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Princesse de Clèves 2014 : anatomie d’une fascination

Princesse de Clèves 2014 : anatomie d’une fascination

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Laurence Plazenet)

Princesse de Clèves 2014 : anatomie d’une fascination

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Colloque international

5-7 mars 2014

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Hôtel de Massa, Société des Gens de Lettres

38 rue du Faubourg Saint-Jacques, Paris 14e Métro : Saint-Jacques 

Colloque international organisé par

Bruno CLÉMENT (Paris VIII / IUF)

Jean-Michel DELACOMPTÉE (Paris VIII)

et

Laurence PLAZENET (Université Paris-Sorbonne / IUF)

 

avec la collaboration du Centre d’Étude de la Langue et des Littératures Françaises du XVIe au XVIIIsiècle (UMR 8599 du CNRS et de l’Université Paris-Sorbonne)

La Princesse de Clèves fait partie d’un petit nombre de romans français qui, pour quelque raison, sont toujours d’actualité. Cela ne signifie pas seulement que son histoire, que ses personnages, que sa morale, nous parlent toujours et qu’ils sont susceptibles de susciter en nous passions et émotions ; ni que ce roman rencontre régulièrement, depuis plus de trois siècles, un public, même peu nombreux, à qui il importe, parfois même déraisonnablement ; cela signifie aussi, plus curieusement, que pour chaque époque il a été, comme il le fut dès sa publication, une sorte d’enjeu.

Enjeu littéraire, bien sûr, et peut-être au premier chef, si l’on veut bien penser que les termes de la querelle qui a suivi sa publication sont ceux mêmes qui divisent ses protagonistes, et qui, littéralement, font l’intrigue. Enjeu esthétique, dont témoigne le fait que ce roman, publié à une époque où prévaut un classicisme qui fait aux romans une part bien mince, a suscité au cours des âges maintes adaptations de toutes sortes (romanesques, mais aussi musicales et cinématographiques). Enjeu social, parce qu’une femme l’a écrit, sans doute, mais parce que l’histoire qu’elle raconte est celle d’une jeune fille dont la conduite résolue ébranle les codes du petit monde censé donner le ton à toute la société de son temps – peut-être même à toute société. Enjeu éthique, encore : la résolution finale de la Princesse est aussi incompréhensible que préoccupante – admirable aussi, sans qu’on sache très bien pourquoi – et lire le roman qui raconte sa genèse c’est nécessairement s’engager dans un débat qui pèsera les torts et les mérites de chacun ; c’est aussi, presque à coup sûr, proposer d’autres conduites, rêver d’autres rencontres, souffler d’autres répliques – douter au fond de la vertu du renoncement. Enjeu politique enfin, on a pu le voir encore récemment lorsque le roman, moqué par le plus haut personnage de l’État, a été soudainement perçu – et défendu – comme un monument du patrimoine national.

Le colloque sur La Princesse de Clèves qui se tiendra les 5, 6 et 7 mars 2014 à Paris devrait dresser quelque chose comme une cartographie de ces enjeux aujourd’hui. Y interviendront donc non seulement des littéraires mais aussi des historiens, des sociologues, des philosophes, des cinéastes, des musiciens – qu’ils soient ou non universitaires. Ne se souciant de la bienséance ou des idées reçues que pour essayer d’en comprendre la logique, d’en exhumer les implications, ses organisateurs souhaiteraient jeter un peu de jour sur les raisons pour lesquelles ce texte étrange, écrit par une femme vivant il y a 350 ans, n'a jamais réellement cessé d'exercer sur le public français une vraie fascination, au point de constituer, lorsque les conditions sont réunies, un point de crispation sensible dans une société qui excède largement celle des lettrés ou des universitaires.

