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Événements & colloques
Vertus et vanité de la littérature #2 (Séminaire du groupe Phi, Rennes 2)

Vertus et vanité de la littérature #2 (Séminaire du groupe Phi, Rennes 2)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Anne Teulade)

18 novembre

Hélène BATY-DELALANDE : « Injonctions politiques et responsabilité historique des écrivains : continuer à dialoguer ? La NRF entre Paulhan et Drieu la Rochelle ».

Séances suivantes

9 décembre

Christine Ferlampin-Acher : « Les contes de Bretagne sont vains et plaisants : la matière arthurienne, entre fiction et engagement politique, du moyen âge à nos jours »

20 janvier

Manuela Spinelli : « Écrire la mère, écrire en mère. Vertus et vanité des représentations des mères dans la littérature italienne du XXIe siècle »

10 février

Fabienne Pomel : « La fiction est un songe. Vanité et vertus thérapeutiques de la fiction allégorique médiévale »

17 mars

Dominique Vaugeois : « Vertu et vanité du littérateur : le discours des écrivains sur les arts plastiques »

31 mars

Invitation de Christine Baron, pour la parution de son ouvrage La Littérature à la barre, CNRS Éditions, « Arts et essais littéraires », 2021.

Présentation du programme Vertus et vanité

Une réflexion théorique sur les vertus et la vanité de la littérature pourrait sembler inactuelle. Le caractère intempestif du questionnement est assumé : il vise précisément à interroger la pertinence de qualités réputées anciennes et historiquement situées, à envisager à nouveaux frais leur fécondité théorique et à questionner pouvoirs et valeurs de la littérature dans une perspective résolument trans-séculaire.

Le groupe Phi a publié en 2016 un texte intitulé « Force et vertu de la fiction face à l’histoire immédiate », préface à l’ouvrage Pour un récit transnational. La fiction au défi de l’histoire immédiate, sous la direction de Yolaine Parisot et Charline Pluvinet, (Rennes, Presses universitaires de Rennes). La notion de vertu y était abordée de manière périphérique ; elle sera dans le présent projet considérée de manière plus frontale et l’idée des « vertus » de la littérature envisagée dans son extension maximale.

Nous proposons en effet d’entendre la notion de vertu dans toute sa richesse, du sens étymologique de courage et valeur de résistance, au sens médical d’efficience et aptitude à procurer un effet bénéfique, en passant par le sens moral. Il s’agira de creuser l’épaisseur de cette polysémie, sans replier la spécificité des vertus du littéraire sur des notions théoriques qui en seraient proches, mais en jouant au contraire de leurs rapprochements possibles et de leurs frontières.

Articuler vertus et vanité de la littérature suppose en outre de retourner le questionnement et de s’interroger sur les limites de l’effet pragmatique que l’on peut accorder au littéraire : faut-il nécessairement envisager la littérature à l’aune de son effectivité ? Si elle se révèle ou s’affiche vaine, sera-ce forcément une lacune et une défectuosité ? La vanité peut-elle constituer un régime voulu et intrinsèque même au littéraire ? À côté de ce couple vertus / vanité, comment penser une possible nocivité du littéraire, celle-ci est-elle le revers éventuel de son effectivité ?

Ce duo de termes (partiellement) antithétiques, vertu / vanité, dont toutes les connotations seront prises en compte, permet :

– des travaux sur un large empan chronologique, ne serait-ce qu’en raison des significations anciennes de ces termes ;

– une approche pluridisciplinaire (historique, philosophique, sociologique, anthropologique, écologique, etc.) des questions poétiques, sans limitation générique ;

– une perspective critique quant au rôle de la littérature en envisageant conjointement l’éloge et le procès de ses usages, ainsi qu’une analyse des discours tenus par et sur la littérature.