À la fin du premier tome de sa monumentale biographie de Kafka, Reiner Stach laissait l'écrivain dans un no man’s land consécutif à une triple catastrophe : mondiale, avec le déclenchement de la Grande Guerre ; intime, avec la rupture de ses fiançailles ; littéraire, avec l’abandon du Procès. En un sens, Kafka n’en ressortira pas. La fin de la guerre transformera son univers jusqu’à le rendre méconnaissable. Il contractera la maladie qui lui coûtera la vie. Ses séjours de repos l’éloigneront de l’existence d’écrivain libre dont il rêvait. À plusieurs reprises, il croira, à tort, entrevoir le salut par l’amour et la littérature. Et pourtant, les années 1915-1924 décrites dans le second volume qui paraît sous le titre Le temps de la connaissance voient naître Un médecin de campagne, Lettre au père, Le Château, les ultimes proses d’Un artiste de la faim – sans oublier les lettres passionnées à Milena Pollak et bien d’autres textes, tous d’une intensité rarement égalée dans l’histoire de la littérature. Se détournant du récit au profit de l’analyse, Kafka cerne avec acuité son propre destin dans des écrits qui continuent d’éclairer la condition humaine. Temps de la lucidité, temps de la connaissance… Reiner Stach fait apparaître, sous le bilan amer de ces ultimes années, une vie féconde, déroutante, étonnante, fascinante. Une vie littéraire. Fabula vous invite à parcourir le sommaire…, et à lire le Prologue : "La fourmillère de Prague"…
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Publié le par Marc Escola