 

Mercredi 5 mars

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13 h 30 : accueil, puis ouverture

Lire la Princesse de Clèves en 2014

Séance présidée par Bruno CLÉMENT (Paris VIII / IUF)

14 h 30

Pierre-Henri CASTEL (Paris V / CNRS)

La fabrique de l’amour au Grand Siècle : La Princesse de Clèves comme document pour une anthropologie historique.

15 h 30

Christian BELIN (Montpellier III)

« Un éclat dans l’oeil » : le corps offusqué dans La Princesse de Clèves.

16 h 45

Mathilde BOMBART (Université Lyon III) et Dinah RIBARD (EHESS)

Voir le Grand Siècle avec Mme de La Fayette ?  Cinéma, mémoires, histoire.

17 h 45

Emanuele TREVI  (écrivain et critique littéraire)

Entretien.

20 h 45

Lecture-spectacle
extraits de La Princesse de Clèves par Benjamin LAZAR, Eugène GREEN et Louise MOATY

« Ce qui paraît n’est presque jamais la vérité »

Amphithéâtre Richelieu, en Sorbonne

(entrée par le 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e)

Avec le soutien du Service culturel de Paris-Sorbonne

Entrée gratuite sur réservation obligatoire
agenda-culturel@paris-sorbonne.fr / 01 40 46 33 72

Jeudi 6 mars
(matin)

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Les voix de la Princesse de Clèves

Séance présidée par Laurence PLAZENET

(Université Paris-Sorbonne / IUF)

9 h 30

Bruno CLÉMENT

(Paris VIII / IUF)

Les femmes, la philosophie, les hommes, le roman.

10 h 30

Marcel BOZONNET

(comédien, ancien directeur de  la Comédie-Française)

Entretien

avec la participation de Benjamin LAZAR et Eugène GREEN.

11 h 45

Line COTTEGNIES

(Université Paris III)

La réception de la Princesse de Clèves en Angleterre au XVIIe siècle.

Jeudi 6 mars
(après-midi)

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Les silences assourdissants

Séance présidée par Gérard FERREYROLLES (Université Paris-Sorbonne)

14 h 30

Marc FUMAROLI (Académie Française)

Stéréotypes de conduite en régime démocratique et idéaux de vie en régime aristocratique : le cas de la Princesse de Clèves.

15 h 30

Marco HORVAT  (musicien, Ensemble Faenza)

« Au bord des oreilles » : les musiques de l’intimité au XVIIe siècle.

16 h 45

Benedetta PAPASOGLI (LUMSA, Rome)

Le nom aboli.

17 h 45

Laurent THIROUIN (Université de Lyon II)

La raison de la Princesse.

 

Vendredi 7 mars

(matin)

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Princesse de qui ?
Princesse de quoi ?

Séance présidée par Jean-Michel DELACOMPTÉE (écrivain et Paris VIII)

9 h 30

Anne MAUREL (Lycée Henri IV)

Si loin, si près : entre absence et présence.

10 h 30

Christine MONTALBETTI  (écrivain et Paris VIII)

Mes princesses de Clèves.

11 h 45

Christophe HONORÉ (cinéaste)

Entretien à propos du film La Belle personne

[sous réserve].

Vendredi 7 mars

(après-midi)

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Fécondité des fantômes

Séance présidée par Philippe SELLIER (Université Paris-Sorbonne)

14 h 15

Thomas PAVEL  (Chicago University)

La Princesse de Clèves : influence ou rayonnement ?

15 h 15

Laurence PLAZENET  (Université Paris-Sorbonne / IUF)

L’obscénité de La Princesse de Clèves : parole romanesque et ordure.

16 h 30

Martin RUEFF  (Université de Genève)

« Je mets sans crainte sa quatrième partie à côté de la Princesse de Clèves » : Julie ou la nouvelle Princesse de Clèves ?

17 h 30

Jean-Michel DELACOMPTÉE  (écrivain et Paris VIII)

Madame de Clèves, prénom Emma.

 

18 h 30

Bruno CLÉMENT(Paris VIII / IUF)

Conclusions