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La littérature le vaut-elle bien ? Conférence de Justine Huppe & Mathilde Roussigné (Lausanne)

La littérature le vaut-elle bien ? Conférence de Justine Huppe & Mathilde Roussigné (Lausanne)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

Dans le cadre du cours général du Master ès-lettres de l'Université de Lausanne

Questions de théorie littéraire (resp. Marc Escola)

Justine Huppe & Mathilde Roussigné (Centre Traverses, Université de Liège) prononceront une conférence à deux voix

"La littérature le vaut-elle bien ?"

Mercredi 112 novembre 2025, 10h15 — UNIL, Faculté des Lettres, Anthropole 2024.

Justine Huppe et Mathilde Roussigné collaborent au sein du Centre de recherches transdisciplinaires de l'Université de Liège Traverses, en offrant à repenser le statut et les effets politiques de la littérature. 

Justine Huppe est membre du comité de rédaction de la revue de sociologie de la littérature COnTEXTES, elle a co-fondé la revue Eigensinn aux Presses de l'Université de Liège.

Mathilde Roussigné a coédité aux Presses Universitaires de Vincennes Approches matérialistes du réalisme en littérature (avec Vincent Berthelier, Anaïs Goudmand et Laélia Véron, 2021), issu du séminaire Les Armes de la critique tenu à l'École normale supérieure (Paris).

Parmi leurs récentes publications :

Justine Huppe, La Littérature embarquée (Amsterdam, 2023)

Qu’est-ce que la littérature à l’époque néolibérale ?

Il est devenu presque impossible de dire que la littérature est inutile ou sans effet sur le monde social. Plus question de valoriser sa distance au réel sans prendre le risque de conforter les pensées les plus utilitaristes ou poujadistes. Aussi les tentatives de politisation de la littérature se multiplient-elles depuis le début du siècle, en s’attachant tantôt aux textes comme terrain d’exploration éthique, tantôt à leur capacité d’ouvrir les yeux aux lecteurs et lectrices sur des réalités cachées, tantôt à leur façon de construire des contre-récits au storytelling ambiant. Chacun à sa manière, ces paradigmes entendent rappeler que la littérature est une question foncièrement politique. Mais qu’est-ce à dire ?

Tel est le problème que voudrait clarifier cet essai. S’appuyant sur des œuvres récentes et prenant pour prétexte le mot de Pascal (« Cela n’est pas volontaire, vous êtes embarqué »), il arrime tout texte littéraire aux situations et aux rapports de force dans lesquels il est pris jusqu’au cou : c’est la littérature embarquée. Il s’emploie à décrire les conditions économiques et sociales qui stimulent et contraignent la littérature française contemporaine, entre sentiment d’impuissance et récupérations néolibérales. Enfin, il esquisse une proposition théorique fondée sur la condition des auteurs en tant que producteurs – suivant l’adage emprunté à une banderole du mouvement Art en grève : « artistes 2 merde, politisez-vous. »

On peut lire sur Acta fabula (février 2024, vol. 25, n° 2) un compte rendu de l'ouvrage :

« "Jusqu'au mince esquif de papyrus" : comment la littérature peut-elle se politiser aujourd’hui ? » par Alice de Charentenay

Sur nonfiction.fr un entretien de Jean Bastien avec l'autrice…

Et sur laviedesidees.fr un article de Maud  Lecacheur…

Lire aussi sur en-attendant-nadeau.fr :

"Politique littéraire à l’usage de notre temps", par Philippe Daros.

Mathilde Roussigné, Terrain et littérature, nouvelles approches (P.U. Vincennes, 2023)

À la croisée de la théorie littéraire et de l’épistémologie, l’ouvrage explore la puissance des imaginaires du terrain et des pratiques contemporaines d’enquête et d’intervention. Un nouveau territoire se déploie pour la pensée, où la théorie se préoccupe des liens qu’elle peut entretenir avec l’action. Un manifeste pour le renouvellement des études littéraires  par l’« épreuve du terrain ».

Dans la notion de terrain s’est sédimenté un vaste ensemble d’imaginaires et de pratiques d’enquête et d’intervention. Mathilde Roussigné contextualise et retrace la généalogie des usages littéraires d’une telle idée, souvent mobilisée mais rarement analysée. Qu’il s’agisse de confronter la pensée ou les actes à la sanction du réel, le terrain relève de l’épreuve.

Sous forme de manifeste, le livre fait de cette épreuve un outil crucial pour explorer les mutations du littéraire contemporain ; il prend parti pour une nouvelle modalité de saisie des productions littéraires, en situation. Comment faire du terrain un outil de renouvellement des objets, des méthodes et de la théorie littéraire ?

Lire sur Fabula l'introduction de l'ouvrage…

Accéder à l'ouvrage en ligne via Cairn…

On peut lire dans Acta fabula (février 2024, vol. 25, n° 2) un compte rendu de l'ouvrage :

"De quoi le terrain est-il le nom ?" par Léo Mesguich.