
Les revues littéraires ne sont pas si nombreuses à pouvoir fêter leurs vingt-cinq années d’exercice. Un quart de siècle d’existence, à raison de onze numéros par an, ce sont plus de 4000 articles qui constituent aujourd’hui une précieuse archive des recherches sur la littérature (au singulier, c'est-à-dire dans le pluriel de ses langues). Ce sont aussi plusieurs générations de chercheurs qui ont trouvé dans la revue une chambre d’échos pour leurs lectures les plus vives, et un laboratoire pour l’incubation de leurs propres intuitions. Sous le titre "Un cabinet de lectures", le numéro anniversaire offre une série de chroniques personnelles qui sont autant de lectures au long cours et pour la plupart intempestives, qu’il s’agisse de rendre compte d’ouvrages passés sous les radars ou auxquels la revue n’a pas su donner la place qu’ils méritaient à leur date de parution, de rouvrir des volumes antérieurs à l’existence d’Acta fabula pour en montrer l’importance et l’actualité, ou de souligner l’influence qu’un livre a joué sur sa propre recherche, fût-ce à contretemps. Autant de façons de dire une dette personnelle et scientifique à l’égard d’un ouvrage ou d’un auteur singulier, et de signifier que la recherche n’a pas d’autre moteur que les vraies rencontres intellectuelles.