
Baumgarten a eu le bonheur d’inventer un mot qui fit fortune, le mot "esthétique". Mais ce n’est pas simplement un mot, mais bien une discipline philosophique que Baumgarten inventa. Son œuvre propre fut l’invention de l’esthétique elle-même, c’est-à-dire d’une “science neuve”. Baumgarten fut en effet le premier à percevoir une relation d’essence entre trois domaines auparavant tenus pour autonomes : l’art, le beau et la sensibilité du sujet humain. Mettre en évidence l’identité de ces trois objets philosophiques, telle fut l’affaire de la pensée de Baumgarten, sa motivation première et son intérêt constant. Les éditions de L'Herne rééditent la traduction de son maître-livre par Jean-Yves Pranchère, parue en 1988. On pourra lire une "Apologie d’Alexander Baumgarten" signée par Herman Parret dans le volume Felix æstheticus (Peeters) publié par Sémir Badir, Vlan Ionescu et Nathalie Kremer en hommage au professeur de Louvain.