Colloques en ligne

Livres de voix. Narrations pluralistes et démocratie

Paul Klee, Polyphon gefasstes Weis, 1930 © ADAGP Paris 2010

Avec l’attribution en 2015 du prix Nobel de littérature à Svetlana Alexievitch, « le livre de voix » s’est vu offrir une consécration. C’est sur l’archéologie de ce qu’il faut reconnaitre comme un genre majeur du premier XXIe siècle, et sur ses enjeux épistémologiques, herméneutiques et politiques, que se sont penchés les intervenants du colloque ‘Livres de voix. Narrations pluralistes et démocratie’ qui s’est tenu à Sciences Po les 1er et 2 octobre 2021 à l’initiative d’Alexandre Gefen (CNRS Thalim) et de Frédérique Leichter-Flack (Centre d’Histoire de Sciences Po).

De la polyphonie romanesque, qui, importée depuis le vocabulaire musical par Mikhail Bakhtine, définissait l’ambition du roman moderne à faire entendre les consciences individualisées de ses personnages, aux pratiques d’une nouvelle historiographie soucieuse de contester les formes traditionnelles d’autorité historienne au profit d’une épistémologie faisant cas des voix mineures et excentrées, un modèle, créé dans le laboratoire de la fiction romanesque comme une forme de démocratie du roman, s’est déplacé sur le terrain des sciences sociales pour inspirer des pratiques d’écriture et d’enquête dans la littérature de non-fiction contemporaine.

Alors même que l’expressivité des voix et leurs manières de porter des formes de vie et de vérité propres sont centrales aux philosophies éthiques et politiques contemporaines, ni les fictions, ni les non-fictions contemporaines de voix n’avaient jusqu’alors fait l’objet d’une étude globale interrogeant leurs poétiques et leurs politiques narratives. C’est à une telle réflexion que les actes de ce colloque ouvrent la voie.

Textes réunis par Alexandre Gefen (CNRS/ UMR Thalim) & Frédérique Leichter-Flack (Sciences Po/ CHSP)
et mis en ligne par Perrine Coudurier (Sorbonne Université - Fabula) & Antoine Poisson (Sorbonne nouvelle) pour l'équipe Fabula.