
En dix-huit histoires de fouilles qui mettent en scène l’auteure, on plonge dans les sacs à procès des Capitouls de Toulouse, on traque les traces animales, on avance à tâtons dans les autobiographies ou lettres d’amour d’anonymes italien.nes, on découvre le témoignage sans pareil d’Henja Frydman, juive résistante déportée, et l’on suit les rebondissements de l’achat aux enchères d’un lot de documents d’Isabelle Eberhardt.
Karelle Ménine livre ici quelques-unes de ses belles découvertes et surtout lève le voile sur ce qui constitue le cœur et le moteur de son travail: la volonté farouche, par l’archive, de donner voix à celles et ceux qui ont traversé l’histoire de plein fouet, sans jamais être entendu.e.s; la tentative éperdue de restaurer quelque chose d’une vérité trop partielle, et dévier ainsi un tant soit peu le cours des aveuglements d’aujourd’hui.
Auteure franco-suisse, diplômée en histoire contemporaine et en journalisme, Karelle Ménine a été reporter, notamment pour France Culture et la Radio suisse romande. Elle a plusieurs fois collaboré avec le Festival d’Avignon et son ouvrage La Pensée, la Poésie et le Politique (Les solitaires intempestifs, 2015) a été adapté à la Comédie Française en 2020, puis repris en 2023, et est actuellement en tournée.
Parmi ses publications, deux ouvrages sont consacrés à ses interventions dans l’espace public : La phrase, une expérience de poésie urbaine et Voyage entre les langues (Gallimard). Dans Nimbe noir (Labor et Fides), elle part sur les traces de la photographe allemande Yva. Avec Bleuir l’immensité, consacré aux cahiers d’écriture d’un jeune paysan, elle a inauguré chez MētisPresses la collection «archVives», qu’elle dirige désormais.