Le travail est devenu depuis une quinzaine d’années l’un des thèmes privilégiés des études littéraires. Le nouveau dossier d'Acta fabula, dirigé par Jacob Lachat (Université de Lausanne) et intitulé "Mémoires du travail" apporte sa pierre à l'édifice en sondant à son tour l'un des enjeux majeurs de nos sociétés contemporaines. Les comptes rendus réunis ici offrent des regards variés sur un problème dont les écrivains et les écrivaines se sont emparé·e·s depuis longtemps, mais qui, jusqu’à une époque récente, semblait quelque peu négligé par la critique littéraire. Les livres dont il est question invitent tous à poser la question de la centralité de cette réalité dans nos vies et nos imaginaires. Qu’ils portent sur la condition ouvrière (Julia Cela, Corinne Grenouillet et Martine Sonnet), le monde rural (Cyrille François), les carrières intellectuelles (Jacob Lachat) ou le chômage (Hélène Suquet), ils témoignent d’un même souci pour l’expérience, la représentation et l’écriture du travail.
Cette parution est l'occasion de mentionner deux événements à venir sur la centralité du travail dans nos imaginaires. Le premier, organisé dans le cadre du colloque 2023 de l'APFUCC qui se tiendra du 27 au 30 mai 2023 à l'Université York, est un atelier organisé par Dominique Hétu et Elise Lepage. Intitulé "Les déclinaisons du travail dans la production culturelle francophone au 21e siècle", pour interroger la manière dont "la littérature, et plus largement les productions culturelles contemporaines en français abordent, mobilisent, interrogent le travail et ses rapports au social, au corps, à la langue, à l’être-ensemble et à la construction du sujet". Avis aux travailleurs : la date de tombée est fixée au 15 decembre prochain.
Le second est une journée d’étude interdisciplinaire (suivie d’une table ronde en présence d’Arno Bertina, Yves Pagès, Vincent Message et Célia Levi) : "Le bal des actifs : écrire le travail ». Organisée par Céline Guillot, Frédérique Giraud et Corinne Benestroff, elle aura lieu le 16 mars 2023 à l'IUT de Paris Rives de Seine. Avis aux stakhanovistes : l'appel court jusqu'au 16 décembre 2002.