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Vivre et mourir au siècle de Berlioz (La Côte-Saint-André, Isère, France)

Vivre et mourir au siècle de Berlioz (La Côte-Saint-André, Isère, France)

Publié le par Marc Escola (Source : Gisèle Séginger)

La mort et le suicide sont des thèmes récurrents dans l’œuvre de Berlioz, le sacrifice consenti est un thème particulièrement bien illustré par l’allégorie du Pélican dans « La Nuit de mai » de Musset, l’un des poèmes emblématiques du romantisme. La célèbre cantatrice la Malibran semble avoir incarné cette éthique en sacrifiant ses dernières forces pour son art. Musiciens et écrivains s’inspirent mutuellement sur ces thèmes. Berlioz compose ses Nuits d’été en mettant en musique six poèmes de La Comédie de la mort de Gautier. Il lit Les Orientales ainsi que Le Dernier jour d’un condamné de Hugo et leur approche de la violence a une influence sur sa propre œuvre. Marqué, par ailleurs, dans sa vie familiale par des deuils, et sans doute aussi par les récits des guerres napoléonienne, Berlioz compose une Symphonie funèbre et triomphale, qui déplore la violence tout en célébrant le triomphe révolutionnaire. La mort pourrait-elle donc être transcendée, vaincue ? Certains personnages de Sand le croyaient.

Ce colloque interrogera les représentations de la mort et les discours sur le deuil. La mort peut-elle avoir un pouvoir créateur dans le sacrifice de soi ? Le deuil peut-il ouvrir sur une vie renouvelée, grâce à la palingénésie comme l’espérait Nerval ? La mort a de multiples visages. Elle est parfois mise en musique par Berlioz ou représentée par des écrivains comme Flaubert et Gautier avec des tonalités inattendues, grotesques, fantastiques. D’autres fois, elle relève d’une énergétique lorsqu’il s’agit de « mourir d’amour » chez Balzac, ou de porter à son suprême degré la vie chez Musset, dont les libertins ne consentent à la mort qu’à condition de vivre l’intensité d’une dernière jouissance. Ce colloque abordera les paradoxes inattendus et les représentations contrastées de la mort dans le siècle de Berlioz, en confrontant des représentations littéraires et des interprétations musicales. 

Programme du 27 août 

9h30 : Ouverture du colloque

Avec Bruno Messina, Cécile Reynaud, Gisèle Séginger

Matin : 10 h – 12 h 30

Peter Bloom (Université de Smith College, à Northampton, Massachusetts (USA) : « Berlioz, suicide et autres comédies de la mort »

Gisèle Séginger (LISAA, université Gustave Eiffel) : « "Est-on plus ou moins mort quand on est embaumé ?" Musset et les paradoxes du lyrisme.   

François Brunet (université de Montpellier) : « Berlioz et La Comédie de la mort de Gautier : choix et interprétation dans Les Nuits d'été ».

Après-midi : 14h – 16h30

Jean-Marc Hovasse (Sorbonne université) : « Victor Hugo et la mort en 1829 (Les Orientales, Le dernier jour d’un condamné). 

Bruno Messina et Cécile Reynaud (EPHE, SAPRAT, Festival Berlioz) : « Réalité et imaginaire de la mort. Les premières années de Berlioz en Dauphiné» 

Erwan Gentric (EPHE-PSL, SAPRAT) : « La Symphonie funèbre et triomphale de Berlioz : un hommage aux victimes de Juillet et aux idées de la Révolution »

Programme du 28 août 

Matin : 9h30 – 12 h 30

Hervé Audéon, CNRS (IReMus, Paris) : « La Grande messe des morts de Berlioz et l’Association des artistes musiciens »

Damien Zanone (université Paris-Est Créteil): « Il n’y a pas de mort , rien ne meurt  : le dernier mot de la fiction selon George Sand ? » 

Juliette Azoulai (LISAA, université Gustave Eiffel) : « Mort et sacrifice de soi dans Trois contes de Flaubert »

Rosalba Agresta (BNF, Paris), « Le funèbre fantastique : visions de mort dans la Symphonie fantastique de Berlioz »

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Après-midi : 14h – 16h30

Karine Boulanger, (CNRS, Centre André Chastel, Paris) : « Une mise en scène de la mort de Cassandre et Didon. Laisser parler le génie de Berlioz : Les Troyens à La Monnaie de Bruxelles (1906-1907)

Katya Huynh (Lethica, Université de Strasbourg et Polen, Université d’Orléans) : « Mourir d’amour. Énergétique et rhétorique balzaciennes » 

Corinne Bayle (ENS Lyon) : « Ô Mort où est ta victoire ? Métempsycose et métamorphoses dans l’œuvre nervalienne ».