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Transfuges de classe

Transfuges de classe

Depuis les années 2020, à la faveur de succès de grands noms de la littérature comme celui d’Annie Ernaux, un type spécifique de récit de mobilité sociale, celui du ou de la transfuge de classe, a acquis une visibilité et une stabilité remarquables : le récit de transfuge de classe. À l'initiative de Karine Abiven et Laélia Véron, la revue Contextes, n° 36 | 2025 vient tracer quelques "Perspectives interdisciplinaires sur les récits de transfuge de classe", dans le temps, en privilégiant la longue durée, comme dans l'espace, en s'intéressant à la circulation de ces textes.

L'autobiographie sur scène

L'autobiographie sur scène

Fabula avait salué son sommaire lors de sa parution en 2023 : le numéro de la revue bisontine SKÉN&GRAPHIE, n°8, "L'Autobiographie sur scène" supervisé par Florence Fix & Corinne François-Denève est désormais librement accessible via OpenEdition. Comment raconter sa vie sur scène, à la croisée entre histoire individuelle et grande histoire, selon quels genres et quels formats ? Deux autres dossiers du même sommaire portent les couleurs ukrainiennes pour proposer un coup de projecteur sur l’Ukraine et le théâtre post 24 février 2022, ou ce que la guerre a reconfiguré sur les scènes et écritures ukrainiennes et pour découvrir deux pièces toute contemporaines des dramaturges ukrainiennes Neda Nejdana et de Natalka Vorojbyt.

(Illustr. : Les Idoles de Christophe Honoré, Théâtre de Vidy-Lausanne, 2018)

Mettre sa souffrance en récit

Mettre sa souffrance en récit

Depuis le "tournant narratif " des années 1980, les sciences humaines et sociales ont accordé une place croissante aux récits individuels, comme autant de points de vue qui permettent d’enrichir la compréhension des expériences humaines et de la réalité sociale.Le domaine de la santé n’est pas en marge de ces évolutions. S’il est aujourd’hui communément admis que l’on peut produire de la connaissance à partir de récits à la première personne, il reste indispensable de réfléchir à la façon dont ces narrations sont construites, à ce qu’elles mettent en lumière et laissent dans l’ombre. Sous le titre "Mettre sa souffrance en récit", un numéro de la Revue des Sciences sociales coordonné par Jadwiga Bodzińska-Bobkowska et Camille Lancelevée interroge les modalités de cette mise en récit, en mettant en miroir analyse littéraire et sciences sociales pour réfléchir à la production de récits individuels susceptibles d’éclairer autrement l’expérience de la maladie et de la souffrance. L’œuvre artistique de Nathalie Menant, Mues, illustre d’autres manières de faire parler des corps « indicibles » en interrogeant ce qu’ils laissent comme empreinte, ce qu’ils disent et taisent, et ce que leur mise en scène permet de reconstruire.

(Photo : Mues, ©Nathalie Menant, 2020)

Réappropriations des images

Réappropriations des images

À l’heure où les images se répandent dans un flux continu, saturant nos écrans, nos champs de vision, nos horizons, les pratiques de création consistant à se réapproprier le répertoire visuel déjà produit traversent les arts et les médias. La revue lausannoise Études de lettres se penche sur "La réappropriation des images dans l’art et les médias contemporains", à l'initiative de Nathalie Dietschy et Valentine Robert. Le sommaire accessible en ligne questionne les modalités de ces reprises, les retours d’images qui gagnent un statut de référence, les défis portés à la propriété artistique, les processus de transformation et de recontextualisation opérés dans des registres variés – ludique, critique, engagé… Des mèmes internet aux reenactments, en passant par les tableaux vivants et les réemplois artistiques et cinématographiques d’images d’autrui, ce numéro confronte les démarches de réappropriation pour mieux en cerner les contours, les limites et les potentiels créatifs.

Faire manifeste

Faire manifeste

À l'initiative de Sarah-Jeanne Beauchamp Houde et Laurie-Anne Laget, la revue grenobloise Recherches & travaux consacre sa nouvelle livraison à l'"Ethos manifestaire", soit aux "modes d’énonciation et spécificités génériques du manifeste". Trois contributions envisagent d'abord le manifeste au travers de différentes approches théoriques : la question du genre littéraire, celle des études de genre pour redéfinir le "prototype" du manifeste dans la perspective d’une histoire genrée, celle de la poétique du support comme pierre angulaire de l’"effet-manifeste" de nombreux écrits de contestation et de revendication. Trois études de cas sont ensuite orientées vers l’avant-garde, dont l’investissement manifestaire a été aussi prolifique que varié : une première sur l’ethos discursif inhabituel élaboré par la cinéaste Nelly Kaplan dans le Manifeste d’un art nouveau : la polyvision ; une deuxième sur deux formes atypiques de manifeste et de contre-manifeste afin d’explorer les marges de la construction de l’ethos manifestaire et une troisième centrée sur le projet MANART, base de données consacrée aux manifestes artistiques et littéraires, dont la structure est pensée en lien avec les caractéristiques propres à ce genre. Un dernier article vient prolonger la réflexion jusqu’au XXIe siècle, avec une étude des multiples "jeux de langage" auxquels donne lieu aujourd’hui le mot manifeste. Fabula vous invite à parcourir ce sommaire directement accessible en ligne…

La fiction à l'école

La fiction à l'école

Un kit de création critique

Un kit de création critique

Enquêtes et révisions d’enquêtes closes depuis l’antiquité, procès fictifs, réécritures de classiques, recours à la cartomancie, livres-Talmud, livres dont vous êtes le héros, fictions et autres thrillers théoriques, essais en tous genres mais aussi jeux de rôles, performances, créations numériques : le magasin d’accessoires des études littéraires frappe aujourd’hui par sa profusion et sa bigarrure. C'est qu'en un mouvement d’ailleurs partagé avec d’autres sciences sociales, la recherche en lettres se trouve tentée, happée par ces pratiques créatives dont il s’agissait hier, et sans doute aujourd’hui encore quoiqu’autrement, de faire "science". Pour commencer à dresser la carte de ces formes créatives de la critique et de la théorie littéraires contemporaines, la dernière livraison de la revue Littérature expose, à l'initiative d'Adrien Chassain et Nancy Murzilli, ce qui se fabrique au sein du département de littérature et de l'équipe "La fabrique du littéraire" (FabLitt) de l'Université Paris 8, non sans communiquer avec d’autres disciplines, d’autres universités, d’autres espaces sociaux. Le sommaire en est accessible en ligne via Cairn.