Colloques en ligne

Le Temps du posthumain ?

 

Actes de la journée d’étude internationale Le Temps du posthumain ?

tenue à l’Université Paris Diderot-Paris 7

et à Bétonsalon-Centre d’art et de recherche (Paris)

le 2 juin 2017

 

Textes réunis par Carlos Tello

 

« Sans avoir une définition univoque ni de limites chronologiques ou conceptuelles établies, le courant posthumaniste – ou plus précisément les courants posthumanistes – prennent une place de plus en plus importante dans les débats académiques et publics, et cela non seulement à travers des discussions portant sur la technologie ou les biosciences, mais également sur les sujets de société les plus variés et plus particulièrement sur des manifestations artistiques, littéraires et cinématographiques. 

 

Cependant, le discours critique erre souvent entre la technophobie  et latechnophilie ; entre la défense d’une certaine conception de la nature humaine, et le postulat de l’inexistence de cette nature. Dans un sens plus large, la question ne parvient pas toujours à s’émanciper de deux dispositions d’esprit face à l’inconnu qui représente le posthumanisme : d’un côté la peur, la méfiance, d’un autre la curiosité, la fascination. 

 

Une autre complexité d’analyse s’ajoute à ce contexte. Les courants posthumanistes peuvent se révéler autant complémentaires qu’opposés. Ils peuvent trouver leur place et se développer en accord avec les principes d’un système économique libéral, d’une part ; ils peuvent également contester ces principes et formuler des critiques, voire envisager des alternatives pour établir une communauté avec des critères autres que la hiérarchie, la force ou le pouvoir. Ces discours antinomiques qui sont au cœur du posthumanisme permettent dans un premier temps de constater son hétérogénéité, et dans un second, de multiplier les angles d’étude possibles.   

 

Ces actes sont le prolongement de la journée d’étude internationale Le Temps du posthumain ?, qui a eu lieu à l’Université Paris Diderot-Paris 7 et à Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, à Paris, le 2 juin 2017. Cette espace d’échanges et de débats avait pour objectif d’apporter éléments de réponse et d’interprétation aux problématiques posées par le posthumanisme et ses manifestations. À cette occasion, la question fondamentale était de savoir si les techniques d’action des êtres humains sur eux-mêmes les ont modifiés au point de pouvoir affirmer qu’ils sont déjà entrés dans une ère posthumaine. Ces techniques, qui impliqueraient à long terme une transformation de l’humanité, ont été d’abord culturelles et gouvernementales, puis, à partir du XXesiècle, également technoscientifiques. Pendant cette journée d’étude, le posthumanisme a été examiné comme une question ouverte, multiple et profondément contemporaine, à partir de perspectives diverses : philosophique, politique, artistique, littéraire et cinématographique. 

 

Une journée d’étude est une rencontre, et par définition, une activité collective. Je voudrais remercier tous ceux qui ont rendu possible son organisation : l’Université Paris Diderot-Paris 7, le laboratoire CERILAC – Centre d’Études et de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Arts et Cinéma, ainsi que Mathilde Assier, coordinatrice de projets à Bétonsalon – Centre d’art et de recherche. Je remercie également Maud Granger Remy, et les six conférenciers qui ont accepté de participer à notre réflexion : Marion Clanet, Marie-Laure Delaporte, Guillaume Fauvel, Carole Guesse, Benjamin Norguet, Katia Schwerzmann et l’artiste Marco Illuminati. Je remercie également Blaise Mao de la revue Usbek et Rica ainsi qu’Antoine St Épondyle. Leur participation a rendu possible une approche non académique de la question, ce qui a permis d’élargir le débat général. José Carlos Gutiérrez, qui n’a pas pu participer à la journée d’étude, se joint également à cette publication. Ces actes n’auraient pu exister sans le travail fondamental de lecture et de correction des textes que l’on doit à Anne Foucault, que je remercie chaleureusement.

 

Enfin, merci pour leur soutien aux professeurs Catherine Coquio de l’Université Paris Diderot-Paris 7 et Karim Benmiloud, de l’université Paul-Valéry-Montpellier. »

 

Carlos Tello

Textes réunis par Carlos Tello