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Les déclinaisons du travail dans la production culturelle francophone au XXIe siècle (Colloque 2023 de l'APFUCC)

Les déclinaisons du travail dans la production culturelle francophone au XXIe siècle (Colloque 2023 de l'APFUCC)

Publié le par Marc Escola (Source : Dominique Hétu)

Colloque 2023
Du 27 au 30 mai
Université York, Toronto, Ontario, Canada
Campus Keele et Glendon
Appel à propositions de communications

Atelier 9
Les déclinaisons du travail dans la production culturelle francophone au 21 e siècle

Responsables d’atelier :
- Dominique Hétu, Brandon University, hetud@Brandonu.ca
- Élise Lepage, University of Waterloo, elepage@uwaterloo.ca

Comme le montrent les travaux, entre autres, de Dominique Viart (2012), d’Aurélie Adler et de Martine Heck (2016) et de Corinne Grenouillet (2015) sur les écritures du travail en France, et ceux, au Québec, de Rachel Nadon (2020) sur les stéréotypes du « roman social » et de Camille Robert et Louise Toupin sur la reconnaissance du travail domestique (2017, 2018), les enjeux contemporains liés au travail, aux précarités et aux inégalités qui le sous-tendent préoccupent les sciences humaines et sociales francophones.

L’écriture du travail, qu’elle soit créative, savante ou essayistique, est historiquement associée au développement de la bourgeoisie, au labeur agricole ou à l’expérience ouvrière. De nos jours, elle se déploie au travers d’une diversité de pratiques et de formes en lien avec nos sociétés contemporaines : « [l]a tertiarisation des emplois, l’infiltration du discours managérial à tous les niveaux de la vie, et l’appauvrissement de l’expérience humaine qui en résultent attirent l’attention croissante des écrivains [sic] » (Alder et Heck 10). L’écriture du travail est alors perçue comme « un partenaire de réflexion » (Viart), un prisme à travers lequel penser la démocratie (Nadon), la précarité (Soucy), lenéolibéralisme, la mondialisation, le féminisme (Hamrouni, Bourgault), le patriarcat (Arcan, Slimani), ou encore le colonialisme (Agnant, Fontaine, Magloire, Appanah). Outre les perspectives davantage historiques (Viart, Grenouillet), l’une de ces crises, la pandémie de la covid-19, a amplifié l’apport de la perspective du care à une resignification critique du travail et des tâches du prendre-soin.

Nous croyons toutefois, à la lumière du savoir produit aux intersections du care et de l’activité créatrice et artistique (Ibos, DeFalco, Hétu), que cette perspective dépasse le cadre du soin et peut servir à revoir nos habitudes de pensée autour des situations de travail plus largement et de leurs enjeux contemporains, à dépasser le quotidien et à s’inventer de nouveaux modes de vie (Lequin)? 

Nous aimerions donc poursuivre la réflexion sur les engagements des textes avec le travail et voir comment la littérature, et plus largement les productions culturelles contemporaines en français abordent, mobilisent, interrogent le travail et ses rapports au social, au corps, à la langue, à l’être-ensemble et à la construction du sujet. En d’autres termes, de quelles manières le rapport humain au travail – entendu au sens très large et conceptuel du terme – est-il exploré dans la littérature et les arts contemporains ?

En plus des formes littéraires (fiction, récit, essai, poésie, life writing, etc.), nous invitons les réflexions sur les discours, les enjeux et les représentations artistiques,
cinématographiques et télévisuelles du travail et ses nombreuses déclinaisons, telles que, mais sans être limitées à :

• Le travail de l’écriture: le travail de création, la production, la remémoration,
l’interprétation, le travail du langage, le travail de traduction, la responsabilité
critique, le travail de la forme, l’écriture comme valeur-travail (Barthes), etc.
• Le langage du travail : L’emploi, le labeur, la tâche, le care, la vita activa (Arendt),
l’œuvre, la production, le service, la retraite, etc.
• Les corps au travail : la blessure, l’usure, la vieillesse, la sédentarité, la
déshumanisation, la marchandisation, l’instrumentalisation, le déplacement, etc.
• L’exploitation du/au travail : les luttes salariales, les services domestiques et
reproductifs, le subalterne, l’esclavagisme, le colonialisme, le sexisme, le racisme,
le capacitisme, etc.
• Les valeurs du travail : le travail comme valeur bourgeoise (logique capitaliste
d’enrichissement et de production); le travail comme vecteur de révolte (syndicale),
le travail comme service, le mythe du « self-made man », la carrière, les bourreaux
de travail, etc.
• Les affects du travail : la douleur, l’épuisement, la fierté, la honte, le care,
l’aliénation, la conciliation emploi-famille, etc.
• Les géographies du travail : l’urbain/le rural, l’intérieur/l’extérieur, le marché du
travail, le visible/l’invisible, le haut/le bas, le privé/le public, le corps,
l’intellectualité, l’entreprise, la terre agricole, le cubicule, la maison, etc.
• Les temporalités du travail : le quart de travail, le travail saisonnier, la retraite, les
relations de travail/le travail des relations, les heures de travail, le « temps
supplémentaire », etc.

Date limite pour l’envoi des propositions (titre, résumé de 250-300 mots, adresse, affiliation et notice bio-bibliographique de 150 mots) à hetud@brandonu.ca et
elepage@uwaterloo.ca : le 15 décembre 2022.

Le colloque annuel 2023 de l’APFUCC sera en personne (à moins que la situation sanitaire ne le permette pas) avec, possiblement, quelques activités ou interventions en ligne (nous communiquerons à ce sujet plus tard). Il se tiendra dans le cadre du Congrès annuel de la Fédération des sciences humaines du Canada.

Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des personnes responsables de l’atelier avant le 15 janvier 2023 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer au colloque. Il faut également régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. De plus amples informations vous seront envoyées à ce sujet. Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication, présentée en français (la langue officielle de l’APFUCC), pour le colloque.