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Mettre sa souffrance en récit

Mettre sa souffrance en récit

Publié le par Marc Escola

Depuis le "tournant narratif " des années 1980, les sciences humaines et sociales ont accordé une place croissante aux récits individuels, comme autant de points de vue qui permettent d’enrichir la compréhension des expériences humaines et de la réalité sociale.Le domaine de la santé n’est pas en marge de ces évolutions. S’il est aujourd’hui communément admis que l’on peut produire de la connaissance à partir de récits à la première personne, il reste indispensable de réfléchir à la façon dont ces narrations sont construites, à ce qu’elles mettent en lumière et laissent dans l’ombre. Sous le titre "Mettre sa souffrance en récit", un numéro de la Revue des Sciences sociales coordonné par Jadwiga Bodzińska-Bobkowska et Camille Lancelevée interroge les modalités de cette mise en récit, en mettant en miroir analyse littéraire et sciences sociales pour réfléchir à la production de récits individuels susceptibles d’éclairer autrement l’expérience de la maladie et de la souffrance. L’œuvre artistique de Nathalie Menant, Mues, illustre d’autres manières de faire parler des corps « indicibles » en interrogeant ce qu’ils laissent comme empreinte, ce qu’ils disent et taisent, et ce que leur mise en scène permet de reconstruire.

(Photo : Mues, ©Nathalie Menant, 2020)