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Pleurer dans les chaumières

Pleurer dans les chaumières

Publié le par Marc Escola

Au début des années 2000, on pouvait décrire un pan majeur de la littérature française contemporaine au prisme des “récits indécidables” (selon le terme de Bruno Blanckeman) ou du “roman ludique” (pour citer cette fois Olivier Bessard-Banquy). Ce temps semble lointain. Le “roman impassible” des éditions de Minuit ne paraît plus de mise, et les œuvres d’abord plus marginales de Marie NDiaye revisitant le mélodrame avec En famille en 1991, ou de Laurent Mauvignier faisant du monologue l’outil de la séparation des consciences dans Loin d’eux en 1999, témoignent au sein de cette maison influente de ce changement d’inflexion. L’ironie et le second degré qui avaient, depuis le Nouveau Roman, été revendiqués comme modes d’expression privilégiés d’une partie de la production littéraire en langue française se font certainement plus discrets. Avec le recul d’une évaluation formaliste de la littérature, ce sont aussi les caractéristiques ludiques et savantes de la littérature qui connaissent la même disgrâce. Le roman des années 2000 a peut-être renoué avec l'émotion et les larmes. À l'initiative de Dominique Rabaté et Maïté Snauwaert, la nouvelle livraison de Fixxion vient faire le point sur les liens entre "Roman et pathétique depuis les années 2000".