Je/ux d'enfants
La littérature de jeunesse s'est progressivement imposée comme un objet d'étude légitime, le plus souvent envisagé sous l’angle de la fiction, à l'instar du n° 12 de la revue Romanesques "Littérature de jeunesse et romanesque", à l'initiative d'A. Besson et F. Marcoin (2020) ou du tout récent Worlds of Wonder : Celebrating the Great Classics of Children's Literature, sous la direction de Daniel Hahn (2025). Pourtant, une "case aveugle" subsiste : celle de l'écriture autobiographique. Le champ reste encore peu exploré : quelles stratégies narratives permettent de faire entendre une voix authentique en respectant les contraintes éthiques et éditoriales ? Entre pseudo-journaux intimes, autobiographies déguisées et dispositifs autofictionnels, la littérature de jeunesse réinvente les modèles de la littérature pour adultes. Explorer ces écritures du "je", c'est interroger les frontières poreuses entre fiction et écritures de soi, mais aussi révéler un véritable laboratoire critique où se questionnent identités et mémoires. Sous le titre "Je/ux autobiographiques dans la littérature de jeunesse", le nouveau sommaire de la revue Relief dirigé par Régine Battiston et Arnaud Genon, vient offrir un panorama des modalités et des enjeux de l’écriture du "je" adressée aux jeunes lecteurs.