Questions de société
Baptiste Morizot, Le regard perdu. À l'origine de l'art pariétal animal

Baptiste Morizot, Le regard perdu. À l'origine de l'art pariétal animal

Publié le par Marc Escola

Pourquoi les humains de la préhistoire ont-ils peint des animaux, dans des grottes, de cette manière-là et dans ces milieux-là, au coeur du dernier âge glaciaire européen ? C’est l’une des questions qui taraudent la communauté des préhistoriens depuis bien longtemps et qui suscitent les hypothèses les plus variées.

Grâce à son expérience du pistage des grands mammifères en milieu sauvage, Baptiste Morizot renouvelle notre regard sur l’origine de cet art pariétal et libère nos lointains ancêtres du rôle écrasant de l’Artiste. En conceptualisant le regard-jizz si familier des naturalistes contemporains, il tente de raviver la manière d’être humain propre aux chasseurs paléolithiques. À une époque où les animaux sauvages étaient souvent rencontrés comme des silhouettes fugaces entraperçues dans les hautes herbes de la steppe, le jizz était cette expérience visuelle synthétique originale : la saisie d’un style d’apparaître propre à chaque animal, un regard aujourd’hui perdu. Un art de voir désormais oublié – qu’il est pourtant possible de réactiver en
nous.

Que veut dire créer lorsque les formes ne sont pas dans l’esprit du créateur mais dans la relation écologique quotidienne qu’il habite ? Au croisement de l’investigation préhistorique, de l’histoire de l’art et de la philosophie du vivant, Baptiste Morizot enquête sur les arts de l’attention de notre espèce. Il excave pour aujourd’hui des manières possibles de créer qu’on peut réexplorer dans des formes de vie libérées du mythe tardif de la primauté de l’intériorité : un monde où la relation est première.

Sommaire

Préface par Boris Valentin

Avant-propos

L’aventure d’une idée

L’hypothèse jizz

Méthode d’enquête

L’art de voir à l’aube de l’art. Forme-jizz, regard-jizz, image-jizz

Voir les animaux dans la pierre

De la vision au dessin

Reliefs et peintures

Ce qu’ils ont peint

Trois petites énigmes résolues

Peindre soi-même : le corps peignant comme laboratoire d’archéologie expérimentale

La rencontre animale

Conclusion

Annexes

Chronologie des cultures préhistoriques

Notes

Remerciements