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Pleurer dans les chaumières

Pleurer dans les chaumières

Au début des années 2000, on pouvait décrire un pan majeur de la littérature française contemporaine au prisme des “récits indécidables” (selon le terme de Bruno Blanckeman) ou du “roman ludique” (pour citer cette fois Olivier Bessard-Banquy). Ce temps semble lointain. Le “roman impassible” des éditions de Minuit ne paraît plus de mise, et les œuvres d’abord plus marginales de Marie NDiaye revisitant le mélodrame avec En famille en 1991, ou de Laurent Mauvignier faisant du monologue l’outil de la séparation des consciences dans Loin d’eux en 1999, témoignent au sein de cette maison influente de ce changement d’inflexion. L’ironie et le second degré qui avaient, depuis le Nouveau Roman, été revendiqués comme modes d’expression privilégiés d’une partie de la production littéraire en langue française se font certainement plus discrets. Avec le recul d’une évaluation formaliste de la littérature, ce sont aussi les caractéristiques ludiques et savantes de la littérature qui connaissent la même disgrâce. Le roman des années 2000 a peut-être renoué avec l'émotion et les larmes. À l'initiative de Dominique Rabaté et Maïté Snauwaert, la nouvelle livraison de Fixxion vient faire le point sur les liens entre "Roman et pathétique depuis les années 2000".

Ésotérique Belgique

Ésotérique Belgique

L’ésotérisme connaît, depuis quelques années, un intérêt renouvelé tant dans le champ culturel que dans le champ académique, où une curiosité croissante se manifeste à l’égard des savoirs dits « cachés » et de certains imaginaires littéraires. Pourtant, si la littérature française du XIXe siècle a été largement explorée sous cet angle, la richesse des lettres belges sur le plan des savoirs occultes reste encore largement méconnue. Supervisé par Laurence Brogniez et Stéphanie Peel, le nouveau dossier de la revue belge Textyles entend combler cette lacune en examinant les formes et les fonctions de l’ésotérisme dans la littérature belge, du symbolisme fin-de-siècle à la première moitié du XXe siècle, de Maurice Maeterlinck à Jean Ray, en passant par Charles Van Lerberghe, Georges Rodenbach, Jeanne de Tallenay ou encore Pierre Goemaere. Théâtre mystique, récits visionnaires, nouvelles initiatiques, critiques musicales ou réécritures fantastiques de mythes anciens : les œuvres analysées témoignent d’une profonde perméabilité entre lettres et pensée ésotérique. Avec pour objectif de rendre compte de la diversité des formes, des registres et des imaginaires mobilisés, il s’agit d’inviter à une relecture inédite d’œuvres patrimoniales, pour en révéler les dimensions originales, mais aussi d’exhumer des textes peu connus qui méritent attention tout en éclairant la place, dans les lettres belges, qu’a occupée cette subculture – ou cette occulture – qui fascine autant qu’elle interroge.

Illustr. : Portrait d’Irène Hamoir (ca. 1935) ©D.R. – Archives Tom Gutt – Archives & Musée de la Littérature)

Parler de soi

Parler de soi

Longtemps décriée dans les sciences sociales du XXe siècle, l’analyse biographique est devenue au cours des dernières décennies un outil privilégié de l’histoire et de la sociologie. Les méthodes biographiques confrontent aussi les chercheuses et les chercheurs à leur propre trajectoire biographique, qui croise celle des actrices et des acteurs étudié·e·s, conduisant à faire preuve de réflexivité, de sensibilité et d’inventivité. Sous le titre Parler de soi. Méthodes biographiques en sciences sociales (EHESS éd.), un ouvrage collectif vient présenter l’ensemble de ces enjeux de méthode, en montrant que l’approche biographique est au cœur du renouvellement des sciences sociales.

Un cas de récidive

Un cas de récidive

(S')interdire

(S')interdire

La nouvelle livraison de la revue Genesis, (S')interdire, dirigé par Elise Nottet-Chedeville, s’intéresse à la genèse du tabou en invitant à mesurer, dans les avant-textes ou la genèse post-éditoriale des œuvres littéraires, le rôle joué par les impératifs de la morale discursive. Le numéro analyse quels sont les domaines et les sphères langagières dans lesquels l’écrivain exerce un contrôle de lui-même, de quelle manière il le fait, à quelles fins, et quelles sont les poétiques d’écriture ainsi dessinées par ces interdits qui œuvrent. Une cartographie génétique du tabou qui étudie ses différentes inscriptions chronologiques et génétiques, l’implication de tiers portant la voix tabouisante, le dialogisme inhérent à l’interdit, les motifs d’autocensure, la plus ou moins grande conscientisation de la tabouisation, la diversité des stratégies discursives déployées pour ne pas dire, et enfin la réorientation générale de l’œuvre qu’entraînent les opérations de tabouisation.. Fabula vous invite à en découvrir le sommaire directement accessible en ligne via OpenEdition…

(Couverture : ©Gaspard Turin)

Le langage des vivants

Le langage des vivants

Les travaux des biologistes, éthologues et autres spécialistes de la communication animale et même végétale nous conduisent de jour en jour à réévaluer la notion même de langage, et posent un grand nombre de questions sur les rapports entre le langage humain et les autres formes de communication. Un volume Poésie et langages du vivant (XXe-XXIe siècles) édité en ligne Thomas Augais, Irène Gayraud et Thierry Roger vient remettre la poésie au premier plan des recherches sur les langages du vivant, qui ont pour l’instant été très centrés sur la fiction romanesque et l’essai, alors que le poème ne cesse de s’interroger sur l’articulation entre le langage et le réel, et que l’imaginaire poétique ne se satisfait pas des frontières entre les règnes.  "Que serait la biologie sans les poètes ?". s’interrogeait Francis Hallé citant Ponge et Valéry. Fabula vous invite à en découvrir le sommaire…

La créolisation des arts

La créolisation des arts