Comment l’Afrique pense-t-elle sa place dans la mondialité ? Le livre supervisé pour les éditions Hermann par Buata B. Malela, Christophe Premat sous le titre Sensibilités intellectuelles africaines. Du discours occidental aux voix africaines (1988-2022) invite à découvrir la multiplicité et la richesse des sensibilités intellectuelles africaines. Il dresse la carte des grandes idées et des nouvelles voix qui, depuis la fin des années 1980, renouvellent l’engagement des penseurs et penseuses africain·es, et analyse la façon dont ces intellectuel·les déconstruisent les héritages et les stéréotypes venus d’ailleurs, pour mieux revendiquer une pensée critique, libre et autonome. Il vient aussi mettre en lumière la créativité, la pluralité des expériences et la capacité de l’Afrique à inventer ses propres voies, en valorisant la diversité des regards, des trajectoires et des cultures. On peut lire sur Fabula l'introduction de l'ouvrage…
Jean-Loup Amselle se penche de son côté sur L’Afrique des fantasmes (Mimèsis), en montrant que l’Occidental contemporain vit tout autant dans un rêve africain que l’inverse. Il invite à penser "un dispositif imaginaire qui enjambe les continents et qui est l’espace de circulation de fantasmes et d’investissements libidinaux de toutes sortes. Un espace d’interlocution dans lequel des énoncés, identifiables ou anonymes, errent sans avoir de point de destination déterminé. Ces énoncés mythiques accompagnent encore aujourd’hui les relations économiques et politiques entre l’Occident et l’Afrique, car ce sont des représentations et de projections réciproques qui se nourrissent de relations et de contacts très anciens".
Rappelons que la revue Présence africaine est accessible en ligne via Cairn (et depuis Fabula). Les deux derniers sommaire mettent à l'honneur deux hautes figures de la vie intellectuelle africaine : "Frantz Fanon. Une vie de signes", et "Léopold Sédar Senghor. Du royaume d’enfance à la civilisation de l’universel"