Pourquoi sommes-nous mieux disposés à penser la figure du Juge qui "tranche" le procès de l’extérieur, par sa seule autorité, que celle du médiateur engageant un processus d’où puisse advenir le "dénouement" du conflit ? Dans un essai intitulé Dénouer. Petite philosophie pratique de la médiation (Rue de l'Échiquier), François Jullien propose ici une suite de concepts pour éclairer la logique de la médiation et l’art d’opérer, tels le "potentiel de situation", le "biais", l’"amorce", la "viabilité" ou la "disponibilité" ou encore la "dé-coïncidence" : "Il ne s'agit plus de trancher du Juste ou de l’injuste, mais de trouver une issue positive et concertée aux contradictions et différends rencontrés et pouvoir ainsi les “dénouer”. Par suite, de rendre nos relations plus heureuses et nos pratiques plus viables : le dénouement – par ce qu’il défait de blocage – n’est pas tant un achèvement qu’un avènement. Il lève le rideau sur de nouveaux possibles"