Commencée en 1939 et interrompue par la guerre, la relation entre André Breton et Julien Gracq reprend à la Libération. Mais leurs trajectoires tendent alors à s’inverser : revenu en France en 1946, Breton, accaparé par les querelles internes et par mille tâches, ne retrouvera jamais la place qui était la sienne entre les deux guerres, tandis que Gracq, en poursuivant une œuvre exigeante, gagne en notoriété en concédant le moins possible à la vie littéraire. Après les Lettres à Aube (2009), à Simone Kahn (2016), à Jacques Doucet (2016), la Correspondance avec Benjamin Péret (2017), avec Tzara et Picabia (2017), avec Paul Éluard (2019) ou encore avec Simone Debout (2019), les éditions Gallimard donnent à lire la Correspondance 1939-1966 entre André Breton et Julien Gracq, qui vient compléter le vaste chantier épistolaire entrepris autour du fondateur du surréalisme.