
Désormais vouée à la réflexion générale sur les œuvres de fiction narrative sous l'impulsion de Nathalie Kremer et Beatrijs Vanacker, la collection La République des Lettres hébergée par les éditions Peeters à Louvain s'enrichit cet automne de trois nouveaux titres : après "L’odorat a ses monstres". Olfaction et perversion dans l’imaginaire fin-de-siècle (1880-1905) de Sophie-Valentine Borloz, déjà salué par Fabula, la série accueille un essai de Jean-Paul Sermain sur La Belle et la Bête. Un mythe littéraire au gré des contes et de leur dialogue, qui montre comment le conte rédigé par Mme Leprince de Beaumont en 1756 agit comme un mythe littéraire moderne, qui éclaire rétrospectivement des versions antérieures, celle d’Apulée, avec Eros et Psyché, et celles de Perrault ou des conteuses classiques,et aide également à lire les versions qui l’ont suivi, à l’époque romantique puis à l’époque moderne ; mais aussi un fort volume collectif consacré aux Digressions, réflexions et dissertations dans le récit à l’époque classique : les articles réunis par Marc Hersant, Nathalie Kremer et Catherine Ramond abordent la question essentielle de la composition narrative : celle de l’intégration au récit fictionnel ou factuel de moments digressifs, réflexifs, dissertatifs ou argumentatifs qui interrompent et détournent momentanément la narration.