Colloques en ligne

éditos

Édouard Bourdet, du Boulevard à la Comédie-Française

Édouard Bourdet, du Boulevard à la Comédie-Française

Les Colloques en ligne de Fabula accueillent un sommaire consacré à Édouard Bourdet (1887-1945), issu d’une journée d’étude tenue le 26 avril 2024 dans le salon Mounet-Sully de la Comédie-Française sous la direction de Marianne Bouchardon et Françoise Simonet-Tenant. Il s’agissait de redécouvrir cette figure un peu oubliée d’auteur dramatique de l’entre-deux-guerres et de rappeler également son rôle essentiel en tant qu’administrateur de la Comédie-Française (1936-1940) dans la modernisation du théâtre. Plusieurs perspectives ont été adoptées pour rendre compte de sa personnalité, riche et complexe, et de son œuvre à plusieurs facettes : approche biographique et historique, études théâtrales et transmédiatiques. La journée s’est terminée par un entretien avec Jean-Claude Berutti, metteur en scène des Temps difficiles au Vieux-Colombier en 2006, et Émeline Bayart, actrice dans la mise en scène de Fric Frac par Michel Fau au Théâtre de Paris en 2018. L'événement a été aussi l’occasion de faire se rencontrer Nicolas Bourdet, petit-fils du dramaturge, et Louis-Gilles Pairault, conservateur-archiviste de la bibliothèque-musée de la Comédie-Française. S’en est suivi un don à la bibliothèque-musée d’archives privées. Louis-Gilles Pairault rend compte dans la fin du dossier de cet enrichissement du fonds Édouard-Bourdet.

Chambres closes

Chambres closes

Si le motif de la chambre close s’est imposé peu à peu comme le fondement d’un sous-genre à part entière du roman policier de détection, il se présente, rétrospectivement, comme consubstantiel au genre lui-même, comme une version superlative de l’énigme soumise au détective – et, au-delà, au lecteur ou à la lectrice. Pour ce colloque organisé par Maxime Decout et Caroline Julliot célébrant le premier lustre d’investigations de l’Intercripol, qui s’est tenu à l’Université Jean Moulin-Lyon 3 les 21 et 22 Novembre 2024 avec le soutien de l’Université Paris-Sorbonne et de l’IUF, les intervenantes sont parti.es du postulat que la chambre close présente en réalité bien plus d’ouvertures qu’on ne pourrait le croire et avons fait le pari, non seulement d’en explorer tous les recoins, mais aussi de l’approcher de l’extérieur, jusqu’à sortir de l’espace du roman policier pour nous aventurer du côté de l’imaginaire gothique, du conte de fées, du théâtre grec, de la science-fiction, etc… afin d’en multiplier les clés de compréhension – et d’en libérer les potentialités herméneutiques et réflexives. Car étudier la chambre close, c’est, in fine, étudier comment, dans le roman policier comme dans la recherche, l’esprit tente de sonder un mystère qui lui échappe, et dont, par la force de ses petites cellules grises, il parviendra à briser l’hermétisme. Fabula en accueille les actes, réunis par Caroline Julliot et Maxime Decout.

Écrire sa confession

Écrire sa confession

Faut-il considérer la confession comme un genre, ou voir en elle une modalité de la parole sur soi, définie par la revendication d’une pleine franchise — comme nous y invitent, entre autres, les travaux de Foucault sur la parrêsia ? L’horizon d’une publication (qu’elle soit large ou restreinte, immédiate ou virtuelle) influe-t-il sur la sincérité avec laquelle le scripteur se confie à la page blanche ? La confession écrite repose sur une alliance paradoxale entre la discrétion de la confidence et le fracas de la révélation et du scandale. Selon les œuvres, les époques et les milieux, l’aveu se fait protestation d’innocence, appel à la clémence, affirmation d’une singularité, ou revendication militante d’une différence collective. Issues d'un colloque tenu en Sorbonne en mars 2023, les études réunies par Agnès Cousson, Christine Noille, Emmanuelle Tabet, Alexandre Tarrête pour les Colloques en ligne de Fabula dessinent une histoire de la confession écrite de la Renaissance à nos jours, au prisme d’un corpus varié : les professions de foi religieuses, la parole dissidente des mystiques ou des possédées, les confidences des mémorialistes, les Confessions de Rousseau et les œuvres qui s’en inspirent, les écrits des diaristes, les confidences partagées sur le Web. De sa généalogie lointaine à ses formes actuelles, cet ensemble fait apparaître les virtualités générique et rhétoriques de la confession, et également sa profonde modernité.

Saluons aussi la récente publication sous le titre Personnalité, individualité et biographie du recueil des essais de Lucien Sève (1926-2020), où le philosophe marxiste s'est efforcé de fonder une science de la biographie pour penser les "formes historiques d'individualité".

Et signalons au sommaire d'octobre d'Acta fabula, le compte rendu donné par Lucie Robert de l'essai de Jean-Louis Jeannelle, Vies mémorables : variations littéraires sur le genre des Mémoires de la Libération à nos jours (Hermann) : "Retrouver les Mémoires : nouveaux regards critiques sur les Vies mémorables au XXe siècle".

Littérature indiciaire

Littérature indiciaire

Littératures sauvages : le surréalisme hors du livre

Littératures sauvages : le surréalisme hors du livre

Récurrente au fil du temps, l’exploration des alternatives au livre s’intensifie au début du XXe siècle, en devenant une constante des mouvements modernistes et avant-gardistes. Le surréalisme n’y échappe pas, créant même en ce domaine une position originale, mais non dépourvue d’ambiguïtés : porté par le désir d’une poésie exprimée dans la vie même ou, en Belgique, par le refus de toute forme d’institutionnalisation, ce mouvement exploitera assidument les possibilités offertes par les littératures sauvages, ces productions élaborées hors du circuit traditionnel de l’édition, le plus souvent sur des supports de fortune ; mais il apparaîtra également, en France à tout le moins, comme la plus livresque des avant-gardes. La journée d’étude « Le surréalisme hors du livre », qui s’est tenue le 20 juin 2023 à l’université de Namur, déplie les tensions au cœur des usages surréalistes de la littérature hors du livre à partir des surréalismes français et belge, sans exhaustivité mais avec le souci d’interroger les points les plus représentatifs de l’histoire de ce mouvement. Les Colloques en ligne de Fabula en accueille les actes, réunis par Manon Houtart et David Vrydaghs.

Recensement des populations fictionnelles

Recensement des populations fictionnelles

Littérature et zoomorphie satirique

Littérature et zoomorphie satirique

La zoomorphie satirique, constante dans l’histoire de la littérature, constitue un vivier de sens très diversifiés, voire antagonistes. L’animal sert-il de masque pour ne pas désigner directement ses cibles ? Assure-t-il une fonction de désindividualisation et donc de naturalisation des désordres sociaux et politiques ? Sert-il de médiateur du point de vue de l’auteur ? Le colloque tenu à Paris les 7 & 8 novembre 2024 tentait de répondre à ces questions en assumant une conception large de la satire comme forme hybride privilégiant le rire orienté, et, parfois, un comique plus discret, aux intentions complexes. Les Colloques en ligne de Fabula en accueillent les actes, réunis par Anne Simon et Nicolas Corréard, avec la collaboration de Louis Pijaudier-Cabot, et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.