis allée à Los Angeles, où j'ai des amis, je leur ai demandé s'ils connaissaient des actrices. Et j'ai parlé avec celles que j'ai pu joindre". C'est ainsi que Delphine Seyrig raconte la genèse de son film Sois belle et tais-toi !, tourné Carole Roussopoulos pendant l'été 1975. Cinquante ans après le début de ce tournage resté mythique, la BnF propose de découvrir dans Gallica cette bande vidéo, remise en circulation par le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir en 2004 et restaurée à son initiative par les studios du département Son, vidéo, multimédia de la BnF.

Après Rêve Ackerman, Florence Andoka fait paraître aux mêmes éditions de La Variation Seyrig en embuscade : en prenant appui sur son rôle hypnotique de la comtesse Bathory dans Les Lèvres rouges (1971) de Harry Kümel, Florence Andoka élabore "dans un récit queer et gothique une traversée somnambulique et vampirique de la filmographie de Delphine Seyrig". Fabula vous invite à lire un extrait de l'essai et parcourir sa table des matières sur le site de l'éditeur.

Rappelons aussi l'essai signé par Jean-Marc Lalanne, Delphine Seyrig. En constructions (Capricci), où il montrait pourquoi les années 80 ne l’ont pas aimée, et comment la postérité a validé ses choix d’actrices les plus aventureux (Jeanne Dielman de Chantal Akerman, India Song de Marguerite Duras…). Virginie Apiou s'est essayé à un semblable exercice d'admiration dans D'après Delphine Seyrig (Actes Sud), en revenant sur les héroïnes de cinéma qui ont jalonné la vie de l’actrice, mais aussi sur les différentes mythologies incarnées par la comédienne, dont Fabula donne toujours à lire un extrait…