Face à des sciences qui ont le privilège de découvrir de nouveauxfaits, la philosophie est-elle condamnée à interpréter interminablementle réel, ou bien à s’adonner sans frein à une métaphysique déconnectée des percées de la connaissance positive ? Certains considèrent que le temps est venu pour elle de dire adieu aux faits, qui ne lui appartiennent pas ; et qu'elle doit désormais embrasser résolument les puissances de la fiction. Sous le titre "Des sciences et des fictions", la nouvelle livraison de la revue Critique vient plaider pour une philosophie qui sache maintenir une réflexivité critique. "Aucun instrument théorique ne saurait constituer une panacée universelle. Même la prétendue méthode philosophique n’est peut-être, après tout, qu’une autre fiction utile".
Vincent Bontems s'interroge également sur les Fictions scientifiques, un essai sous-titré Et si Borges avait connu l'IA ? qui constitue le premier volume d'une collection "Multiversalisme" inaugurée aux éditions des Belles Lettres : si l'écrivain argentin avait connu l’intelligence artificielle, aurait-il eu besoin d’hypothèses fantastiques pour instiller le vertige métaphysique de ses Fictions (1944). Philosophe des techniques, Vincent Bontems revisite les fictions borgésiennes à la lumière des évolutions technologiques en cours. Fabula vous invite à découvrir les premières pages de l'ouvrage…
(Dessin de Georges Méliès pour une scène de Voyage dans la lune, 1902)