Avec l’attribution en 2015 du prix Nobel de littérature à Svetlana Alexievitch, "le livre de voix" s’est vu offrir une consécration. C’est sur l’archéologie de ce qu’il faut reconnaitre comme un genre majeur du premier XXIe siècle, et sur ses enjeux épistémologiques, herméneutiques et politiques, que se sont penchés les intervenants du colloque "Livres de voix. Narrations pluralistes et démocratie" qui s’est tenu à Sciences Po les 1er et 2 octobre 2021 à l’initiative d’Alexandre Gefen et de Frédérique Leichter-Flack. De la polyphonie romanesque, qui définissait selon Bakhtine l’ambition du roman moderne à faire entendre les consciences individualisées de ses personnages, aux pratiques d’une nouvelle historiographie faisant cas des voix mineures et excentrées, un modèle, créé dans le laboratoire de la fiction romanesque comme une forme de démocratie du roman, s’est déplacé sur le terrain des sciences sociales pour inspirer des pratiques d’écriture et d’enquête dans la littérature de non-fiction contemporaine. Ni les fictions, ni les non-fictions contemporaines de voix n’avaient jusqu’alors fait l’objet d’une étude globale. C’est à une telle réflexion que les actes de ce colloque ouvrent la voie.
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Publié le par Perrine Coudurier