atelier | Archives des éditos2022
Dialogue entre une romancière et un linguiste
Spécialiste de sciences du langage, Alain Rabatel a consacré quatre articles successifs aux spécificités du discours rapporté (ou discours représenté) dans les romans noirs de Dominique Manotti : Sombre sentier, À nos chevaux, Nos fantastiques années fric, Racket et Marseille 73. Les occurrences étudiées étaient si novatrices et singulières en elles-mêmes, comme pour leur rapport avec la narration et la position de la narratrice envers ses personnages et les univers représentés, que le théoricien a eu l'envie d'en savoir plus, en dialoguant avec la romancière, par ailleurs historienne de profession. C'est cet entretien resté inédit que l'Atelier de théorie littéraire de Fabula donne à lire, sous le titre : "La représentation des discours des personnages, la narration, la vie et le lecteur. (Dialogue entre une auteure de romans noirs et un linguiste)", par Dominique Manotti et Alain Rabatel.
Le goût de la publicité
Après Portraits de l'écrivain en publicitaire, un volume de La Licorne édité avec Laurence Guellec aux Presses Universitaires de Rennes, qui s'attachait aux grands noms des belles-lettres qui à l'instar de Valéry, Cendrars, Giono ou Queneau, ont signé des textes publicitaires, et Pages de pub. Anthologie documentaire, établie avec David Martens pour une livraison d'Histoires littéraires, ou encore en amont Circulations publicitaires de la littérature, une livraison d'Interférences littéraires/Literaire interferenties, supervisée par les trois spécialistes, Myriam Boucharenc fait paraître aujourd'hui aux excellentes éditions Champ Vallon L’écrivain et la publicité. Histoire d’une tentation. Car la "déesse publicité", qui triomphe à l’Exposition internationale de 1937, peut se vanter d’avoir séduit de nombreux écrivains, et non des moindres. Mais se souvient-on des slogans, plaquettes et catalogues signés Cocteau, Colette, Cendrars, Valéry et Claudel même, Louise de Vilmorin, Giono, Ponge ou encore Sollers ? De la Belle Époque aux Trente Glorieuses – et jusqu’à aujourd’hui –, de grands noms des lettres ont osé prêter leur talent et parfois leur image aux marques du commerce et de l’industrie, aux nouilles Rivoire & Carret comme aux parfums Lanvin. Illustré d’images d’archives et de collections, cet essai ressuscite l’histoire occultée de cette publicité d’auteur, à lire et à voir : surprenante, drôle, souvent très belle. Il interroge la tentation – celle de vendre l’âme de la littérature au diable marchand –, qui a permis aux écrivains de se médiatiser, de gagner leur vie en divertissant leur plume, non sans enrichir leur œuvre où coule discrètement de l’encre de source publicitaire. Fabula vous invite à parcourir le sommaire… mais aussi et surtout à lire dans l'Atelier de théorie littéraire de Fabula un extrait de l'ouvrage : "Publicité sous influence littéraire".