Sens de l’animal, du primitif, de l’irraisonné, l’odorat a de longue date été associé à l’instinct et la pulsion. Dans "L’odorat a ses monstres". Olfaction et perversion dans qui paraît ces jours-ci dans la collection "La République des lettres" (Peeters), Sophie-Valentine Borloz montre que le XIXe siècle en a fait l’attribut par excellence de la perversion. Fétichistes, prostituées, homosexuels ou onanistes: tous ceux que l’époque considère comme déviants se voient attribuer un rapport anormal aux odeurs. Un nez trop fin, une addiction aux parfums ou encore une sensibilité érotique aux senteurs ne sont que quelques-uns des signes auxquels se reconnaîtrait le désordre sexuel. La figure du "pervers olfactif" s’impose alors dans l’imaginaire collectif comme celle d’un individu dangereux et forcément suspect puisqu’il se laisse mener, littéralement, par le bout du nez. Fabula en donne à lire les premières pages : "Le nez du pervers" ; mais dès lors qu'issu d'une thèse soutenue à l'Université de Lausanne sous la direction de Marta Caraion, ce livre est également proposé au téléchargement en open access sur le site de l'éditeur…
Signalons par anticipation la prochaine parution de l'essai de Jean-Claude Caron, Le nez de Balzac, suivi de Odorama balzacien (Champ Vallon)