Colloques en ligne

Le négatif de l’écriture. Enquêtes sur le pouvoir de décréer

Eric Rondepierre,

Plusieurs essais ont depuis quelques années ouvert un nouveau champ de recherche que l’on pourrait désigner comme celui des œuvres « inadvenues » : œuvres détruites, censurées, ou qui suscitent l’indifférence. Présence des œuvres perdues de Judith Schlanger (Hermann, 2010), Cardenio entre Cervantès et Shakespeare : histoire d’une pièce perdue de Roger Chartier (Gallimard, 2011) et Le Tombeau d’Œdipe : pour une tragédie sans tragique de William Marx (Éditions de Minuit, 2012) traitent de ces créations devenues inaccessibles, qui nous obligent à nous interroger sur ce qui, dans notre mémoire de la littérature, nous manque – plus précisément sur les raisons ou les effets de ce manque.

Toutefois, au sein de ce continent textuel au mode d’existence si particulier, le plus mystérieux reste la part active que les écrivains eux-mêmes prennent au processus d’inadvenue, ce que l’on pourrait désigner comme leur pouvoir de « décréer ».

Multiples sont les raisons qui peuvent expliquer qu’un texte devienne, par la volonté de son auteur, un « rebut » de son œuvre : abandon d’une œuvre en cours d’écriture, remodelage par un remaniement structurel ou réorientation idéologique, reniement d’une œuvre publiée.

Textes réunis par Jean-Louis Jeanelle et François Vanoosthuyse

et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.

DOI : https://doi.org/10.58282/colloques.6804