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« La bonne distance » (séminaire Anachronies)    

« La bonne distance » (séminaire Anachronies)

Publié le par Frédérique Fleck

Séminaire « Anachronies : textes anciens et théories modernes »

 

 

Séminaire transversal DSA - LILA, en collaboration avec l’Équipe Fabula à l’ENS

 

 

Lire les actes du séminaire dans l'Atelier de Fabula: Anachronies.

 

Séance 4 : « La bonne distance »

Vendredi 06 janvier 2012, ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris, salle Cavaillès

Coordination : Amandine Mussou.

Intervenants : Vincent Ferré, Nathalie Koble, Patrick Moran, Mireille Séguy.

 

Cette séance se propose de réfléchir à la « bonne distance » qui nous permet de lire aujourd’hui les textes médiévaux, dont on rappelle régulièrement l’altérité fondamentale. Pour cela, nous ferons dialoguer différentes approches méthodologiques, qui, au-delà de leurs divergences, ont pour point commun l’exigence d’un regard résolument contemporain porté sur ces oeuvres et la revendication d’un anachronisme concerté. Il s’agira, conformément à la ligne directrice du séminaire, de penser la pertinence d’un geste interprétatif qui pose aux textes médiévaux des questions qu’ils ne formulent et ne connaissent pas nécessairement.

Ces approches contemporaines des textes médiévaux peuvent prendre plusieurs visages, qui résultent notamment de différents types de transpositions. D’une part, certains outils critiques contemporains sont mis à l’épreuve des textes médiévaux : l’approche poéticienne du corpus arthurien par Patrick Moran servira d’exemple. D’autre part, certains contemporanéistes s’interrogent sur la légitimité d’employer des outils de la critique médiéviste pour étudier des auteurs des XIXe et XXe siècles s’inspirant du Moyen Âge : c’est la perspective adoptée par Vincent Ferré, qui promeut le « médiévalisme » et développe ainsi une réflexion terminologique et théorique. Enfin, la mémoire du Moyen Âge dans la production contemporaine nourrit, depuis quelques années, une réflexion esthétique menée notamment par des médiévistes comme Nathalie Koble et Mireille Séguy : la réflexion porte alors non seulement sur les processus de résurgence, mais sur ce que ces reprises nous apprennent des textes médiévaux eux-mêmes.

 

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Bibliographie

- * Gally, Michèle (dir.), La Trace médiévale et les écrivains d'aujourd’hui. Paris : PUF, 2000 ; voir l’introduction : « Rémanences », p. 1-11, ou un article de cet ouvrage collectif au choix. (Sur la notion de rémanence médiévale)

- * Wahlen, Barbara, L’Écriture à rebours. Le Roman de Meliadus du XIIIe au XVIIIe siècle. Genève : Droz, 2010 ; voir notamment « Prologue et prolégomènes », p. 15-38. (Pour un exemple d’utilisation d’outils contemporains, notamment la théorie des mondes possibles et le concept de transfictionnalité, sur un corpus médiéval)

- * Zumthor, Paul, Parler du Moyen Âge. Paris : Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1980, chapitre « Nécessaire empirisme », p. 73-95. (Sur la distance qui nous sépare des textes médiévaux et, par conséquence, pour une réflexion méthodologique sur une lecture contemporaine de ces textes)

- * Zumthor, Paul, « Intertextualité et mouvance », Littérature 41, 1981 : « Intertextualités médiévales », p. 8-16. (Sur la « ré-historisation » de la théorie)

Pour un aperçu des positions critiques de chacun des intervenants :

- Ferré, Vincent, « Médiévalisme : le risque d'une lecture fantasmagorique », in Élodie Burle-Errecade et Valérie Naudet (dir.), Fantasmagories du Moyen Age. Entre médiéval et moyenâgeux. Aix-en-Provence : Presses universitaires de Provence, coll. « Senefiance », 2010, p. 11-19. Le début du texte est disponible sur Fabula.

- Koble, Nathalie & Séguy, Mireille (dir.), Passé présent. Le Moyen Âge dans les fictions contemporaines. Paris : Éditions Rue d'Ulm, coll. « Aesthetica », 2009 ; voir l’introduction : « Passé présent. Le Moyen Âge en questions », p. 7-24.

- Moran, Patrick, « Le meilleur des mondes arthuriens possibles », in Nathalie Koble (dir.), Jeunesse et genèse du royaume arthurien. Les Suites romanesques du Merlin en prose. Orléans : Paradigme, coll. « Medievalia », 2007, p. 69-86.

 

NB: La bibliographie est restreinte à dessein pour que les participants puissent prendre connaissance de l'ensemble de ces textes, qui serviront de base commune à la discussion; les textes précédés d'un astérisque pourront faire l'objet d'un exposé lors de la séance.

 

Voir la présentation générale du séminaire et le programme des séances