éditoriaux

Les écrivains de la Préhistoire

Les écrivains de la Préhistoire

Avons-nous bien lu Simone de Beauvoir ?

Avons-nous bien lu Simone de Beauvoir ?

Près de quarante ans après sa mort, et une génération après l'autre, Simone de Beauvoir trouve de nouveaux publics. La revue Europe vient se demander : avons-nous bien lu Simone de Beauvoir ? Le Castor fait aussi l'objet d'un beau volume de la revue Légende, et figure encore au sommaire d'Acta fabula, avec un compte rendu de l'essai d'Esther Demoulin Beauvoir et Sartre. Écrire côte à côte (Les Impressions nouvelles) : "Revisiter Sartrébeauvoir : symptomatologie d’un couple d’exception", par Gabriel Meshkinfam. Rappelons aussi le documentaire disponible sur Arte.tv, déjà salué par Fabula : "Le deuxième sexe", sur les traces de Simone de Beauvoir, réalisé par Nathalie Masduraud et Valérie Urrea.

Exilés et réfugiés

Exilés et réfugiés

Les Colloques en ligne de Fabula accueillent les actes du colloque tenu le 1er juin 2023 au Collège de France, comme journée de clôture de l’année de la Chaire européenne que Mieke Bal était invitée à occuper pour l'année 2022-23. Tout au long de l’année, Mieke Bal avait conduit un séminaire dont les séances étaient consacrées à "Un rêve culturel : l'Europe au pluriel", avant de réunir pour une journée d'études sur "La solitude dans la foule" un parterre d'invités pour une réflexion collective, une méditation et une discussion sur l’état social et l’état d’esprit des réfugiés arrivant en Europe sans aucune attache, sans relations, et sans langue commune qui leur permettraient de communiquer avec leur nouvelle société. Sans être seuls, ils sont abattus par l’isolement : ils connaissent la solitude dans la foule.

(Photogramme issu du court-métrage Refugeedom, Mieke Bal, Lena Verhoeff, 2023)

Psychanalyse & littérature

Psychanalyse & littérature

Durant l’année universitaire 1969-1970, Jacques Derrida avait consacré un séminaire au problème des rapports entre Psychanalyse et critique littéraire, que publient aujourd'hui la "Bibliothèque Derrida" hébergée par les éditions du Seuil. Ce séminaire, l’un des rares à traiter de l’esthétique freudienne, est l’occasion pour Derrida d’analyser ce qu’il appelle la "première doctrine" de Freud, à savoir sa théorie marquée par la toute-puissance du plaisir. La remise en question de ce primat du plaisir dans Au-delà du principe de plaisir (1920) aurait dû conduire à une refonte, à une réorganisation, à un déplacement de la "poétique" psychanalytique. Pourtant il n’en est rien : d’où, selon Derrida, un certain boitement de la théorie freudienne de l’art et de la littérature. Un boitement qui se répète dans la critique littéraire d’inspiration psychanalytique. Qu’il s’agisse de la psychanalyse de l’imagination matérielle de Bachelard, la psychanalyse existentielle de Sartre ou la méthode psychocritique de Mauron, Derrida constate que rien n’a changé. C’est seulement avec Lacan, à la toute fin du séminaire, que se produit un tournant décisif, la psychanalyse reconnaissant l’instance proprement signifiante du texte littéraire, qu’elle avait largement négligée jusqu’ici. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage… Signalons aussi la publication aux éditions genevoises Furor du second volume de l'Archivologie de René Major, et rappelons deux publications déjà saluées par Fabula : l'essai signé par Frédéric Lordon et Sandra Lucbert sous le titre Pulsion (La Découverte), et l'hommage rendu par la revue Littérature à Jean Bellemin-Noël : "Le travail inconscient du texte. Pour Jean-Bellemin Noël", à l'initiative de Pierre Bayard et François Migeot.

Rappel à Lorde

Rappel à Lorde

La photo me regardait

La photo me regardait

Les textes qui composent l'essai de Katja Petrowskaja, La photo me regardait (Macula) ont été initialement publiés dans le supplément dominical de la Frankfurter Allgemeine Zeitung entre 2015 et 2021. Katja Petrowskaja, du fait de la guerre déclenchée dès 2014 par les Russes contre son pays natal, l’Ukraine, ressentant qu’il ne lui était plus possible d’écrire comme avant, a eu l’idée de recourir à un mode d’écriture fragmentaire enclenché à chaque reprise par une image prélevée dans l’immense stock d’indices et de traces mémorielles que la photographie a rendu possible et où, étrangement et sans même que nous le sachions, nos propres secrets sont gardés. En contact étroit avec la puissance traumatique des drames que l’Histoire continue de déverser chaque jour sur les marges orientales de l’Europe, parfois aussi s’en évadant, passant d’une image anonyme à celle d’un photographe connu, puisant ici et là au hasard des voyages et des trouvailles, ce livre silencieux, pudique, bouleversé et parfois même souriant a aussi les traits d’une autobiographie dispersée, en éclats. Comme tel il prolonge Peut-être Esther, le précédent livre de Katja Petrowskaja (Le Seuil, 2015), mais on doit aussi le comprendre, dans la discrétion même de son geste, comme un acte de résistance par lequel, de surcroît, l’incroyable quantité de sens du photographique serait libérée. Fabula vous invite à découvrir le sommaire et feuilleter l'ouvrage sur le site de l'éditeur…

Lire comme un(e) autre

Lire comme un(e) autre

Nul ne songerait à contester qu'il est possible de raconter une histoire en inventant un narrateur, soit un autre qui n’est pas soi ; qu'une autrice peut donner un narrateur mâle à tel de ses récits (Marguerite Yourcenar pour les Mémoires d’Hadrien par exemple) ; qu’un salaud peut mettre en scène et en parole un narrateur respectable (et vice versa) ; que l’auteur enfin n’est pas (toujours) le narrateur. La rhétorique nous enseigne par ailleurs qu’un bon orateur doit construire un ethos qui n’est pas exactement lui-même. Mais en va-t-il autrement du côté de la réception ? Un.e lecteur.ice. ne peut-il lire en étant un.e autre que soi ? Poser que l’on peut lire comme un.e autre revient à interroger le lien entre lecture et identité, à se demander si la lecture est forcément l’expression de soi-même : puis-je lire pour dire qui je ne suis pas ? À l'initiative de Sophie Rabau et Vincent Ferré, le réseau LEA ! (Lire en Europe aujourd’hui) et le Centre d’Etudes et de Recherches Comparatistes (Sorbonne Nouvelle) lancent un appel à alterlectures pour un colloque-atelier "Lire comme un.e autre", les 19 et 20 mars 2026.

Lire aussi les éditos de la rubrique Questions de société…

Et les éditos de la rubrique Web littéraire…

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