Questions de société

éditos

L'origine des inégalités

L'origine des inégalités

Comment mener une critique des inégalités sans s’accorder sur ce que désigne l’égalité elle-même ? Relève-t-elle du droit naturel, de l’utopie sociale ou d’un combat politique toujours inachevé ? Et surtout, derrière ce mot si simple, comment comprendre les multiples sens que l’égalité peut revêtir ? Dans Égalité. Histoire d’une idée insaisissable (Flammarion), Darrin McMahon retrace l’histoire de la notion d’égalité des origines de l’humanité jusqu’à nos jours. Organisé autour de onze figures (le renversement, le nivellement, la justice, la fraternité, le rêve...), l'ouvrage rompt avec la tradition faisant remonter la naissance de l’idéal d’égalité politique au XVIIIe siècle, et le dissocie ainsi de la modernité politique : l’égalité est une notion bien plus ancienne, présente dans de nombreuses religions et idéologies. Retracer sa longue histoire dans la culture occidentale en montre les ambiguïtés et les contradictions dans le monde contemporain – justification de la violence et de la domination, tension entre égalité et distinction…

Sous le titre Ce que l'égalité veut dire (Seuil), on peut lire le dialogue de Thomas Piketty et Michael J. Sandel sur les enjeux contemporains de l'égalité. Leur conversation explore les défis sociaux, économiques et politiques qui façonnent nos sociétés modernes, interrogeant les mécanismes qui creusent les inégalités et les moyens de les réduire. Ils examinent avec une acuité remarquable les dimensions complexes des inégalités, en mettant l’accent sur l'investissement dans l'éducation et la santé, la justice fiscale et la nécessité de limiter le pouvoir politique des plus riches. Ils questionnent aussi les dynamiques de solidarité et de dignité ainsi que les enjeux globaux que sont les migrations et le changement climatique.

(Photo issue de la série Unequal Scenes de Johnny Miller, 2016)

La critique sur internet

La critique sur internet

Depuis le début des années 2010, la critique culturelle sur Internet connaît un développement spectaculaire. Blogs, forums, revues numériques, groupes ou pages sur les réseaux sociaux, sites spécialisés dans la critique littéraire, cinématographique, musicale ou artistique : jamais les espaces d'expression critique n’ont été aussi nombreux ni aussi diversifiés. Face à ce foisonnement, la critique "savante" cherche à redéfinir sa légitimité et sa place dans un paysage où les frontières entre professionnels et amateurs deviennent de plus en plus poreuses. Julie Anselmini, Marianne Bouchardon ont réuni des chercheurs et chercheuses venus d'horizons variés pour interroger les mutations récentes de La critique culturelle sur internet. Le volume accueilli par les P.U. de Caien propose une réflexion articulée autour de trois axes majeurs : les espaces investis, les discours produits et les valeurs mises en œuvre

Logocratie

Logocratie

Parole et démocratie sont liées par nature : le fonctionnement du régime démocratique dépend du respect de la parole publique, de la transparence et de l’accessibilité du discours politique. Or, de jour en jour, il semble que le mensonge devienne moins palpable, que la mauvaise foi soit désormais la forme la plus courante d’expression, et que le réel s’enferme dans des mots-écrans (wokisme, islamo-gauchisme…), jetés comme des arguments d’autorité. Ce nouvel ordre, Clément Viktorovitch l’appelle logocratie ; dans l'essai éponyme qui vient de paraître aux éditions du Seuil, il montre comment la parole peut confisquer le pouvoir : quand les discours du pouvoir cèdent à la déloyauté, quand les gouvernants ne cessent de mentir, sans jamais avoir à en payer le prix, quand les mots ne visent plus à éclairer le débat public, mais à l’empêcher, toutes les dérives deviennent possibles.

Marc Bloch sur le métier

Marc Bloch sur le métier

Ce que l'image ne montre pas

Ce que l'image ne montre pas

Fragments d'Hélène

Fragments d'Hélène