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Écrire sa confession en France, de la Renaissance à nos jours (Paris)

Écrire sa confession en France, de la Renaissance à nos jours (Paris)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Agnès Cousson)

Colloque international, Université de Bretagne Occidentale (CECJI)-Sorbonne Université (CELLF)

Écrire sa confession en France de la Renaissance à nos jours.

Sacrement chrétien, la confession a nourri une vaste littérature qui décline sa pratique écrite en fonction des différents sens du mot : aveu de ses fautes à un prêtre, expression de sa confiance en Dieu, ou encore confession ou profession de foi, une acception du terme illustrée par exemple par l’œuvre du théologien protestant Théodore de Bèze. Acte de contrition ou de prosélytisme, cette pratique implique l’expression de l’intériorité par un « je » et une quête dont la nature varie, du pardon de Dieu ou de celui qui fait figure d’offensé à la défense d’une foi. Ce schéma discursif met en place une situation énonciative hiérarchisée mimétique de la relation d’inégalité qui unit l’offensé et l’offenseur. L’un fait figure d’autorité morale, l’autre est un pécheur pénitent, soumis à l’humiliation requise par l’expiation des fautes ou en proie à la honte qu’implique tout aveu d’un acte répréhensible. Quand elle est « profession » de foi, la confession privilégie une rhétorique argumentative qui oppose une perception à une autre, suivant une logique apologétique indissociable du contexte politique. Aussi les guerres de religion et les conversions religieuses donnent-elle naissance à une vaste littérature confessionnelle. Quelle que soit sa nature, la confession favorise la réflexivité et la prise de conscience par le sujet de sa singularité propre, grâce à la verbalisation de sentiments ou de pensées jugées illégitimes d’un point de vue moral. Les procédés d’écriture reflètent ce rapport à soi marqué par une culpabilité que la mise à l’écrit peut atténuer ou au contraire exacerber. 

Si tout aveu n’est pas confession, toute confession, religieuse ou profane, implique l’aveu, un type de discours qui fait intervenir différents sentiments, la culpabilité, le remords, la confusion, et qui conduit à des pratiques rhétoriques variées entre reconnaissance d’une faute, justification de soi et quête d’une absolution. La figure de l’autre, représentée par Dieu, le tiers à qui s’adresse le discours ou l’œil de la conscience personnelle, s’avère centrale. Toute pratique confessionnelle est un discours adressé, marqué par une interaction langagière qui lui confère un sens et qui propose une issue à la reconnaissance de la faute. Différentes rhétoriques se mettent en œuvre, destinées à apitoyer, à convaincre de la bonne foi du coupable, à emporter le pardon requis. Dans le cas des professions de foi, il s’agira de plaider la cause d’une religion, de défendre des valeurs constitutives de l’identité morale et spirituelle du sujet. L’aveu laisse sa place à un lexique apologétique.

Expression d’une conscience repentante ou résistante et conquérante, la confession appelle l’écriture à la première personne et trouve dans la littérature du for intérieur ses modalités formelles de prédilection.

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