
Voyage, nomadisme, migration et climat dans la littérature du XXIème siècle. Entre autofiction et non-fiction
Appel à contribution pour un ouvrage collectif :
Voyage, nomadisme, migration et climat dans la littérature du XXIe siècle. Entre autofiction et non-fiction
Sous la direction de :
Pr Lamia Mecheri (Université d'Annaba) & Dr Johanna Cappi (Sorbonne Université)
L'ouvrage collectif que nous proposons souhaite explorer la manière dont la littérature francophone contemporaine aborde le thème du « voyage, nomadisme et migration face au climat ». Que ce soit par le biais de l’écriture autofictionnelle, une écriture à la frontière de l'autobiographie et de la fiction, où réalité et imagination s’entremêlent ou par le biais de la littérature du voyage, mais aussi par celui de la littérature non fictionnelle, la « littérature du fait » pour reprendre la pensée de Ronald Weber (Ohio U.P, 1985), qui emprunte au journalisme ses méthodes d’investigation (Tom Wolfe ; Robert. S. Boynton).
À travers ces récits, nous interrogerons comment les auteurs, confrontés à des espaces mouvants et en perpétuel devenir (G. Deleuze et F. Guattari), se réinventent, en empruntant des parcours fragmentés qui, loin de suivre des trajectoires linéaires, s'entrelacent et se multiplient de manière infinie. En effet, les récits de voyage, liés aux contextes des autofictions des écrivains francophones mettent souvent en lumière des itinéraires de vie marqués par des déplacements, des ruptures, mais aussi par la quête d’un lieu, d’une appartenance, ou d’un « chez soi » mouvant. D’autre part, nous interrogerons comment les auteurs de non-fiction (écrivain-voyageur, enquêteur, grand reporter) témoignent des enjeux climatiques et sociaux dans les récits de leurs rencontres avec des espaces et des sociétés confrontés aux problématiques écologiques telles que la sécheresse, la désertification.
Les contributions à cet appel s'intéresseront, par exemple, à la manière dont l'écriture autofictionnelle, le récit de voyage ou les enquêtes au long cours permettent de rendre compte de ces processus de migration et de nomadisme dans des contextes aussi variés allant des déserts arabiques jusqu’aux steppes d'Asie centrale, en passant par de vastes étendues africaines.
Comment les écrivains-voyageurs francophones s’engagent-ils face au dérèglement climatique au travers d’une écriture du témoignage ? Par quelles procédures narratives tentent-ils de nous sensibiliser aux enjeux vitaux de l’eau dans les plaines d’Asie centrales, en Inde, en Chine ou à ceux de l’exil et des migrations ?
Comment les écrivains-voyageurs francophones (dé)réalisent-ils le réel à travers leurs autofictions pour transformer leurs déplacements intimes en des récits ancrés dans un espace-temps symbolique ? Comment les écritures nomades et exiliques deviennent-elles des prétextes permettant à ces auteurs de tracer des itinéraires transgressifs en redéfinissant les repères géographiques, temporels, culturels et identitaires ?
Un aspect principalement pertinent à aborder est celui de la migration climatique, thème de plus en plus présent dans la littérature francophone. Les crises climatiques liées aux sécheresses prolongées, aux montées du niveau des mers, aux désertifications progressives, aux déforestations accélérées, aux guerres destructrices, etc. conduisent de nombreux individus à quitter leurs foyers, contraints par un climat devenu hostile. Ces migrations, souvent invisibilisées ou oubliées, refont surface dans les récits contemporains, en se plaçant au cœur des intrigues pour leur faire prendre de nouvelles directions. Les écrivains francophones, qui explorent cette question à travers leurs plumes autofictionnelles, ou non fictionnelles, rendent compte des bouleversements personnels et collectifs liés à ces déplacements forcés, tout en réinterrogeant les rapports entre l’homme et l’environnement. Comment ces écrivains rendent-ils compte de la manière dont le dérèglement climatique façonne et redéfinit les itinéraires de vie ? Comment leurs écritures nomades et exiliques décentrent-elles leurs textes pour les recentrer sur la migration climatique ?
Axes de réflexion :
Les contributions peuvent présenter des études monographiques ou des études transversales dans la mesure où elles abordent un ou plusieurs des axes suivants (non exhaustifs) :
- Les représentations du déplacement et du nomadisme dans les récits des migrants, des réfugiés ou des voyageurs
- Les enjeux identitaires liés à la mobilité et à l’exil
- Histoire, géographie et autofiction dans les récits de voyage et de migration.
- Les conséquences du dérèglement climatique dans les récits
- La migration climatique dans les récits
- Témoigner du climat, de l’exil et/ou des migrations climatiques par le cinéma documentaire
Modalités de contribution :
Les propositions de contribution, attendues pour le 25 août 2025, accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique, sont à envoyées conjointement à lamia.mecheri@univ-annaba.dz (Université Badji Mokhtar-ANNABA) et johannacappi@hotmail.fr (Sorbonne-Université)
Notification d’acceptation : 15 septembre 2025.
Remise des textes complets (entre 35000 et 40000 signes) 25 février 2026. Les textes feront l’objet d’une révision pour publication dans un ouvrage collectif, qui vise à enrichir la réflexion sur les écritures de voyage, du nomadisme et de la migration dans un monde de plus en plus globalisé et en permanente mutation.