Au terme d'une complète mue de leur système éditorial (merci à François Lermigeaux), les Colloques en ligne de Fabula retrouvent leur rythme de publication, à raison de deux volumes par mois. La collection "Littérature, arts, sciences" accueille un nouveau sommaire consacré aux Ecritures de la promenade (1750-1860), préparé par Edouard Bourdelle et Juliette Fabre au lendemain d'une journée d’étude de l’Université de Strasbourg, et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne (merci à Valentine Bovey).
D’abord loisir de la haute société, la promenade urbaine n’a eu de cesse de se démocratiser au tournant des XVIIIe et XIXe siècles : en même temps que la multiplication de ses acteurs, les changements de ce rituel de sociabilité hautement codifié sont sensibles. "Voir" et "être vu" restent toutefois les points fondamentaux d’une logique de la distinction qui gouverne la marche collective en ville ; cependant, force est de constater qu’un usage plus singulier de la promenade émerge : lieu collectif, elle devient aussi l’espace d’une subjectivation, où l’individu est plus à l’écoute du "sentiment de soi", selon le mot de G. Vigarello.