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Appels à contributions
Langue(s) et style(s) dans la chanson camerounaise

Langue(s) et style(s) dans la chanson camerounaise

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Dr.Augustin E. Ebongue & Dr.Paul Fonkoua)

Appel à contribution sur le thème

Langue(s) et style(s) dans la chanson camerounaise

Ouvrage coordonné par

Dr.Augustin E. Ebongue & Dr.Paul Fonkoua

Université de Buea & Université de Yaoundé 1

 

La musique camerounaise, comme la plupart des musiques africaines, se fait dans un contexte de diversité linguistique et tribo-ethnique impressionnante avec des chiffres allant souvent de 200 unités-langues à 300 avec presqu’autant d’ethnies. Cette diversité linguistique n’est pas sans emprise sur la musique camerounaise à laquelle elle impose ses marques. On voit par exemple les artistes musiciens convoquer dans leurs chansons plus d’une langue ou tout simplement les éléments provenant d’une ou des langues autres que la langue principale qui est généralement soit le français, le camfranglais, l’anglais, le pidgin english, soit l’une des langues authentiquement camerounaises telles que l’ewondo et le duala qui se présentent comme les principales langues musicales (Ebongue, 2014) authentiquement camerounaises. On rappellera que l’ewondo est le dialecte de la langue bëti qui fait partie des langues notées A70 et qui « constituent, d’après Tabi-Manga (2000 : 75), une zone importante d’intercompréhension » ; elle arrose les peuples autochtones des régions du Centre, Sud et Est. Le duala quant à lui fait partie des langues classées dans la zone 6, d’après Greenberg (1966) et Guthrie (1972). « Ces langues, écrit Tabi-Manga (2000 : 74), sont classées dans les groupes A10, A20 et A30 respectivement appelés lundu-balong, duala et bube-benga ».

On signalera très rapidement que l’ensemble des groupes tribo-ethniques apparentés au grand groupe beti chante prioritairement en ewondo, le rythme musical est le bikutsi ; les peuples dits sawa ou alors duala chantent prioritairement le makossa, en langue duala, le bikutsi et le makossa étant les rythmes musicaux camerounais les plus écoutés au Cameroun. On n’oubliera pas la percée de la musique en langue basaa avec les artistes tels que Belka Tobi, le groupe X Maléa dont le chanteur principal intervient très souvent en basaa, etc. Greenberg (1966) et Guthrie (1972) ont classé la langue basaa dans le groupe de langues A40. Les Camerounais originaires des régions anglophones chantent principalement en pidgin english, en anglais, en français pour ceux qui sont parfaitement bilingues, on pense ici à Mr. Leo, Reniss, Daphne, etc.; les ‘’jeunes’’ chantent beaucoup plus en français, anglais et/ou en camfranglais ; les artistes originaires de la région de l’ouest chantent prioritairement dans les langues grassfields. Les Camerounais originaires des régions septentrionales, appelés au Cameroun les « Nordistes », chantent avant tout en fulfulde, une langue de la sous-famille adamawa issue elle-même de la grande famille tchadique. On n’oubliera pas des cas où un artiste, pour un certain nombre de raisons, peut décider de chanter dans la langue d’une autre aire culturelle. Des exemples abondent dans ce sens.

Dans tous les cas de figure qui se présentent, nous avons affaire à une musique plurilingue fortement marquée par la présence des éléments hétérolingues. L’objectif du présent appel est ainsi de décrire ces éléments hétérolingues présents dans la langue utilisée par l’artiste camerounais dans sa chanson. Parce que la musique est un art qui a entre autres préoccupations la quête du beau et des effets de style, le présent appel à contributions invite également les chercheurs à s’interroger sur le/les style(s) déroulé(s) par les artistes musiciens camerounais dans leurs différentes chansons. En d’autres mots, le présent appel à articles invite à réfléchir sur ce qui caractérise la chanson camerounaise sur les plans linguistique, stylistique, (socio)esthétique, poétique. Les contributions pourront porter sur l’un des champs ci-après :

  • La sociolinguistique,
  • La stylistique,
  • La littérature,
  • Poétique,
  • Socio-esthétique,
  • L’analyse du discours,
  • La sémantique, etc.

Les propositions d’articles, en français ou en anglais, d’une longue de 15 pages maximum, interligne simple, taille 12, Time New Roman, sont attendues aux adresses ebongueaugustin2010@yahoo.com et paulfonkoua@yahoo.fr au plus tard le 30 novembre 2017. Les résumés des articles, compris entre 250 et 350 mots avec trois ou cinq mots-clés, se focalisant sur le problème, la problématique, la méthode/approche d’analyse, sont quant à eux attendus au plus tard le 30 août 2017.

Bibliographie

Breton, R. et Fohtung, B. (1991), Atlas administratif des langues nationales du Cameroun, Paris, ACCT, Cerdotola.

Ebongue, Augustin Emmanuel (2014), « Usages et distribution des langues dans la chanson camerounaise », in Synergies Afrique des Grands Lacs, n°4, pp.23-39.

Adeline Nguefak (2011) « La chanson camerounaise comme lieu d’expression et de construction de nouvelles identités linguistiques », Revue Glottopol, n°17.

Renaud, Patrick, Dieu, M. et Boum Ndongo-Semengue (1983), Atlas linguistique du Cameroun, Yaoundé, ACCT, Cerdotola.

Tabi-Manga, Jean (2000), Les politiques linguistiques du Cameroun. Essai d’aménagement, Paris, L’Harmattan.

Comité scientifique

Pr. Edmond Biloa, Université de Yaoundé 1,

Pr. Gérard Marie Noumssi, Université de Yaoundé I,

Pr. Pierre Fandio, Université de Buea,

Pr. Jules Assoumou, Université de Douala,

Pr. Clédor Nsemé, Université de Yaoundé 1,

Pr. Gratien Gualbert Atindogbé, Université de Buea,

Pr. Christine Djockwa Manyaka Toko, Université de Yaoundé 1,

Pr. Charles Teke Ngiewih, Université de Buea,

Pr. Martine Fandio-Ndawouo, Université de Buea,

Dr. Angéline Djoum Nkwescheu, Université de Buea,

Dr. Adeline Larissa Simo-Souop, Université de Buea,

Dr. Pierre Martial Abossolo, Université de Buea,

Dr. Venant Eloundou Eloundou, Université de Yaoundé 1,

Dr. Pierre Essengue, Université de Yaoundé 1,

Dr. Gustave Adolphe Messanga, Université de Dschang.

Dr. Jean-Paul Balga, Université de Maroua,

Dr. Zacharie Boho Hatolong, Université de Maroua,

Dr. Aristide Sanama Nguille, Université de Yaoundé 1.