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En langue d'Oc

En langue d'Oc

Publié le par Marc Escola

En 2022, la revue canadienne Voix plurielles publiait une série d’articles sur les "Écritures de femmes d’oc, XIXe-XXIe s.", à l'initiative de Jean-François Courouau et Cécile Noilhan. Une nouvelle livraison supervisée par Cécile Noilhan vient prolonger cette réflexion avec "Femmes d’oc et engagement (XXe-XXIe s.)", un dossier regroupant cinq contributions sur la langue occitane, ses auteures, ses artistes et ses chercheuses.

Jean-François Courouau coordonne de son côté un sommaire de la revue toulousaine Littératures Classiques sur les "Vocalités d'Oc (Théâtre, chansons, poésie)", qui vient rappeler que le XVIIe siècle est un grand siècle de création artistique dans la langue d’oc, alors couramment employée par l’ensemble de la population dans le sud du royaume. Ces œuvres, pour beaucoup oubliées de nos jours, témoignent d’un dynamisme paradoxal – alors que triomphe la littérature de langue française – et d’une étonnante originalité. Une des caractéristiques les plus frappantes réside dans l’usage qui est fait, quel que soit le genre pratiqué, de la vocalité. Les paroles, les voix plurielles de tout un monde se font entendre et, tout en connaissant et en respectant les conventions tacites qui régissent la vie artistique de leur temps, les créateurs de langue occitane jouent sur le décalage, le contrepoint, l’opposition plus ou moins directe. Le théâtre, joué dans la rue, comme à Béziers, ou en Provence temps de carnaval, est le lieu d’élection de ces discordances mais on perçoit également ce primat accordé à la vocalité aussi bien dans la poésie que dans la chanson, religieuse ou profane. Une présence de la voix occitane qui se fait entendre jusque dans le Nouveau Monde. Fabula vous invite à en découvrir le sommaire…, prochainement accessible en ligne via Cairn.

Rappelons la publication un peu en amont d'un numéro de la même revue Littératures classiques conscacré au "théâtre provincial en France", à l'initiative de Bénédicte Louvat et Pierre Pasquier, et que la première a entrepris d'éditer Le Théâtre de Béziers Pièces historiées représentées au jour de l’Ascension (1628-1657) aux éditions Classiques Garnier, un ensemble de vingt-quatre pièces jouées le jeudi de l’Ascension à Béziers, pendant les fêtes dites des Caritats, au cours des années 1610-1650, et publié entre 1628 et 1657 par un imprimeur-libraire local, Jean Martel, sous la forme de trois recueils collectifs et de pièces isolées. On doit aux deux mêmes chercheurs une anthologie de Théâtres de Province au XVIIe s. (Classiques Garnier) qui fait également la part belle au théâtre occitan.

Et signalons le compte rendu donné dans Acta fabula par Violaine Giacomotto-Charra du livre de Jean-François Courouau, Et non autrement. Marginalisation et résistance des langues de France (xvie-xviie siècles) : "À ceste heure parle tu naturellement. (Sur)vivre dans l’ombre du français triomphant".