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Littérature et sciences : tangentes, parallèles, sécantes et intégrales

Littérature et sciences : tangentes, parallèles, sécantes et intégrales

Publié le par Université de Lausanne (Source : Diandué Bi Kacou Parfait)

« Littérature et sciences : tangentes, parallèles, sécantes et intégrales»

1ère Journée Scientifique de Nodus Sciendi

à L’Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY

Jeudi 24 Novembre 2016

GRATHEL

Département de Lettres Modernes

L’objectif central de cette journée, à visée hautement comparatiste, est de montrer la corrélation, d’abord, entre géométrie  et littérature et ensuite postuler que la géométrie est la profondeur systémique de toute création. En un mot tout est géométrique ou il y a de la géométrie dans tout acte de création littéraire. Le Protagoras l’avait insinué « L’homme est à la mesure de toute chose »; « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » se trouvait, dit-on, gravé à l’entrée de l’Académie fondée à Athènes par Platon. L’on se trouve à l’intersection des sciences dans ce rapprochement des pôles du savoir, au cœur de la coïncidence possible entre le chiffre et la lettre. L’évaporation des frontières dans le regard de connexion des champs distincts de la connaissance autorise à poser le symbole comme lieu de liquéfaction des différences entre les sciences mais surtout comme origine et finalité de la genèse des savoirs et apothéose de la transmission. La géométrie comme la littérature est un jeu de projection pour une nécessité de construction. Elle est un besoin de faire sens par la mesure, le déplacement, le mouvement, le transfert et la translation. L’architecture de la pensée et de l’humain oblige à la saisie de l’harmonie et de l’équilibre comme essence de l’Art.

 D’un côté, certains artistes, fascinés par l’avancée des sciences s’en sont inspiré dans leur démarche, soit que celle-ci les ait accompagnés dans le processus de création (Christopher Nolan), soit pour justifier a posteriori une œuvre en opérant des rapprochements avec les idées scientifiques qui baignent leur époque. D’un autre côté, des scientifiques ont été fascinés par la démarche artistique; certains l’ont étudiée en épistémologue pour mesurer les interférences entre science et imaginaire (p.ex. Gaston Bachelard), d’autres pour évaluer les coïncidences possibles entre les deux démarches, l’une perçue traditionnellement comme subjective et l’autre comme objective (p.ex., René Thom); d’autres encore ont choisi de s’investir entièrement dans l’aventure de la création artistique et littéraire, produisant des œuvres imprégnées de l’esprit scientifique à la base de leur formation (p.ex., le surréaliste Paul Nougé).

Au sein du littéraire, la métrique dans la poésie et la poétique de la métrique sont des déclinaisons géométriques de la littérature. L’Art et l’existence sont une quête d’équilibre et de la pondération entre les choses, les êtres et l’univers. De là, la géométrie en tant que science de la mesure a une littérature symbolique et la littérature en tant qu’ensemble de la production relevant de l’imaginaire est un projet géométrique.

La littérature, création par les lettres, est aussi une projection de l’espace en tant que « géo », donc en tant que « terre » qui génère le paysage de l’imaginaire. Elle devient à la fois mécanisme de déterritorialisation et de reterritorialisation. Elle actualise le territoire par la géo-graphie, c’est-à-dire l’écriture de la terre, et matérialise la projection par la géographie prise dans son sens de spatialisation. Les territoires de la géométrie et de la littérature se confondent dans l’univers de la création.

Le jeu des corrélations et des symboles autorise à affirmer pour démonstration que la poésie, par exemple, entretient par la traversée et la codification du temps un lien étroit avec la physique quantique. Il y a du sens à déduire qu’E=mC2 d’Einstein est l’un des plus grands poèmes jamais écrit!                                                                    

 Quelques Axes pour suggestion :

-La littérature du vide et le vide dans la littérature

-La géométrie de l’espace dans la littérature (point, cercle, droite, oblique, angle, triangle, carré, rectangle, etc.)

-L’influence de la formation scientifique du créateur dans l’œuvre littéraire ou artistique

-Le regard des écrivains et des artistes contemporains sur les avancées scientifiques et leur intégration dans leur démarche

-Littérature et mathématique/ physique/ chimie /neuroscience, etc.

-Les relations –amitié, correspondance, interaction- entre artistes et scientifiques

-Les quantons littéraires

Organisateurs :

DIANDUÉ Bi Kacou Parfait, Professeur des Universités, Université Félix Houphouët-Boigny

RENOUPREZ Martine, Professeur des Universités, Université de Cadix

 

 Programme de la Journée Scientifique Nodus Sciendi

Matinée

8h 15 – 8h30  / Allocutions

8h30-8h 45 / Introduction

Séance 1 (Président Pr Pierre Claver  MONGUI)

8h 45 – 9h 00  « Crise et Littérature », Pr Jean-Pierre BERTRAND, U Liège

9h 00 – 9h 15 « La page: entre démesure et mesure », Pr Jean-Marie KOUAKOU,   U FHB

9h 15 – 9h 30  « Constellation mythique chez Kourouma ou l’équation des ensembles dans l’imaginaire », Pr Virginie KONANDRI U FHB

9 h 30 – 10h 15 /Débats

10 h15 - 10 h 45 / Pause-café

Séance 2 (Président Pr Virginie KONANDRI)

10h 45 – 11h 00 : « Littérature, arts et sciences : circularité et triangulation dans Bouvard et Pécuchet»,  Pr Pierre Claver  MONGUI, U OB  

11h 00 - 11h 15 : « Élisa Brune : entre sciences et fictions », Dr Victoria FERRETY,            U Cadix

11h15-11h30 : « De la sociologie spontanée des écrivains (africains): essai sur une imagination scientifique » Pr David N’GORAN, U FHB

11h 30 - 12h 15 / Débats

12 h15 – 13 h45 / Déjeuner

Après - Midi

Séance 3 (Président Pr Martine RENOUPREZ, U Cadix)

14 h – 14 h 15 « Arts et sciences : l'artiste est-il chaman ou décorateur de la société? », Monique VOZ

14h 15 – 14 h 30 « La flèche du temps et le repérage des temps physique et littéraire »,   Dr Mariam COULIBALY, U FHB

14 h 30 – 14 h 45   «...la logique de l'amitié », Dr Rosine Cynthia GAHÉ-GOHOUN, U FHB

14 h 45 – 15 h 30 / Débats

15 h 30 - 15 h 45 / Pause-café

Séance 4 (Président Pr David N’GORAN, U FHB)

15 h 45 - 16 h : « La poésie est géométrie dans la pensée de Claire Lejeune », Pr Martine RENOUPREZ, U Cadix

16 h – 16 h 15 : «La raison manquante », Pr Abdoulaye SYLLA, U FHB

16h 15-16h 30 : « Les métaphores quantiques chez Michel Houellebecq », Pr Parfait DIANDUÉ, U FHB

 

16 h 30 – 17 h 15 / Débats

17h15-17h20/ Mot de fin de la journée