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Sources antiques des Modernes et figures modernes des Anciens. XVIe-XVIIIe s. (Trois-Rivières)

Sources antiques des Modernes et figures modernes des Anciens. XVIe-XVIIIe s. (Trois-Rivières)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Nelson Guilbert)

Sources antiques des Modernes et figures modernes des Anciens. (XVIe-XVIIIe siècles)

XXe colloque « Jeunes chercheurs »

du Centre interuniversitaire de recherche sur la première modernité (CIREM 16-18)

Université du Québec à Trois-Rivières

21-23 mai 2020

 

La Renaissance est marquée par un renouveau artistique, culturel et scientifique que caractérise un retour à la pensée antique et à ses valeurs. Par-delà la chute de l’Empire romain et un Moyen-Âge souvent perçu comme barbare, ce retour aux Anciens enracine la culture de l’Europe moderne dans une mémoire savante qui, entre xvie et xviiie siècles, se veut riche en modèles à imiter, en idéaux à reconquérir. La relecture d’auteurs tels Platon, Sénèque ou Cicéron, le souvenir de figures telles Socrate, Diogène ou Épicure nourrissent la vitalité inventive de la première modernité. L’héritage antique se manifeste aussi bien dans la dramaturgie du xviie siècle, inspirée par la redécouverte de la Poétique d’Aristote, que dans l’art néoclassique du second xviiie siècle, marqué par les découvertes archéologiques, notamment sur les sites d’Herculanum et de Pompéi. La question des rapports entre les Anciens et la modernité exige également d’interroger l’expérience du temps, tantôt en théorisant le sens historique des progrès qu’ont accomplis les savoirs philosophiques et techniques depuis l’Antiquité, tantôt en soutenant les thèses d’une anthropologie pessimiste pour lesquelles, par-delà des différences de surface, la nature humaine demeure toujours la même.

En ce sens, cette opposition sans cesse dialectisée entre Anciens et Modernes invite aussi bien à renouveler la compréhension de l’héritage antique, notamment à la faveur d’un intense travail éditorial, qu’à penser les conditions de surgissement d’une culture nouvelle, l’expérience du passé s’affirmant alors comme indissociable de leçons à méditer et à dépasser. C’est pourquoi la première modernité se définit dans un double mouvement de célébration et de critique des Anciens, oscillant en permanence entre un sentiment d’actualité immédiate du passé et une exigence d’actualisation. Cette tension est même constitutive de la manière dont la philosophie moderne et l’imaginaire littéraire ou artistique se réapproprient l’Antiquité pour mieux réinventer mythes et textes gréco-latins, multiplier les parallèles entre Anciens et Modernes, faire renaître l’idéal républicain ou encore réécrire les philosophies hellénistiques, qu’il s’agisse du scepticisme, de l’épicurisme ou du stoïcisme.

Dans tous les cas, le présent colloque entend aborder, dans toute la diversité de ses formes et de ses expressions, cette expérience que firent les Modernes de l’héritage antique. Aussi sollicitons-nous, à l’occasion de cette rencontre, des propositions s’inscrivant dans l’un ou l’autre de ces axes :

1. Sources antiques de la pensée moderne (réappropriation/relecture modernes d’idées philosophiques, poétiques, rhétoriques ou politiques issues de l’Antiquité ; réinscription de mythes, personnages historiques ou symboles antiques dans un contexte moderne ; édition et annotation des textes anciens, etc.).

2. Représentations et mise en scène des Anciens (dans la littérature, la peinture, la musique, les arts de la scène, le discours historique, etc.).

3. Dialogues, entretiens et parallèles entre Anciens et Modernes (parallèles littéraires ou philosophiques entre des figures ou des événements antiques et modernes, dialogues des morts, etc.).

4. Critique des Anciens par les Modernes, critique des Modernes par les Anciens (discours théoriques, philosophiques, politiques, où les Modernes critiquent la pensée des Anciens, ou dans lesquels, au contraire, la sagesse antique est mobilisée pour critiquer les Modernes).

De nature interdisciplinaire, ce colloque du CIREM 16-18 est ouvert aux jeunes chercheurs (des étudiants à la maîtrise ou au master ainsi que des doctorants et postdoctorants) œuvrant dans les différents champs des sciences humaines, de la littérature à l’histoire, en passant par la philosophie et l’histoire de l’art.

Les communications, inédites et en français, ne devront pas dépasser les vingt minutes allouées à chaque participant. Les propositions de communication (titre et résumé de 250 mots, niveau d’études, ancrage institutionnel) doivent être envoyées au comité organisateur avant le 1er mars 2020 à l’adresse suivante : nelson.guilbert@uqtr.ca

Les Cahiers du CIREM (Paris, Hermann) accueilleront les articles issus des communications après examen par le comité scientifique, formé des directeurs des Cahiers et des organisateurs du colloque.

Comité organisateur :

Nelson Guilbert
Valérie Plourde
Jacinthe De Montigny
Kim Gladu
André M. Rocha
Xiayue Wu
Kilyan Bonnetti
Marie-Chantale Delaney
Arthur M’Begnan