éditoriaux

L'écorce des choses

L'écorce des choses

Comment les œuvres existent-elles dans le temps ? Dans son nouvel essai, L'écorce des choses (Éd. de la Sorbonne) Judith Schlanger revient sur les lectures et les textes qui ont jalonné son parcours – ainsi que sur ceux qui, à l'inverse, l’ont étonnamment peu marquée. Au gré de ce carnet de lectures personnel, elle explore les thématiques du changement et de la durée historique, de la valeur cachée des lecteurs anonymes, et d’une vie consacrée aux idées. Entrecroisant réflexions personnelles, analyses sur son propre parcours et études des œuvres, cet essai dresse un portrait saisissant de la pensée du second XXe s. Fabula donne à lire quelques pages de l'ouvrage…

On peut retrouver dans Acta fabula un entretien de Judith Schlanger avec Christophe Pradeau sur l'un de ses précédents essais, Une histoire de l’intense (Hermann, 2021), et plus haut dans le temps, au sommaire d'une mémorable livraison de Fabula-LhT consacrée à "L'écrivain préféré", un texte de l'essayiste: "La pauvreté enchantée", devenu dans l'intervalle le chapitre inaugural de La Lectrice est mortelle (Circé, 2013). Et signalons par anticipation que la revue Critique consacrera au printemps prochain l'un de ses sommaires à l'œuvre de Judith Schlanger.

Centenaire des Faux-Monnayeurs

Centenaire des Faux-Monnayeurs

Alors qu'on devrait fêter le romancier pour le centenaire des Faux Monnayeurs, c'est l'épistolier qui fait l'actualité éditoriale en ce mois de juin 2025, où paraissent la Correspondance avec André Gide et les siens (1899-1926) de Théo Van Rysselberghe dans "Les Cahiers de la NrF", dont Fabula vous invite à lire un extrait, ainsi que la Correspondance, 1930-1951 d'André Gide et Henri Thomas (P.U. Lyon). L'essai que Gide a consacré à Michaux dès 1941 se trouve également réédité dans la série "Mille et Une nuits" (Fayard) : Fabula vous propose d'en feuilleter quelques pages… Aliocha Wald Lasowski  rouvre toutefois le roman paru en 1925 dans Gide, à la lumière de Nietzsche. Masque, artifice et fausse-monnaie (Hermann), en se penchant sur le laboratoire expérimental et créatif du fondateur de la NrF  : récit d'aventures à la Conrad, enquête policière à la Simenon ou histoire d'apprentissage à la Dickens… Fabula donne à lire l'introduction de l'ouvrage, ainsi que la Préface signée par Jean-Paul Enthoven. Saluons encore le récent essai de Pauline Gaudier, Dostoïevski, Proust et Gide. Manipulation narrative et ambiguïté (Classiques Garnier).

La frontière mexicaine

La frontière mexicaine

La Table Ronde des enfants

La Table Ronde des enfants

Les Fées farceusesLe Fils du Chevalier TêtenlèreMerlin Zinzin… derrière ces titres se cachent des adaptations pour la jeunesse des aventures de la Table Ronde. Du Moyen Âge à aujourd’hui, d’un public averti à de petits lecteurs, les textes arthuriens se sont métamorphosés et continuent encore de fasciner.
Dans La Table Ronde des enfants (Alphil éd.), Hélène Cordier se propose d'étudier les Trajectoires transformatives du patrimoine littéraire arthurien médiéval dans les livres de jeunesse, à travers un corpus d'une soixantaine d’albums et de livres illustrés publiés entre les années 2000 et 2020 qui constituent autant de réécritures destinées aux très jeunes lecteurs. Le livre est également offert au téléchargement…

(Illustr. : Sophie Lamoureux, La Grande Epopée des chevaliers de la Table ronde, t. 1 : Arthur et Merlin, Actes Sud)

Face aux œuvres

Face aux œuvres

Être face à une peinture. Se laisser happer par sa présence matérielle autant que par l’image qu’elle donne à voir. Puis, en philosophe, interroger cette expérience, cet échange silencieux entre l’œil et la toile. Telle est la démarche singulière de Jacqueline Lichtenstein (1947-2019), dont la pensée a profondément marqué la philosophie de l’art et l’histoire des théories esthétiques. De La Couleur éloquente et La Tache aveugle, aux Raisons de l’art, son œuvre a mis en lumière l’importance du coloris face au dessin, le dialogue entre peinture et sculpture, ainsi que les discours qui façonnent notre regard sur l’art. Puisant aux sources des conférences de l’Académie Royale de peinture et de sculpture, elle a su articuler savoir théorique et savoir-faire artistique, renouvelant en profondeur notre compréhension des images. Sous le titre Jacqueline Lichtenstein. Une voie philosophique de l'art (Sorbonne Université Presses), un ouvrage lui rend hommage en réunissant des contributions critiques de philosophes et d’historiens de l’art inspirés par sa pensée. Il s’ouvre sur un inédit de Jacqueline Lichtenstein, consacré à la question du faux et de la copie en peinture, et se clôt sur la première traduction française d’un texte qu’elle affectionnait particulièrement : "Norme et forme du grand historien de l’art Ernst H. Gombrich".

(Illustr. : Charles, Le Brun : "L’admiration", série L'Expression des passions de l’âme, 1727, source utpictura18).

Le malheur d'avoir de l'esprit (en Russie)

Le malheur d'avoir de l'esprit (en Russie)

Dispositifs de vision (dossier Acta Fabula)

Dispositifs de vision (dossier Acta Fabula)

On imagine facilement la littérature associée à la peinture ou au cinéma, mais qu'en est-il de ses liens avec l'aquarium ? Dans le 87e dossier d'Acta Fabula, Noé Maggetti rassemble des chercheurs et chercheuses pour réfléchir à ces dispositifs qui font voir le monde et lire les textes autrement. Dans son compte rendu de Machine-aquarium (Clélia Nau), Nathan Maggetti rend compte d'un imaginaire aquatique qui apparaît au XIXe siècle, tandis que Sarah Juilland s'intéresse aux Mondes invisibles (dir. Sylvain Ledda) de l'occulte. C'est ensuite au cinéma que Noé Maggetti et Vincent Annen se consacrent, dans leur recension d'Aux commencements du cinéma (José Moure) et de Borges et le cinéma (Vincent Jacques). Enfin, Valentine Bovey propose une lecture de Nudités féminines (Laurence Pelletier), qui interroge le regard (gaze) que les philosophes portent sur le corps des femmes nu.

Lire aussi les éditos de la rubrique Questions de société…

Et les éditos de la rubrique Web littéraire…

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