C'est la rentrée en Suisse romande comme sur les tables de toutes les librairies francophones, et donc aussi sur Fabula. Une saison éditoriale que l'extinction de plusieurs collections et l'effondrement de quelques bonnes maisons rend bien moins riche qu'à l'accoutumée (sauf erreur, Gallimard, Le Seuil et les PUF ne feront paraître cet automne aucun essai littéraire…).
La moisson fait la part belle aux images, avec l'essai de Ph. Descola, Les formes du visible, (Seuil, 2 sept.) ou celui de M. Calle-Gruber, Claude Simon : être peintre (Hermann, 8 sept.) ou encore l'introduction de J.-C. Bailly au Salon de 1846 de Baudelaire. Chez Minuit, passé durant l'été sous pavillon Gallimard à la surprise générale, il faudra patienter jusqu'en octobre pour refaire la révolution et Imaginer, recommencer le soulèvement spartakiste avec G. Didi-Hubermann, mais aussi pour découvrir enfin qu'Œdipe n'est pas coupable, au terme d'une nouvelle contre-enquête de l'inspecteur Bayard à laquelle Intercripol promet de donner de nouveaux développements. Chez Verdier (16 sept.), on s'attaquera avec S. Lucbert dans Le Ministère des contes publics au "c'est ainsi" néolibéral comme à un "appareil discursif, qui ventriloque tout le corps social". Aux Belles Lettres, Irène Vallejo nous fait voir L'Infini dans un roseau. L'invention des livres dans l'Antiquité (10 sept.), pendant qu'Annick Louis se demande si notre discipline est Sans Objet (Hermann, 8 sept.), et que chez Capricci J. Narboni tente de nous déprendre de La Grande Illustion de Céline (16 sept.). Rare maison à rester fidèle aux essais littéraires, A. Colin nous invite à revenir avec D. Bergez sur nos plus belles scènes de rencontre amoureuse (La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, 1er sept.) et à entrer dans la cellule de Sade avec un essai de M. Hersant (Genèse de l'impur. L'écriture carcérale du marquis de Sade, 8 sept.). Autant de raison d'entonner finalement avec Arnaud Viviant un Cantique de la critique (La Fabrique, 17 sept.). La rentrée 2021 sera aussi placée sous le patronage de Maurice Blanchot que trois titres viennent saluer, dont un essai de M. Surya accompagné d'un texte du regretté J.-L. Nancy, tous dûment signalés dans un autre éditorial.